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Tony Leung Chiu Wai ; une carrière exemplaire

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Tony Leung Chiu Wai

Tony Leung Chiu Wai, né à Hong Kong le 27 septembre 1962, débuta sa carrière d’acteur à TVB, chaîne de télévision hongkongaise pour laquelle il jouera de nombreux téléfilms au début des années 80.

C’est en 1986 qu’il se fait remarquer aux côtés de Chow Yun-Fat dans Love unto waste de Stanley Kwan, puis dans Seven Warriors de Samo Hung. L’acteur quitte alors Hong Kong pour se rendre en Taïwan tourner La cité des douleurs ( 1989 ) de Hou Hsiao Hsien qui obtiendra le Lion d’Or au Festival de Venise.

Sa carrière est lancée et, désormais, il ne va plus cesser de travailler avec les plus grands metteurs en scène. Parmi ses collaborations les plus marquantes, retenons celle avec John Woo pour Une balle dans la tête ( 1990 ) et A toute épreuve ( 1992 ).

Mais, c’est sa rencontre avec Wong Kar-Wai, devenu son mentor, qui va lui mériter la reconnaissance internationale. Entamée en 1990 avec Nos années sauvages, la relation des deux hommes se poursuit avec Les cendres du temps ( 1994 ), Chungking Express ( 1994 ), Happy Together ( 1997 ) et l’inoubliable chef-d’oeuvre In the mood for love qui lui vaudra le Prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes 2000.

En 2003, on retrouve Tony Leung dans Hero de Zhang Yimou où il donne la réplique à Maggie Cheung, déjà sa partenaire à cinq reprises, et, quelques mois plus tard, le trio se reformera pour 2046, film étrange dont le titre n’est autre que le numéro d’une chambre d’hôtel, sorte de point clé de la mémoire, d’un espace temps imaginaire, très proustien, où les souvenirs seraient figés pour l’éternité. 2046 se présente comme une oeuvre écho qui ne cesse de renvoyer au monde de son auteur et semble en réaliser la synthèse. Echo encore des lumières, des décors, des ambiances, de la musique qui agit en symbiose, afin que le temps devienne la question centrale. Un temps traversé par des personnages en quasi apesanteur, où celui, incarné par Tony Leung, se livre à une rumination permanente et nostalgique.

Cette carrière exemplaire, menée avec autant de maturité que de discernement, a fait de cet acteur l’un des plus populaires de Chine et des plus reconnus dans le monde du cinéma. On l’a vu récemment dans Lust Caution de Ang Lee, où il affirme une fois encore son immense talent et sa capacité à nous étonner et à se renouveler à chacune de ses apparitions, se plaçant à côté d’un Simon Yam ou d’un Andy Lau,  et ayant su, de main de maître, en deux décennies, gagner l’estime des plus grands cinéastes et l’assentiment du public et des critiques de l’Occident, au point d’être placé au plus haut de l’affiche, parmi les acteurs en vogue, dans le contexte d’intense mondialisation que connaît le 7e Art à l’heure actuelle. Belle performance qu’il faut saluer avec admiration.

Le nouveau millénaire s’est ainsi ouvert pour un comédien au sommet de son art que l’on retrouve dans des oeuvres très diverses et dont les prestations ont d’autant plus d’impact que le cinéma asiatique a conquis nos salles et notre estime par ses évidentes qualités et ses innovations. Ainsi l’a-t-on apprécié dans Infernal Affairs ( 2003 ) et Seoul Raiders ( 2005 ), avant le magnifique Lust Caution ( 2007 ), qui a récemment empli les salles et subjugué les cinéphiles. Aussi souhaitons un long avenir à cet acteur à l’incontestable magnétisme.

Pour prendre connaissance de l’article que j’ai consacré à In the mood for love, cliquer  ICI

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Armelle Barguillet Hauteloire
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