Dans la mythologie Gréco-romaine, Aglaé, Euphrosyne et Thalie sont les trois Grâces, en grec les « Charites », des divinités compagnes d’Aphrodite la déesse de l’amour qui l’aident à se parer pour être encore plus séduisante. Filles de Zeus elles ont le don de répandre la joie dans la nature et dans le cœur des humains. « Avec vous tout devient charmant et doux » disait d’elles le poète Pindare. Aglaé est « la brillante », Euphrosyne « celle qui réjouit le cœur » et Thalie « celle qui fait fleurir » car à l’origine ce sont des déesses de la nature associées au dieu solaire Apollon.
A partir du IVe siècle avant notre ère on les représente sous la forme de trois jeunes femmes nues se tenant l’épaule ce qui en fit une source inépuisable d’inspiration pour les artistes. Rien qu’au Louvre on les retrouve en douze exemplaires qui vont de l’antiquité au XIXe siècle mais le site du musée nous indique qu’une partie d’entre elles ne sont actuellement pas visible dans les salles.
Bas relief inspiré d’une peinture hellénistique
Groupe en marbre restauré en 1609
Par ordre chronologique je commence par ces œuvres romaines datées du IIe siècle après J.-C et situées au rez-de-chaussée de l’aille Sully dans la salle des Caryatides. Tout d’abord un bas relief inspiré d’une peinture hellénistique du IIe siècle avant J.-C puis ce groupe en marbre qui a été largement restauré en 1609 par Nicolas Cordier pour le cardinal Scipion Borghèse.
A la Renaissance, cette peinture murale de Botticelli intitulée « Vénus et les Trois Grâces offrant des présents à une jeune fille » située dans l’aile Denon et datée de 1483 – 1485, représente – pour une fois – nos trois divinités habillées.
Les Trois Grâces par Boucher
Les Trois Grâces par Regnault
Au XVIIIe siècle François Boucher peint « Les trois Grâces supportant l’Amour ». Debout sur un globe terrestre, les trois Grâces, soutiennent l’Amour qui brandit deux flambeaux, on retrouve ici la glorification du corps féminin qui a fait la célébrité de Boucher. En 1797 Jean-Baptiste Regnault s’inspire d’un groupe sculpté antique de la bibliothèque de la cathédrale de Sienne pour évoquer sous divers angles la beauté féminine, ces deux tableaux sont au 2e étage de l’aille Sully.
Je termine ce parcours par les sculptures françaises du rez-de-chaussée de l’aile Richelieu et ce groupe de Jean-Jacques Pradier présenté au salon de 1831.
Pour mémoire je rappelle que l’on a pu voir les Trois Grâces « en live » au cours de la soirée théâtrale « Fulgurances » du mois de février 2010, je vous renvoie à la vidéo qui accompagnait cet article.
La prochaine fois que j’irai au Louvre je suivrai votre parcours