Très attendu, Australia de Baz Luhrmann est un film d’aventures à gros budget, avec en vedette Nicole Kidman et Hugh Jackman. Finalement, ce drame très décevant n’a ni le souffle épique de Autant en emporte le vent, ni la magie qu’a pu procurer Out of Africa.
Dans les années 30, Lady Sarah Ashley ( Nicole Kidman ), belle aristocrate anglaise, hautaine et capricieuse, s’envole pour l’Australie avec l’idée de ramener au foyer son mari volage. Mais elle apprend que celui-ci vient d’être assassiné et qu’elle hérite d’un domaine, Faraway Dones, en faillite et convoité par un escroc. Que faire, sinon prendre en charge cette immense propriété pour laquelle elle va très vite éprouver une passion, au point de ne plus vouloir la quitter.
Pour la seconder, elle aura recours aux services d’un cow-boy local, aux manières frustres, avec lequel elle partagera une idylle qui étonne de la part de cette aristocrate chichiteuse. En sa compagnie, elle va parcourir les immensités sauvages et désertiques qui viennent de tomber dans son escarcelle, apprendre la vie des éleveurs et nous promener dans des paysages somptueux et exotiques à souhait, dignes d’un office de tourisme en mal de clientèle. Si bien que, dans un premier temps, on peut se laisser embarquer par cette aventure naïve, empreinte de magie aborigène, mais très vite les faiblesses du scénario, le peu de consistance et de crédibilité des héros agacent. D’autant que les situations elle-mêmes sont stéréotypées : ici c’est un incendie digne de celui d’Atlanta, là un attachement à la terre qui évoque l’impétueuse Scarlett O’Hara – à la différence que celle-ci était originaire de ses terres et les avait dans le sang – maintenant un discours sur l’émancipation des populations opprimées qui rappelle trop Out of Africa. Aussi a-t-on le sentiment désagréable d’assister à la projection d’un film qui n’est parvenu à exister qu’en empruntant aux autres les 3/4 de son inspiration.
Très attendu, Australia est sorti précédé d’un battage publicitaire qui laissait entendre que nous tenions là un nouveau Autant en emporte le vent. Hélas, malgré son ambition et l’argent investi, ce long métrage ne remplit absolument pas son contrat et ne bénéficie nullement d’une semblable aura dramatique. C’est la montagne qui accouche d’une souris.
Film d’actrice, conçu et réalisé pour et autour de Nicole Kidman, il va à l’encontre du but recherché et désacralise la jeune femme plutôt qu’il ne parachève sa consécration. Si le souffle manque, si l’émotion n’est pas au rendez-vous, c’est que l’héroïne est trop arrogante, trop froide, pour correspondre au personnage que l’on tente de lui faire jouer, et que son partenaire Hugh Jackman, qui n’est ni Robert Redford, ni Clark Gable, n’a pas l’étoffe nécessaire pour nous emballer autrement que par son physique de carte postale. Aussi suis-je restée sur ma désillusion et ai-je regretté les 2h35 de cette super-production sans sel et sans saveur qui nous laisse, au final, » out of Australia ».
Assez juste sur le creu de cette réalisation. Quant à Nicole KIDMAN, il est temps pour elle d’arréter les opérations de chirurgie esthétique, elle a perdu toute la subtilité de ces traits!
Tant qu’à choisir, autant lire le roman « La dernière valse de Mathilda » de T MC KINGSLEY, un beau roman d’amour sur l’Australie!