Est-ce que de nouveaux bobos – (souvent adeptes d’un « bouddhisme édulcoré, sorte d’esperanto spirituel mondial, façon Dalaï Lama » selon Pascal Bruckner dans « L’euphorie perpétuelle ») ne seraient pas en train de considérer les catastrophes qui frappent le monde en ce moment – avec une rare violence et à répétition – comme les signes précurseurs d’une renaissance suite à la fin de notre civilisation annoncée par la prophétie Maya ? Notre civilisation en bout de course donnerait ainsi naissance à un monde meilleur et à un homme nouveau ?
L’illusion fait vivre, comme l’espoir. Elle fait aussi vivre les gourous et prophètes de toutes sortes. Cette croyance en un monde devenu soudain radicalement meilleur me fait aussi peur que la fin du monde elle-même.
Les vrais changements se font avec le temps, à moins de faire la révolution (« la révolution ça n’est jamais qu’une classe qui en chasse une autre » selon Mao) et on sait ce que ça a donné en Chine, en Russie, à Cuba. On va voir ce que ça va donner dans les pays arabes.
Les changements radicaux sont aussi dangereux que les tsunamis. On ne change pas l’homme d’un coup.
La recherche d’équilibre se fera peut-être –si on est optimiste – avec le temps. S’il suffisait d’éliminer les mauvais et les méchants, ce serait simple, suffirait de faire comme dans la bible « séparer le bon grain de l’ivraie ». Mais le bon et le mauvais sont dans le cœur même de l’homme : un mélange d’altruisme et d’égoïsme, de générosité et de goût de domination (deux mille ans d’histoire nous le racontent). Question de proportion pour que ce soit acceptable. Les sociétés sont comme les hommes ; complexes même si on trouve plus facile de simplifier droite/gauche – bons/méchants – « Rouges »/ « Jaunes – intelligents/cons.
En Thaïlande, lorsque Yingluck Premier Ministre dit : « nous allons construire une Thaïlande nouvelle … Mais ça coutera 800 milliards de Bahts ». Il va donc falloir stimuler l’économie, donc produire plus, exporter plus, reconstruire des usines pour fabriquer plus de voitures, d’électroniques etc. Détruire plus de forêts, bâtir plus de buildings qui bétonnent le pays, bétonnage qui a occasionné en grande partie les inondations actuelles. On tourne en rond. Et on a déjà entendu ce discours-là. On est loin du monde idéal nouveau annoncé par certaines prophéties.
L’imagination, et l’intelligence – non pas celle des robots – pourront peut-être changer un petit peu les hommes de bonne volonté. Pas l’humanité entière
Finie l’époque des « babas cool » et leur utopie communautaire des années 60/70 ?
Finie l’époque des « bobos », ces électeurs de gauche aux goûts de riches ?
Est-ce qu’on n’est pas en train de vivre l’époque des « bababobo ». En thaï, et selon le dictionnaire ça veut dire « dingue », en fait, dans la réalité c’est plutôt « rêveur, naïf » ?
Nouvelle boutique qui vient d’ouvrir dans mon quartier appellee « pink pussy »… quand on sait ce que veut dire « pussy » en anglais (pour ceux qui ne sauraient pas, c’est le feminin de chat), ne serait-ce pas une boutique bababobo ?
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