
A partir de lettres et de manuscrits, Mathias Enard s’est intéressé à cette période moins connue de la vie de Michel-Ange, quand il est allé quelques mois travailler pour le compte de Sultan. Du peu d’informations sur cette période, Mathias Enard en a comblé les blancs pour imaginer une histoire de passion amoureuse entre Michel-Ange et le poète Mesihi, passion qui influencera par la suite les oeuvres du maestro. Le résultat est certes passionnant, mais ne se libère pas de deux problèmes à mon sens. Premièrement, l’anecdote de cette rencontre entre Michel-Ange et l’Orient reste malgré le travail d’Enard une anecdote et je n’ai pas vu réellement en quoi sa période orientale avait pu tant influencer son oeuvre. Deuxièmement, les blancs imaginés par Enard, même s’ils sont charmants (cette histoire de danseuse et de jalousie du poète) ne m’ont pas paru crédibles. J’y ai vu un jeu, mais pas davantage. Un roman donc trop court, qui aurait pu donner lieu à un récit plus complexe. Malgré les qualités d’écriture et d’imagination de l’écrivain, on a l’impression que le projet de Mathias Enard maque peut-être un peu d’ambition.
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