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Alex Beaupain, un concert de cinéma à l’Alhambra à Paris

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Alex Beaupain a lié son destin à celui de Christophe Honoré, signant les bandes-originales de chacun de ses longs-métrages. Et si la musique occupe une place centrale dans ces films, qui comportent pour la plupart des scènes chantées, il en est un en particulier qui est une authentique comédie musicale. « Les Chansons d’amour » a logiquement constitué le fil rouge d’une soirée chic et plaisante, rendue exceptionnelle grâce aux prestigieux invités qui se sont succédés sur la scène…

La salle de l’Alhambra ressemble à une salle de cinéma. Des sièges rouges relativement confortables font face à la scène. Le cadre est plutôt intime. Quand les lumières s’éteignent pour la première fois, une femme rentre dans le faisceau des projecteurs et nous annonce qu’elle n’est pas Alex Beaupain. Ah ? Elle est Céline Ollivier, chanteuse simple, sans orchestre, avec juste une guitare acoustique et sa voix douce, qui d’emblée nous raconte Le Flore et Le Jardin du Luxembourg… Le passage n’est vraiment pas inoubliable…
Cette mise en scène minimaliste, on la retrouve dès la première chanson d’Alex Beaupain. L’artiste nous apparait caché derrière son piano et introduit son concert avec Brooklyn Bridge, l’un des titres des Chansons d’amour. Le public applaudit chaleureusement, Alex se lève et  présente non sans humour et en les couvrant d’éloges les musiciens qui l’accompagneront : Armel Dupas au Piano (« dix ans de moins mais dix doigts de plus »), Christophe Cravero au violon, Valentine Duteil au violoncelle et Jean-Baptiste Julien à la guitare pour « souiller merveilleusement » ses chansons.
La suivante, c’est La Distance, une chanson d’amour chantée en solo, mais avec un orchestre qui donne tout de suite de l’ampleur au spectacle. Le répertoire d’Alex Beaupain comporte quelques chansons en anglais. L’artiste s’amuse de ses limites dans l’exercice de la langue de Shakespeare et à la bonne idée de faire venir sur scène son premier invité pour interpréter Pretty Killer, chanson qui accompagne une danse lascive entre Romain Duris et Béatrice Dalle dans 17 fois Cécile Cassard. Diastème, qui est notamment le réalisateur du Bruit des gens autour, dissimule son regard derrière des lunettes noires et pose sa voix de crooner, sauvant le morceaux tant Alex Beaupain n’est effectivement pas à l’aise avec son accent anglais.
Après Delta, Charlie, Delta, Alex accueille sur scène Frédéric Lo, arrangeur sur la B.O des Chansons d’amour, lequel par sa dégaine et parce que ses yeux cachés lui aussi par des lunettes noires, fait penser un court instant à Philippe Manoeuvre. Le duo interprète un titre initialement chanté par Chiara Mastroianni dans LCA, Au parc.
Même s’il a principalement travaillé avec Christophe Honoré, Alex Beaupain a aussi prêté ses services à d’autres cinéastes. La chanson suivante, en anglais, est chantée avec la reine des pommes Valérie Donzelli, héroïne de La Belle vie, un téléfilm de Virginie Wagon réalisé pour Arte en 2008 et pour lequel Alex a donc collaboré.
Retour à l’univers de Christophe Honoré. Dans Dans Paris, Romain Duris et Joanna Preiss se déchirent Avant la haine dans une séquence « téléphonée» et chantée, peut-être la plus belle scène du film. Joanna Preiss, en tournage à New-York nous dit-on, n’est donc pas là pour partager  le moment sur scène avec Alex Beaupain, bien que l’on puisse oser imaginer que Joanna chante à distance, comme dans le film, via visioconférence ou par téléphone… Bon, il est peu probable que cela aurait donné quelque chose d’intéressant, bien sûr. Alex a donc convoqué logiquement une autre actrice de Dans Paris, Alice Butaud, affublée d’un imperméable qui cachait sa belle robe noire (même plus sûr qu’il s’agissait d’une robe d’ailleurs). Alice reste sur scène pour La Bastille, qui est une des Chansons d’amour, dans un film dans lequel elle joue aussi.
