Qui sont les polynésiens? Sabine expatriée en retraite en Polynésie française, vous livre ses impressions de française de la métropole sur les habitants des îles lointaines! Vivre en Polynesie francaise….
Sabine (une amie d’Argoul) récemment retraitée a décidé de passer deux années par contrat dans les îles pour soutenir l’économie locale et faire connaissance avec les Français des antipodes. L’archipel polynésien étant loin de tout et les communications modernes encore peu répandues (Ah, ce cher Monopole !) c’est encore la poste qui fonctionne le mieux, chaque lettre mettant entre dix jours et trois semaines pour aller de Papeete à Paris ou l’inverse.
Vivre en Polynesie francaise : Polynésiens et Popa’a…
La revue des îles, où sévit actuellement l’hiver austral, commence par les gens. « 245 405 habitants en 2002 dont 184 224 habitants dans les seules îles du vent, Tahiti et Moorea et 30 221 habitants dans les îles sous le vent, Bora Bora, Huahine, Maupiti, Raiatea et Taha. Il y a en outre 8 172 habitants aux Marquises et 6 384 habitants dans les atolls des Tuamotu. » Vu de France, on a l’impression d’une population beaucoup plus importante, mais ce n’est pas le cas. Il est vrai que lorsque l’on regarde une carte, les îles sont dispersées sur un territoire grand comme l’Europe entière.
« Le Popa’a c’est l’étranger de race blanche, le « grillé ». Il est individualiste, le Polynésien est communautaire, il ne comprend pas les nuances de ce monde insulaire. Le Popa’a veut tout expliquer, il fait des histoires ; mais le Maohi, du moins son élite, veut apprendre la langue du Popa’a et aller à l’école du Popa’a. » On perçoit les rapports de fascination/domination d’une population traditionnelle confrontée à une population de la modernité, les rapports entre les gens étant plus familiaux et clanique dans un cas, plus individualistes dans l’autres, l’éducation par l’école et la langue internationale permettant seule l’accès au développement tant mental qu’économique.
« Traditionnellement, la famille polynésienne est vaste, complexe et fluctuante. La connaissance et la transmission de la généalogie ont toujours tenu une place importante. Au cours d’une célébration de mariage, l’orero (orateur) de la famille évoque encore aujourd’hui le lignage des mariés. Frères, sœurs et leurs conjoints, leurs nombreux enfants, parfois maris, femmes ou concubins des enfants, grands-parents vivent sur une même terre familiale, dans un espace communautaire partageant les ressources. Actuellement, la « petite famille » tend à remplacer l’autre. Elle englobe papa, maman et les enfants, c’est tout. Ils désirent vivre autonomes. » L’individualisme croit avec la modernité.
« Les pages de la ‘Dépêche du Dimanche’, la télévision, annoncent les naissances avec photos et messages aux familles, remerciements aux sages-femmes. Les mamans annoncent la date de naissance, les prénoms de l’enfant, les prénoms des parents, puis donnent le bonjour à leur famille des îles lointaines ou proches. Certains remercient le Seigneur. Si l’enfant naît à Papeete, loin de son île et de celle de ses parents, le cordon ombilical et le placenta seront emportés et enfouis dans sa terre, son fenua. » Comportement typique des îles que cette communication entre parents dispersés et communautés éclatées. L’enracinement îlien est plus fort que dans n’importe quelle province continentale, partout dans le monde.
La France est diverse, il est nécessaire de la découvrir.