Qu’est-ce qu’un crime de lèse-majesté ? Poser la question n’est-ce pas déjà « borderline » ? Et y répondre ?…. On apprend seulement par la presse, qu’untel vient de tomber sous le coup de la « computer crime act », et, du coup, est condamné à 50 ans de prison. Crime de lèse-majesté. Jusqu’à présent, les autorités thaïes avaient complètement bloqué les sites dont le contenu était « antimonarchiste ». En 2000 il n’y avait qu’une douzaine de websites dont très peu de thaïs connaissaient l’existence. En dépit de mesures récentes, ou plutôt grâce à elles, certains sites sont devenus plus populaires que jamais. La copie fonctionne bien. En fait, plus on bloque ces sites, plus ils ont tendance à se répandre et à se multiplier.
« On se demande » – et là je vais traduire les termes de l’éditorialiste du « Nation » de ce lundi – « On se demande tout simplement si nos autorités se sont mises en chasse iniquement parce qu’elles avaient peur que certains parties ne les accusent de ne pas avoir fait assez pour protéger l’institution révérée. Et dans le contexte d’aujourd’hui, une telle critique équivaut à recevoir un arrêt de mort politique. Mais le public n’est pas stupide, il connaît la monarchie et sait qu’il n’a rien à craindre d’elle. La pire peur est la peur des « officiels » lesquels ne se rendent pas compte que la nation est en train de changer pour devenir plus mature. Pourtant en 2005, sa majesté le roi lui-même avait dit : « Moi, en tant que monarque, je ne suis pas et ne serais pas au-dessus des critiques ». Pourtant les bureaucrates conservateurs et les autorités ne payent aucune attention aux mots de sa majesté ».
Dans l’un de mes anciens blogs, je remarquais, ironiquement, que les jeunes générations risquaient fort d’être sourdes en vieillissant étant donné bruits et musiques insupportables auxquels elles étaient soumises en permanence. J’ajoutais même que monter un business d’appareils auditifs devait être une bonne idée. Mais c’est maintenant qu’il faut y songer, tout de suite ! Ils sont déjà tous sourds
En attendant la fête de « Poi Sang Long » continue et ce sont vos tympans qui risquent d’être mis à rude épreuve et en danger si vous vous approchez d’un peu trop près des gongs Shan. Mais quel bel enthousiasme que celui de cette ethnie qui maintient les traditions, en dépit des menaces de coupures sur internet, de la modernisation, de la globalisation et de la maturation ( ?) du peuple thaï dont elle fait partie.
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