Une femme drôle de Maryline Desbiolles est un roman de littérature française dans lequel l’auteur suit les fils d’une obsession et explore son propre passé…
Une femme drôle, c’est d’abord l’évocation de Zouc, cette femme vêtue de noir qui se produisait sur scène dans les années 70. Elle venait de Suisse, elle était massive, inquiétante, dérangeante et savait, au fil de ses sketches, se transformer en petite fille apeurée, en mère effrayante, en cliente chez le coiffeur, en commère de quartier, et bien d’autres figures féminines, toujours crédibles, toujours vraies.
C’est aussi de son enfance, puis de sa jeunesse, que nous parle Maryline Desbiolles : Son enfance en Savoie, chez ses grand-parents, dont l’accent était si proche de celui de Zouc, sa grand-mère et sa mère qui étaient drôles, elles aussi. Les souvenirs s’entremêlent, la vie de l’auteur, ses « rencontres » avec l’artiste, sur scène, à la télé et puis ce dernier rendez-vous manqué à cause d’un téléphone capricieux.
Extrait (p.42) :
Je prends tout de Zouc, je ne fais pas de détail, il n’y a pas ce que j’aime un peu moins, ce que j’adore, une période particulière, il n’y a pas d’avant et pas d’après, je gobe toutes les énormités de Zouc proférées par son gros corps massif de matrone. Le gros corps contenu dans la robe noire, pas ample, un étui, une boîte, l’horloge comtoise, étrange évocation, car je n’aimais pas du tout les horloges comtoises que collectionnait mon grand-père paternel, ni ses coucous suisses, surtout pas les coucous suisses, pendants grotesques des sinistres horloges comtoises, tout cet attirail faisant un raffut d’enfer à chaque heure du jour et de la nuit, d’autant que mon grand-père n’arrivait jamais à régler ses appareils pour qu’ils sonnent en même temps, ou alors prenait-il un malin plaisir, en musicien méconnu qu’il était, à ce que la cacophonie s’éternisât, Zouc me fait avaler même l’horloge comtoise (mais pas le coucou suisse).
J’ai découvert ce livre grâce à l’émission de Kathleen Even, l’Humeur vagabonde, le 4 novembre 2010 sur France-Inter, au cours de laquelle elle recevait Maryline Desbiolles.
Comme souvent, cette émission m’a donnée envie d’aller plus loin dans cette rencontre, de redécouvrir Zouc à travers les souvenirs de l’auteur et de partager son évocation.
Un livre court mais riche en sensations et en émotions.
Des vidéos de Zouc à retrouver ici ou là.
Une femme drôle – Maryline Desbiolles
Éditions de l’Olivier – Collection Figures libres (2010)