Au cœur névralgique du quartier financier, Ed Ted Warax, patron d’une grande industrie d’armement, réfléchit sur les avatars de la guerre moderne. Dans le désert, un groupe d’immigrés clandestins avance vers le mur de la frontière. Au sein d’une élite politico-médiatique, un jeune homme tente de sauver sa carrière. Dans un paysage détruit par un cataclysme, un humain nommé FD 21 lutte pour survivre.
Ces quatre trames romanesques trouvent leur point d’ancrage dans une puissante réflexion sur des enjeux politiques et sociaux tels que les armes de destruction massive, les dangers technologiques, le pouvoir des médias et de la finance, la corruption, la torture, les bidonvilles surpeuplés et les mouvements de population.
En abordant de front les aspects les plus inquiétants de notre civilisation, parcourue de peurs et sujette à de profondes mutations, ce roman très contemporain jette un regard visionnaire, sur l’avenir de l’humanité.
Voilà ce que j’appelle un livre choc ! Sur moins de deux cents pages l’auteur réussit à caser une petite centaine de chapitres ou plutôt de paragraphes. Le passage brutal entre les destins d’un magnat de l’armement, d’un individu dont on ne sait rien qui évolue dans un monde de cauchemar, d’un groupe de soldat en opération, d’une « meute » de clandestins et d’une sorte de jeune loup d’un cynisme inouï prêt à tout pour réussir dans le monde des affaires des fournisseurs d’armes, induit une sensation d’urgence qui prend le lecteur dans un tourbillon dont il ne peut s’échapper avant la dernière ligne du bouquin.
L’histoire ou plutôt l’enchevêtrement des cinq histoires nous emmène dans un monde, allégorie du nôtre, où tout est affrontement, guerre et violence. Les allusions à l’Irak, au mur séparant la frontière du Mexique avec les États-Unis, à la désinformation nécessaire à une intervention militaire, aux armes bactériologiques, à l’affrontement entre riches et pauvres, sont transparentes.
WARAX est un livre terrible au rythme infernal qui se lit d’une traite. Profondément pessimiste il décrit un monde inhumain qui se détruit lui-même. Un récit dur et fascinant mais aussi une vision futuriste de notre univers où la souffrance est la norme.
Pavel Hak nous présente avec ce roman un monde inquiétant, angoissant, impitoyable, un monde qui est tout simplement la métaphore du nôtre.
J’ai tout simplement dévoré ce livre !
Dans ma « Pile à lire » de cet écrivain, j’ai aussi « SNIPER ».
- Le Montespan de Jean Teulé : un mari trompé au temps du Roi-Soleil - Juil 5, 2014
- L’Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón - Juil 5, 2014
- Dix Femmes de l’industriel Rauno Rämekorpi d’Arto Paasilinna (Littérature finlandaise) - Juil 5, 2014
C’est un livre dérangeant, déprimant parfois.
Pavel Hak livre sans aucune retenue et avec une écriture très puissante les côtés les plus sordides et horribles de l’émigration clandestine. C’est ce qui rend ce livre si extraordinaire… et si difficile à supporter.
Car la réalité de l’immigration clandestine ne se résume pas aux sans papiers expulsés, c’est aussi les corps retrouvés sans vie sur les côtes européennes…et bien d’autres atrocités invisibles et indicibles.