Voilà une exposition à ne pas manquer ! La galerie Frédéric Got propose jusqu’au 31 juillet une exposition de photographies du reporter photographe américain Steve McCurry. Des plus connus aux exclusivités, les clichés sélectionnés ont été pris dans le monde entier, de 1983 à 2007. Sur les 800 000 images dont il est l’auteur, une cinquantaine est visible jusqu’au 31 juillet, dont cinq exclusifs: un enfant soldat indien, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991 assignée à résidence, une Yéménite portant la burqa et deux clichés pris aux Etats-Unis.
Steve McCurry est allé très souvent en Inde et a réalisé de magnifiques portraits. Mais bien sûr, il a sillonné le monde et notamment l’Asie. Il rentre d’Inde où il a photographié des vedettes de cinéma. A l’origine reporter photographe (il a appris son métier comme freelance en Inde en 1978 et travaille pour l’agence Magnum depuis 1986) Steve McCurry est maintenant considéré comme un artiste: de nombreuses expositions lui sont consacrées et des livres de ses photographies sont publiés. Pourtant, son travail n’a pas changé: ce qu’il a appris en Inde ne l’a jamais quitté, il faut attendre pour obtenir la photo parfaite. Alors, « les gens oublient l’appareil et leur âme pénètre dans l’image ».
Tout le monde a vu Sharbat Gul, l’adolescente afghane aux yeux verts qui a fait la couverture de National Geographic. On la retrouve sur un autre cliché pris une vingtaine d’années plus tard. Dans celui-ci et dans tous les autres la puissance des couleurs et des
regards, la composition, très travaillée, les mouvements pris sur le vif sont frappants.
Tout le monde a vu Sharbat Gul, l’adolescente afghane aux yeux verts qui a fait la couverture de National Geographic. On la retrouve sur un autre cliché pris une vingtaine d’années plus tard. Dans celui-ci et dans tous les autres la puissance des couleurs et des regards, la composition, très travaillée, les mouvements pris sur le vif sont frappants.
Ce que montre le photographe, c’est la condition humaine, sa puissance, ses forces et ses combats. Les couleurs franches, éclatantes et jamais retouchées en sont la plus belle métaphore. Face aux portraits comme celui de la femme à la burqa, le travail sur la profondeur de champ est aussi frappant que le regard est perçant : il nous perd dans un fond sans limite et rend plus saisissants encore les traits de chaque visage. L’exposition s’intitule Le regard des autres, et quand on prend conscience, face à une photographie, qu’un autre portrait se tient derrière nous, on saisit encore un peu plus la présence de ce monde, quelque part autour de nous.
C’est une exposition qui fait voyager: Yémen, Afghanistan, Népal, Irak, Japon, Etats-Unis… Et Steve McCurry n’en a pas fini. Lauréat de plus de 30 prix de photographie, dont celui du « photographe magazine de l’année » en 1984, il fête cette année ses 60 ans.
C’est l’essence de son travail: des heures d’attente pour la photo du gamin qui court dans une ruelle, des jours pour celle d’un train qui passe. C’est cette patience, cet acharnement, cette douceur qui ressortent, pour produire des photographies sincères. Une sensation troublante se dégage en regardant ces heures de travail, pour un temps de pose de quelques millisecondes: derrière la beauté des images point autre chose.
Une dimension politique, sociale, humaine se dégage des clichés: l’enfant soldat fait écho à la prix Nobel de la paix, ce riche américain dans sa décapotable jaune flambant neuve rappelle le vendeur d’oranges afghan à la voiture déglinguée, dont même les oranges ne sont pas brillantes. Il évoque aussi cet autre cliché pris aux Etats-Unis, dans des tons de gris et rose, d’une mendiante affalée sur un banc.
Galerie Frédéric Got
27 mai – 31 juillet
35 rue de Seine
Paris 6ème
01 43 26 52 61