La Grande Sophie succède à Alice Butaud pour Cambodia, la chanson de Kim Wilde utilisée par Chrisophe Honoré dans une scène de Dans Paris. C’est le dernier titre en anglais pour Alex Beaupain, toujours aussi peu à l’aise dans cet exercice mais qui s’en sort par la dérision et l’humour avec beaucoup de sympathie. Sophie Huriaux est elle la première à pousser un peu la voix pour une version de la chanson plus symphonique que rock, mais qui fonctionne parfaitement.
Alex Beaupain file en coulisse et cède sa place le temps d’un morceau à Armel Dupas, son pianiste qui a largement contribué à la bande-originale de Dans Paris et à qui il rend de cette manière un hommage un peu plus appuyé. Armel Dupas est seulement accompagné par violon et violoncelle pour La Chanson d’Alice, un des titres de Dans Paris, pour deux minutes sans parole ou l’ont est joliment bercé.
Alex Beaupain revient et appelle Clotilde Hesme à Se taire, soit le titre d’une des Chansons d’amour. La belle actrice est bientôt rejointe par deux autres, la prometteuse Anaïs Demoustier (croisée dans La Belle Personne) et la très applaudie Emmanuelle Devos, apparemment peu rassurée à l’idée de chanter en public. Les trois font partie de la distribution d’Angelo, tyran de Padoue, une pièce de Victor Hugo mise en scène par Christophe Honoré et jouée lors du festival d’Avignon 2009. Malgré son appréhension perceptible, Emmanuelle Devos s’en sort très bien, pour un couplet seulement. Mais l’actrice récemment Césarisée pour son rôle dans A l’origine reste auprès d’Alex Beaupain pour un duo intitulé Si vous n’avez rien à me dire, également tiré de la mise en scène de la pièce d’Hugo par Honoré. Elle parvient à se libérer.
Retour au cinéma de Christophe Honoré avec La Belle Personne et Comme la pluie, qui permet à Grégoire Leprince-Ringuet de rejoindre la scène pour un trio avec Clotilde Hesme et Alex Beaupain. Et si Grégoire Leprince-Ringuet est très applaudit à son arrivée, c’est encore en deçà de l’accueil qui sera réservé par ces demoiselles à Louis Garrel, flegmatique et qui interprète en duo avec Grégoire La Beauté du geste. Les applaudissements sont encore plus fournis à l’issue de la chanson.
Louis Garrel est ensuite seul pour Ma Mémoire sale, une autre chanson d’amour, comme la précédente d’ailleurs. Comme la précédente, et comme la suivante, puisque Clotilde Hesme revient pour Je n’aime que toi. Ludivine Sagnier n’étant pas là, Alex Beaupain se charge de chanter sa partie, ce qui ne manque pas d’amuser Louis Garrel lorsqu’il traite Alex de « petite garce » en le regardant dans les yeux.
Une courte pose en guise de rappel et Alex Beaupain revient seul pour Les yeux au ciel, peut-être le plus beau morceau des Chansons d’amour. Quelques remerciements plus tard et Alex Beaupain enchaine avec une belle version d’India Song, chanson empruntée au film éponyme de Marguerite Duras.
Alex Beaupain termine seul avec Pourquoi viens tu si tard ? L’ensemble des invités revient ensuite sur scène pour un dernier salut. La soirée aura vraiment été douce et agréable, mélancolique et chaleureuse. Et le public a manifestement été conquis.
Benoît Thevenin


Musiciens : Armel Dupas (Piano ), Christophe Cravero (violon), Valentine Duteil (violoncelle),Jean-Baptiste Julien (guitare).
Invités : Diastème, Frédéric Lo, Valérie Donzelli, Alice Butaud, Sophie Huriaux, Clotilde Hesme, Anaïs Demoustier, Emmanuelle Devos, Grégoire Leprince-Ringuet, Louis Garrel, …

1 commentaire pour “Alex Beaupain, un concert de cinéma à l’Alhambra à Paris”

  1. Sympa de consacrer un long article à cet artiste que j’ai bien connu quand il était môme et qu’il fréquentait la même chorale que ma fille. je lui souhaite une totale réussite car il a du talent et çe serait un bel hommage à sa mère qu’il a évoquée lors des Victoires de la musique.

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