A la découverte de la capitale gersoise (Tourisme Gers) et de sa cathédrale aux vitraux splendides… Dans les lumières des vitraux de la Cathédrale d’Auch…
Visiter Auch : la Cathédrale Sainte Marie d’Auch |
Visiter Auch, c’est forcément consacrer du temps à la découverte de la cathédrale … A Auch, haute et imposante, la cathédrale Sainte Marie est magnifique et constitue l’édifice architectural majeur de la ville…
Haute. Imposante. Dominante. Incroyablement belle. Peut-être est-ce là quelques adjectifs que l’on peu lui attribuer. Ce monument est frappant dès que l’on arrive vers Auch, en voiture ou en train. Elle surgit fièrement en haut de la colline et s’impose à toute la ville. La cathédrale Sainte-Marie d’Auch est un édifice prestigieux, qu’il faut, quand on aime ce genre de réalisation architecturale, avoir vue au moins une fois dans sa vie. Certes, elle n’est pas aussi physiquement impressionnante que les cathédrales d’Amiens ou de Reims, mais elle a un charme inégalable. Quelle est l’histoire de cet édifice religieux (1) rayonnant sur sa colline? Pourquoi est l’un des plus beaux édifices religieux du patrimoine mondial?
Au temps des fameux Auscii , qui sont à l’origine du toponyme « Auch », rien n’ornait cette colline, car la cité, à l’image de beaucoup d’autres, et pour des raisons pratiques, s’était plutôt développée autour de l’eau et donc aux bords du Gers. Quand les contrées furent quasiment toutes romanisées et christianisées, une première chapelle a vu le jour sur les rives du Gers à la fin du VI ème siècle. D’autres édifices religieux comme le prieuré de Saint-Orens ont poussé autour du fleuve. Suite à la destruction de la ville d’Eauze en 840, Auch devient ce qu’on appelle une « métropole religieuse ». On y battit alors, sur la fameuse colline, à l’Ouest du fleuve, une simple chapelle dédiée à Marie qui sera remplacée par une première cathédrale au XI ème siècle. L’usure d’un climat capricieux, les guerres internes ont mis fin à cette première cathédrale et d’autres édifices qui ont pu lui succéder. C’est après la guerre de cent ans qu’on envisage la construction d’une cathédrale majestueuse aux dimensions épatantes : celles de l’actuelle cathédrale longue de presque 105 mètres, large de 37 et dont les plafonds oscillent entre 14m et 26m de haut au niveau de ses voûtes et 44m de haut au niveau des deux tours. La période flamboyante de la Renaissance, où l’essor des églises et cathédrale est grandiose dans toute l’Europe, influence fortement cette architecture, son style et ses dimensions.
La première pierre est posée le 4 Juillet 1489 et le dernier coup de marteau du sculpteur du décor de la façade Ouest, François Auxion, achève en totalité la construction de l’édifice quasiment deux siècles plus tard.
Malgré sa consécration de 1548, beaucoup de choses ne sont pas terminées et n’attendent que d’être ajoutées au décor. Par exemple, les trois voûtes de la nef ne seront terminées qu’alentour de 1630, les trois porches de l’entrée en 1568 et les deux tours en 1665.
Mais le plus beau dans cette cathédrale reste son chœur et ses vitraux. Le chœur de la cathédrale est composé de 113 stales en bois, représentant chacune des scènes bibliques et dont on ne connaît pas les auteurs à ce jour. La visite est accompagnée d’un petit document expliquant quelles scènes et quels personnages sont représentés.
Les sublimes vitraux réalisés par Arnaud de Moles en 1507 et 1513 sont probablement les plus beaux que je n’ai jamais vu. L’un de mes préférés est sans doute celui qui représente Adam et Eve, je le trouve émerveillant !
Ses orgues ne laissent pas non plus indifférent et font partie intégrante du décor. On a envie d’entendre leur musique quand on les voit. Un mariage dans cette cathédrale ou tout simplement y chanter, ne peut être qu’inoubliable.
Une cathédrale magique en somme, colorée, vivante, un véritable chef d’œuvre d’extérieur comme d’intérieur. A voir, que dis-je, à contempler, à visiter, à observer, à constater.
Les stalles de la cathédrale d’Auch
C’est dans le chœur de la cathédrale d’Auch que se trouvent de belles stalles en bois, finement sculptées et qui épatent à coup sûr chaque visiteur. Le chœur est dans la cathédrale Sainte-Marie d’Auch comme un petit édifice à l’intérieur de la cathédrale, un espace clos, à part dont on ne peut rien voir de l’extérieur. Pour le découvrir, il faut y entrer. L’entrée est certes payantes mais peu onéreuse : 2 euros. Et nous savons tous que cet argent va à l’entretien du bâtiment et au personnel qui y travaille.
