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Bloggeuse et transfrontière définitive…

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Ton quartier est « bling bling » m’a dit quelqu’un récemment. « Non, il est froid » m’a dit une autre. En tout cas il est « thaï ». A l’exception de quelques résidents, profs et étudiants bénéficiant de programmes d’échange entre universités. J’aime les thaïs donc j’aime mon quartier… Bon, un peu simpliste… mais faut être logique… parce que certains disent j’aime les thaïs mais pas les riches, ou l’inverse, ou j’aime les thaïs qui sourient… Moi j’aime « aussi » les thaïs qui ne sourient pas…because je réussis parfois à les faire sourire.

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Mon quartier n’est pas l’équivalent de St Germain des Près comme l’aurait écrit certain… faut pas charrier non plus ! Mais je l’aime car il bouillonne d’idées, car il est turbulent, coloré… oui friqué aussi, car domaine des créateurs, designers, artistes et en ce moment des plus jolies filles de Bangkok.

Il y a 4 ou 5 ans, je ne croisais que des copies cheap de Harley (ces fameuses « Phantoms » thaïes), aujourd’hui, les nuits et les jours résonnent des ronflements très particuliers des vraies Harley Davidson et Ducati. Jeunes-gens partant à l’assaut du Doï Intanon ou du Doï Angkang, ou à l’assaut de la nuit, et qui, durant les langoureuses après-midi, sirotent champagne et vin à l’heure du « tea time ».

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J’ai toujours été transfrontière, géographiquement parlant mais surtout socialement. Dans le voyage aussi il est indispensable d’être « adaptable » à tous les milieux. Dans la vie et le travail aussi et j’ai navigué de laveries à Sydney (j’ai travaillé avec des émigrées russes), aux salons d’intellos de St Germain, de coffee-shops à Londres (j’étais caissière au Royal festival Hall) en dîners ministériels, de salle de dactylo (j’ai travaillé pour une boite américaine) aux réceptions d’aristos. J’ai même réussi à faire venir Marcel Jullian en Thaïlande, et peu avant son décès, nous étions en train d’envisager une audience auprès du roi Bumiphol car Jean Favier, compère de Jullian avec lequel il animait une émission sur France-Inter, venait de recevoir personnellement sa fille, la princesse Maha-Chakri-Sirindhorn. Et Jullian était monarchiste. « On ne confie pas un pays à des hommes élus pour 5 ans, car après eux, la fin du monde. Tandis qu’un « père » est responsable, pour sa descendance, de la bonne tenue de son pays » (je le cite approximativement). Cette notion, c’était bien la seule chose qui le reliait bizarrement à la Thaïlande. Il avait d’ailleurs écrit un livre-pamphlet : « Courte supplique au roi pour le bon usage des énarques ».

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Alors moi, les classes qui sirotent du champagne  un verre de vin ou du thé millésimé  à  l’heure du « tea time », ça ne m’impressionne pas. Je vais à la rencontre des gens, quel que soit leur statut. Quand on sait utiliser « monseigneur » (titre qu’on ne donne qu’une seule fois seulement au début de la conversation) aux personnes à qui on doit par convenance ce titre, (comte ou prince), en quoi pourrais-je être intimidée par des jeunes gens en Harley ou devant une coupe de champagne ?

Etre transfrontière ouvre les yeux. Et les hommes sont toujours les hommes. Riches ou pauvres. Car les pauvres sont des pauvres qui aimeraient être riches, et les riches sont des riches qui ont envie de le rester. Etre transfrontière est quasiment indispensable si on veut écrire. Pas seulement des mots qui racontent des histoires, mais des interlignes et de blancs qui laissent un peu d’espace à l’imagination du lecteur.

… Et voilà je viens d’interrompre cette note. Un fringant jeune-homme vient de s’asseoir près de moi. J’ai envie de savoir d’où il vient. « Excuse me, are you french »? « No, I’m Russian » « Oh, I thought you were french because most french men are smart and handsome” (Quelle sale menteuse, mais il faut bien trouver un starter pour faire partir une conversation).

Tout est là, tout est question de « starter »…c’est une ancienne timide qui le dit !

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Michèle Jullian

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