Le Parisian Syndrome ou syndrome de Paris est un mal qui frappe de nombreux touristes japonais ou chinois, et désormais des voyageurs du monde entier, quand ils découvrent que Paris n’est pas tout à fait ce qu’ils imaginaient.
Il y a le Paris idéalisé dont on rêve quand on est touriste et qu’on n’a jamais été encore dans la capitale française. Surtout quand on vient de loin, d’Asie notamment, où Paris est considéré avec une grande admiration comme une ville idéale, une ville de rêve et romantique, une ville des Lumières et de symboles. Pourtant, beaucoup de touristes qui visitent Paris subissent ce que l’on appelle le Parisian Syndrome. A savoir une déception profonde quand ils découvrent que Paris ne ressemble pas aux images d’Epinal et de cartes postales qu’ils avaient à l’esprit. Avez-vous déjà été frappé par le Syndrome de Paris? Que vous inspire Paris?
Paris des symboles, des rêves… de la déception. 85 millions de touristes cette année en France, faut-il s’en réjouir ? Notre gouvernement (Fleur Pèlerin) en veut plus : cap vers les 100 millions. Mais dans quelles conditions ?
A chacun de mes retours en France, je passe, pour des raisons familiales, du nord à l’ouest, du pays ch’ti au pays breton. Cette année, c’est le Périgord (ma fille adoptive et une de mes petites filles) qui est « monté » jusqu’à Paris et j’ai accompagné leur souhait : être une touriste avec elles, de Notre-Dame au Sacré-Cœur, de St Michel à l’Arc de Triomphe, de Montmartre aux Invalides, et j’ai vu paris « autrement ».
The Parisian Syndrome : du Paris rêvé des clichés …
Ce Paris de cartes postales, ce Paris qui met des étincelles dans les yeux de tous les asiatiques qui rêvent tous d’y venir un jour, ce Paris idéalisé, cristallisé dans leur mémoire éblouie par films, clichés, photos, ce Paris-là est-il au rendez-vous ?
Paris, ville lumière (des lumières !!!) Paris, « romantic city » a encore de beaux restes, mais pour atteindre ces bastions (merci à nos ancêtres catholiques pour basiliques et cathédrales, merci à nos rois pour châteaux), il faut s’armer d’une patience infatigable et disposer de temps, devenir veau dans le troupeau dirigé par des « men scouts » qui canalisent l’entrée au Sacré Cœur « Stationnez pas, prenez pas de photos, marchez vite » ben oui, faut que le troupeau puisse sortir aussi vite qu’il est rentré ! Puis faire l’escargot docile pendant plus de 2 heures pour entrer à Notre-Dame (merci aux bâtisseurs de la foi), puis 1 heure et demi à étouffer sous l’Arc de Triomphe pour acheter des billets et enfin voir un Paris magnifié par la distance (merci Napoléon) Je n’avais jamais fait ça, mais je n’étais pas là pour moi… Puis renoncer à entrer dans la queue immobile avant de pénétrer au compte-gouttes dans le Grand-Palais.
… Au Paris des réalités : visiter Paris et ses autres visages moins idylliques…
Paris exige de la santé, de bonnes chaussures de marche, une patience à toute épreuve, du temps, de l’énergie, de l’argent et une véritable envie…mais pas que… Il faut aussi une bonne carapace :
Pour subir le regard dédaigneux de serveurs stylés et triés sur le volet de certains restaurants. « Comment vous ne prenez que ça » ! (bon, zéro pourboire, on se venge comme on peut !)
Faut de l’indulgence pour la jeune stagiaire ou étudiante bousculée par son patron et par les clients dans les restaurants plus populaires.
Faut du stoïcisme pour supporter l’insulte de ce peintre du dimanche de la place du Tertre, pensant que je ne comprenais pas le français, et nous traitant de « saletés de touristes » parce que nous refusions poliment mais en «thaï », son probablement mauvais croquis.
Fermer les yeux sur la saleté des abords des gares, escalators en rade, feux rouges en panne place de la Concorde, trottoirs déglingués. Sur les Champs Elysées, on a constaté, amusées, une dizaine de personnes évitant de justesse le vol plané sur les plaques descellées de « l’avenue la plus belle du monde » : « My foot » ! (« mon œil » en anglais).
Oublier les consignes dont le gouvernement chinois a bourré le crâne de ses ressortissants : ne pas cracher ! Feel free à Paris ! Ici c’est… non non ce ne sont pas que des déjections de pigeons…
Mon amie psy me parlait du « parisian syndrome » cette sorte de dépression soudaine et grave qui étreint certains touristes Japonais déçus (mais ça gagne les Chinois) qui arrivent dans la capitale française avec une vision idyllique de la ville, et qui, confrontés à la dure réalité, se sentent si mal qu’il faut parfois les hospitaliser.
Parisian Syndrome? Filez en province pour découvrir la « vraie France »
Paris vous fait rêver ? Filez en province, vers la vraie France avec ses traditions, son folklore, sa cuisine, ses festivals, sa culture, loin du village global, du « village de la mondialisation heureuse » défendu par l’inénarrable Attali. La seule mondialisation est celle de la misère dans les rues, dans le métro. Et n’oubliez pas que parmi les 10 villes les plus désagréables du monde, Paris y figure en bonne place avec Cannes et Marseille…. La France est si belle en Anjou, en Bretagne, en Savoie, dans le Périgord noir ou vert, dans les marais audomarois, dans la baie de Somme…
Enfin dernière anecdote. Positive. J’ai demandé au cours de ces jours de tourisme parisien, aux chauffeurs de taxi, où ils souhaiteraient prendre leur retraite. Qui répondait en Haïti, qui répondait au Vietnam….partout sauf en France. Au dernier taxi je demandais « et vous où souhaiteriez-vous prendre votre retraite, après qu’il m’ait fait deviner de quel pays il était originaire (Sri Lankais. En fait Tamoul du Sri Lanka). Lui m’a répondu joyeusement « Je suis venu ici à l’âge de 5 ans. Je ne quitterai pas la France lorsque je serai en retraite. Sinon on pourrait penser que je suis juste venu ici pour profiter d’un travail et me « tailler » ensuite. Non, je resterai ici et prendrai ma retraite ici. Eh bien tout n’est pas perdu.
Sur Wikipedia : Le syndrome de Paris (パリ症候群, Pari shōkōgun?) est un trouble psychologique transitoire rencontré par certaines personnes, pour la plupart japonaises, en visite ou en vacances à Paris. Analogue aux syndromes de Stendhal et de Jérusalem, cette affection toucherait plus particulièrement les touristes japonais qui, désemparés par l’écart entre la réalité et leur vision idéalisée de la ville, comme le Montparnasse des Années folles ou le Paris d’Amélie Poulain, se retrouvent désillusionnés et déstabilisés par le fossé culturel entre la France réelle et l’image qu’on s’en fait au Japon.
En savoir plus sur le Parisian syndrome sur Wikipedia
Et aussi :
Sur Atlantico : Le Parisian syndrome : pourquoi les touristes chinois ne veulent plus visiter la capitale