J’y suis entrée plusieurs fois. J’aime emmener des gens qui ne connaissent pas le Gers visiter la cathédrale et je les invite toujours à découvrir le magnifique chœur dont elle est dotée. Les fameuses stalles, dont je veux vous parler aujourd’hui, je les ai découvertes une première fois seule, j’en suis ressortie éblouie. Je les ai découvertes une seconde fois avec ma sœur, nous en sommes ressorties épatées, je les ai revues avec une amie, nous en sommes reparties enthousiasmées, je les ai observées à nouveau en compagnie de ma grand-mère, nous en sommes reparties étonnées, et enfin, lors des journées du patrimoine 2009, mon compagnon et moi avons eu la chance de nous intercaler dans un groupe qui bénéficiait d’une visite guidée du chœur et donc des stalles : un moment passionnant et surprenant. Ce chœur oppose à l’Est le superbe retable Pierre Souffron II au U formé par les stalles : un très beau contraste entre une œuvre de marbre et le bois.
Vous l’avez compris, les 113 Stalles de la Cathédrale Sainte-Marie d’Auch font l’unanimité quand à leur exceptionnelle beauté. Mais qu’est-ce qu’une « Stalle » ?
Le mot « Stalle » est dérivé du latin médiéval « Stallum » lui-même dérivé d’un mot franc « stal » qui signifiait « position, demeure ». Le latin médiéval « Stallum » a fait évoluer le mot vers une signification plus religieuse puisqu’il voulait dire « siège de l’église ». Sur ces sièges, s’installaient (tiens, « installer » aurait-il la même origine ?). Devenu « estal » en ancien français, le mot a conservé la même signification jusqu’à aujourd’hui. Les stalles sont donc des sièges en bois qui se trouvent autour du chœur d’une église et sur lesquels s’asseyaient les ecclésiastiques.
Comme dans toute organisation humaine, elles obéissent à une hiérarchie : dotées de deux étages, elles accueillaient en haut les chanoines, les évêques et les rois et en bas les titres moins importants. Les stalles possèdent ce que l’on appelle des « miséricordes » : ce sont de petits systèmes astucieux et amovibles qui permettaient aux ecclésiastiques de s’appuyer discrètement du fait que les cérémonie, les prières et autres événements qui se déroulaient là, prenaient beaucoup de temps et que la position debout pouvait s’avérer être difficile à tenir en continuité.
Les stalles ne forment pas entre elles un « banc » commun, elles sont chacune séparées d’une paroi et d’accoudoirs. Elles sont en général toujours dotées de décorations, sculptures, ornements particuliers. Quant aux stalles pour les rangs plus élevées elles sont souvent plus décorées, composées d’un haut dossier ou d’un baldaquin finement sculpté.
Parmi ces sièges, il y en a toujours une ou deux plus impressionnantes que les autres car elles étaient réservées personnellement à l’abbé ou à l’évêque … elles sont même plus richement ornées que celles destinées aux rois ! C’est dire comme chaque stalle révèle la position hiérarchique de celui qui l’occupe : plus elle est importante et décorée, plus il s’agit d’une personne de haut rang ecclésiastique donc.
Revenons-en maintenant aux fameuses stalles de la cathédrale d’Auch. Fameuses et magnifiques. Le secret de leur exceptionnelle esthétique réside dans leur mode de fabrication : du cœur de chêne était longuement trempé dans l’eau et devenait plus malléable, plus modifiable, plus facilement sculptable. Cette technique permit de pouvoir faire, à certains endroits, quasiment de la dentelle et d’ainsi réaliser un ensemble de stalles comportant plus de 1500 éléments différents : chaque stalle est unique !
De nombreux thèmes sont abordés dans ces représentations. Evidemment, on assiste à énormément de scènes de la Bible, mais on y croise aussi des épisodes de la mythologie, des monstres, des références aux religions païennes, beaucoup de faune et de flore ainsi que l’univers de la chevalerie.
Mais qui est/sont le/les talentueux auteurs de ces stalles ? On ne le sait pas vraiment, ce serait l’œuvre de compagnons sculpteurs libres. L’ensemble aurait été achevé et mis en place par un certain Dominique Bertin, sculpteur toulousain ai milieu du 16 ième siècle.
