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Vivre en Polynesie Francaise : Incivisme polynésien

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Vivre en Polynesie francaise, c’est découvrir l’incivisme polynésien, alors que l’on constate une croissance de l’urbanisation et des tensions associées comme le manque des terres à bâtir et les rivalités que cela génère ou l’augmentation du nombre de quartiers dangereux de type bidonvilles.

Dernier recensement en Polynesie francaise : 268 270 habitants. Vous rajouterez 1, car j’étais en Chine pendant le recensement. 8674 habitants en plus qu’en 2007 soit une augmentation de 3,4%. Faa’a demeure la commune la plus peuplée (c’est celle du Président-Ministre), suivie par Punaauia qui dépasse la capitale Papeete. Les Marquises et les Australes affichent une forte croissance, et l’on note un net ralentissement sur les Iles du Vent, les Tuamotu et les Iles sous le Vent. Quelques chiffres sur les îles de Polynesie Francaise : Faa’a Iles du Vent = 29 687 hab ; Bora-Bora Iles sous le Vent = 9 610 hab ; Nuku Hiva Marquises = 2 966 hab ; Rurutu Australes = 2 325 hab ; Rangiroa Tuamotu Gambier = 3 281 hab.fruit de la passion tahiti polynesie francaise

La population de Polynesie Francaise de plus en plus urbaine

La population en Polynesie francaise, de plus en plus urbaine, est concentrée sur une zone coincée entre lagon et montagne sur environ 40 km de long entre Mahina et Punaauia. Les promoteurs construisent  tout et partout sans tenir compte des endroits à risque. Cela donne des embouteillages permanents, des plages rares, une promiscuité générant toutes sortes d’incidents. L’urbanisation laissée sans surveillance a montré ses limites : nombreux bidonvilles situés dans les zones les plus dangereuses, en bordure des rivières, de la mer, du lagon, sur des terrains instables.

tetiaora carte polynesie

C’est la guerre entre Mahina et Arue. Mahina revendique à Arue l’atoll de Tetiaroa et des terrains au pied du col du Tahara’a. « Récupérer les terres de nos ancêtres dit le maire de Mahina ». Ça sent le fric à Tetiaroa où la construction du Brando hôtel se termine alors « c’était à ma famille »… Qui a raison ? Qui a tort ? En Polynesie francaise, on voit fleurir des boutiques « pour aider les Tahitiens a récupérer leurs terres » le plus souvent en lorgnant un coquet avantage. Un tel, sans diplômes, s’arroge le titre de « arpenteur-géomètre », possèderait des compétences en droit, en mathématiques. Quand on lit ses lignes, c’est bourré de fautes d’orthographe, cela n’a ni queue ni tête. Bon nombre de Tahitiens se font piéger par ces marchands de droits, de cadastrage car ils se sont, les faiseurs de diplômes, trouvés au bon endroit au bon moment. Il suffit de se rendre au fare fenua, d’écouter, de proposer ses services, d’annoncer ces titres qui bien souvent n’existent pas et le tour est joué. On est parti pour plusieurs années de démarches, de procès… et donc de fric envolé.

Encore et toujours des affaires de terre en Polynesie francaise. Certains  ont compris qu’en allant au fare fenua (la maison des affaires de terre), en laissant traîner ses oreilles, en rendant service aux moins malins, on pouvait se faire du fric. Tiens, un pigeon. Un grand nombre de Polynésiens sont ignares face à l’Administration de la Polynesie Francaise. Encouragés par une gentille mais intéressée personne, on se confie, on se libère de ses soucis. L’Autre va m’aider ! Quelle erreur. L’Autre va très vite se rendre compte si l’affaire vaut la peine ou pas. Si oui, elle va déployer tout son charme, parler de ses diplômes même si elle n’en a aucun. Elle prendra même une patente auprès des Impôts pour faire plus vrai. Elle sera conseil juridique, elle sera arpenteur-géomètre, elle sera mathématicienne, elle sera secrétaire trilingue… Et les factures arrivent. Le pigeon doit payer, encore et encore. L’affaire se montre juteuse pour l’Aidant. Elle doit aller rencontrer le ministre. Elle doit consulter un VRAI géomètre, elle doit prendre conseil auprès d’un VRAI avocat. Tout cela coûte et l’affaire n’avance pas mais le compte en banque du pigeon se vide, se vide, se vide.

fleurs de tahiti PETITS COEURS D ANNIE

La Polynesie francaise est riche, riche, riche. Vous autres Métropolitains êtes étonnés de voir les ministres, président, X ou Y, venir taparu (mendier) à Paris. Et pourtant la Polynésie vit sur des tonnes d’or ! Par exemple le phosphate de Makatea. Déjà exploitée, par le CFOP. Depuis l’atoll de Makatea s’était dépeuplé et vivotait. Les Australiens, des amis d’Oscar Tane peut-être, voudraient revenir sur Makatea pour extraire des phosphates. La décision appartient maintenant au gouvernement. Les Australiens s’engagent à réhabiliter les sites d’où seraient extraits les phosphates. En Australie ils le font, contraints et forcés mais ici au pays du laisser-faire ? La population de Makatea ? 25% favorables et 75% contre car la nappe phréatique est importante et les engins australiens pourraient faire plus de dégâts que les pelles et les pioches d’antan. Je ne sais pas si j’ai rêvé, à mon âge s’est permis, mais le ministre de l’environnement pourrait avoir rallongé son titre de « et des mines ». De toutes les façons je suis sûre que vous me pardonnerez si j’ai extrapolé ! Merci !

Sur les iles Marquises comme à Tahiti, c’est une catastrophe, accidents et décès sur la route repartent à la hausse. Un chirurgien en traumatologie déclare : « Je suis effaré par la quantité de morts et de blessés et par la nature des lésions. J’ai découvert la chirurgie de guerre sur les routes de Tahiti. Il demande aux jeunes, principalement, de prendre conscience des drames humains. Il comparait les 88 morts en Afghanistan en dix ans et les 300 morts sur les routes de Tahiti pendant la même période. Il poursuivait : « la traumatologie routière est comportementale. Si l’on élimine tous les morts liés à l’alcool, au cannabis, à la bêtise comme rouler sans casque, il resterait peut-être quatre ou cinq accidents mortels dus à pas de chance ». Pour le Parquet, tolérance zéro. Pour les dix premiers mois de l’année les gendarmes ont fait 75 315 dépistages d’alcoolémie donnant lieu à 2 700 contrôles positifs et 3 438 infractions à la vitesse ; 1 107 permis de conduire ont fait l’objet d’une rétention administrative.

La pire phrase du mois : « Ce n’est pas la première fois que je la frappe, mais c’est la première fois qu’elle meurt ». Telle est la réponse faite par un homme accusé d’avoir tué sa femme, au président de la Cour d’assise. Ce dernier rappelait cet épisode, lors des assises de l’aide aux victimes, pour souligner la banalisation de la violence.

Hiata de Tahiti


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