Comme dans toute œuvre religieuse un message y est délivré.C’est ce qu’expliquait le guide lorsque j’ai revisité les lieux avec mon compagnon. Il y a une histoire qui y est racontée, chose que l’on ne retrouve pas dans les stalles des autres cathédrales. Sur les hauts dossiers y est raconté la vie des hébreux, et tous les événements marquants depuis Adam et Eve. Dans les stalles du bas, s’illustre la vie de Jésus de l’Annonciation jusqu’à la crucifixion. Ces représentations sont parsemées cependant de démons, de serpents, d’animaux malfaisants montrant la souffrance que peuvent endurer les hommes…
Cette souffrance est largement supplantée par l’optimisme…une vie meilleure apportée par la foi chrétienne évidemment (il faut bien prêcher pour sa paroisse !). La portée instructive des stalles n’est pas sans rappeler celle des vitraux d’Arnaud de Molles. De même que ces vitraux, lumineux et colorés, de part ce qu’ils présentent, sont porteurs d’enthousiasme, les stalles, enfermées au centre de la cathédrale symbolisent plutôt le profond combat qui anime l’homme comme ses démons, ses sentiments et les embûches de la vie…
Et pourtant dans les stalles, la vie est célébrée par la multitude de personnages représentés, par l’anéantissement des éléments malfaisants notamment les serpents tués écrasés. A cela se mêle la fête avec des farandoles joyeuses, la présence de la musique, les décors.
Quant à la présence de la mythologie, ce n’est pas une intrusion malvenue dans le culte chrétien, mais juste une ouverture à une autre culture car au XVI eme siècle on est en pleine période humaniste. De plus, les héros mythologiques sont représentés de manière inférieure aux personnages bibliques.
Mais comment a-t-on su reconnaitre certains personnages ? Le Chanoine Caneto a tenté cela au XIX e siècle mais des observations plus modernes ont modifié quelques données. Il aura fallu détailler les stalles, les scruter minutieusement, relire les textes, chanceux sont ceux qui on pu travailler sur un sujet aussi passionnant !
Les vitraux de la Cathédrale d’Auch
Le 15 Janvier après-midi, je me trouvais à Auch, pour faire du shopping. Il faisait un temps superbe. Et tout à coup, je me suis demandée si le soleil qui traversait les vitraux de la cathédrale d’Auch était en train de jouer un spectacle coloré émerveillant, à l’intérieur de l’édifice. Il n’était que 14h33. J’avais bien le temps de faire un petit tour…
Alors j’ai passé la porte et pu voir l’intérieur en pleine lumière, de la porte d’entrée, jusqu’à la fleur de Lys qui brille tout au fond…et le grand orgue, au dessus de ma tête.
Puis quelques premiers faisceaux de lumières sur la pierre, multicolores ou monochromes…
Au fond, derrière le choeur, c’était une danse fabuleuse rouge, jaune, verte, bleue, d’ombres et de lumière entre les colonnes, les murs, le sol et les balustrades.
Les lumières dansaient sur les murs, les colonnes, le bois du choeur. Mes yeux couraient de toutes parts, jamais déçus.
J’ai ensuite pu admirer la crèche de Noël, encore en place et le joli bouquet de fleurs blanches qui orne l’entrée…
En sortant de là , j’ai eu une folle envie d’aller voir ce que devenait l’Escalier monumental et vu le soleil qu’il faisait, je ne me suis pas privée, mais je vous en reparlerai ultérieurement …
La cathédrale auscitaine comme on ne l’a jamais vue…
Enième balade dans la cathédrale d’Auch …
…et je ne m’en lasserai JAMAIS. C’est ainsi. J’y amène souvent des personnes de passage dans le Gers. Et fréquemment, lorsque je flâne à Auch … je fais un petit détour dans la cathédrale. Surtout quand j’ai une frénésie de petites lumières colorées et que j’ai envie de voir les piliers et les murs nouvellement décorés par les vitraux.
Et, aux journées du patrimoine, même si j’ai fait le tour de la cathédrale au moins 157 fois, il fallait que je comble mon quart d’heure d’avance par quelque chose de forcément intéressant. Comme un aimant, sans hésiter, j’y suis entrée.
D’abord, comme toujours, je prends une photo de l’horloge. En l’occurrence il était exactement 13h31.
Puis j’entre et je m’extasie de la grandeur, de la hauteur, de la profondeur des lieux. Face à moi, l’allée semble infinie.
A droite , à gauche, le défilé des vitraux lumineux …
Au sol et sur les murs, commençait la danse féérique des lueurs colorées. Il y en avait à foison…
Comment s’en lasser ?
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