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Entre deux….encore entre deux continents, entre deux façons de vivre, entre deux horaires, bref dans une sorte de no man’s land. Bolivie. Grande comme deux fois la France, la Bolivie est située entre le Pérou, le Brésil, le Paraguay, l’Argentine et le Chili. Hémisphère sud, donc en ce moment, c’est l’été. Mais aussi la saison des pluies (ce qui m’a valu 36 heures de bus au lieu de 17 heures et un gros risque de rater l’avion pour revenir!!!).
Pays où le possible et l’impossible ont des sens bien différents que chez nous… Mon parcours et les moments forts. Santa Cruz de la Sierra (bassin amazonien): Atterrissage dans les plaines (500 m d’altitude) verdoyantes, végétation incroyable, feuilles démesurées, arbres inconnus à mes yeux, je découvre la végétation tropicale. Deux toucans se baladent dans la cour de l’hôtel, qu’il est bon d’être en vacances. Nuit de 13 heures pour se caler, et c’est parti pour 6000kms de « route », plus d’une centaine d’heures de bus…
Quelques chiffres en passant:
Santa Cruz-Sucre: 18 heures de bus, 3 changements de pneus. Sucre et sa blancheur, Potosi et ses mines. Potosi…Vous connaissez? Sud Ouest de la Bolivie, 4000 mètres d’altitude. Elle a fait la richesse de l’Espagne, dans des temps plus anciens, grâce à l’argent. Une montagne rouge surplombe la ville, le Cerro Rico, superbe. Superbe de loin.
En découvrant cette montagne, on voit qu’il s’agit d’une montagne de labeurs, de souffrances, de mines. Certaines mines se visitent. J’y vais en imaginant un petit tour lointain.Non. Pedro, ancien mineur, est dans le bus, fournissant de la coca à qui en veut. On se retrouve tous à machouiller la feuille des miracles. petite halte pour enfiler la panoplie parfaite du petit mineur: bottes, pantalon, veste, casque, lampe. Je ressemble à rien mais je m’en fiche pas mal. On entre dans la mine, un peu de boue par terre, mais on se tient droit. Plus on avance, plus on se courbe, à genoux, comme on peut, des échelles instables, on avance dans un labyrinthe pour nous. quelques fois, des charriots passent à toute vitesse, des hommes poussent, tirent, ou se laissent glisser. Je me crois dans Germinal… A la lueur des lampes, on avance. Chaleur. Ca sent plein de choses. des hommes travaillent. Je leur donne 35 ans, ils en ont 20. Grosse boule de feuilles de coca dans la jour, ils martèlent la roche. Ils passent 8 heures ici. On avance, des hommes soulèvent, poussent, tirent. Et lui, quel âge a t il? 14… Lieu d’offrande à Tio, « l’oncle », étrange ressemblance avec le diable, mais chut…Faut pas prononcer ce mot. On avance. Sur les parois, des minéraux, arsenic, amiante…Ah bon! Je préfère encore la boue. Au loin, de la lumière, on avance, relève la tête, ouf… Deux heures dans ses mines et on ne voit plus le cerro Rico de la même facon. Et on ne regarde plus les mineurs de la même facon. De retour à Potosi, dans les rues, une manif… Des « confréries » de mineurs arrivaient au fur et à mesure sur la place principale, derriere leurs drapeaux. Quelques Che Guevara en affiche. Ils defilent en ligne, dignes et fiers. Ce qui m’a touché…leurs ages!! Ils avaient 50, 60, 70 ans…je pense pas plus. Ils etaient abimes, meurtris, certains avaient du mal à marcher. Ils s’applaudissaient quand ils arrivaient, ils chantaient « El pueblo unido jamas sera vincido » (le peuple uni ne sera jamais vaincu), et là, j’ai eu envie de pleurer, des frissons, de l’espoir, du respect, de l’emotion à profusion…Emue, touchée par ces gens, par cette union, par cette solidarité, par eux… Uyuni, la ville du nulle part. A 6 heures de bus de Uyuni, d’apres mes souvenirs, quelques 200 kms à travers des paysages assez désertiques, somptueux et les premiers lamas du voyage!! Le soleil se couche, en haut d’une montagne, on aperçoit uyuni. Tout autour, le désert. Au loin, le salar, désert de sel. Et cette ville, petite ville, bien étrange…
Sur le guide, ils disaient que c’était une ville digne des films de Jarmush et Kaurismaki. Ca veut dire beaucoup… Larges rues inondés, les maisons sont mal conservées et flétries, quasi à l’abandon, des chiens ébourrifées errent, des flaques d’eau, toujours. Quelques voitures passent dans ce village. Que font elles? où vont elles? rien aux alentours. Des gens. Qui semblent errer aussi. Ils sont là. Le temps ne semble pas avoir d’emprise, d’existence en cet endroit. Uyuni est aussi le point de départ de trois jours intenses et intensifs au Salar d’Uyuni. Il faut passer par une agence. 4×4, 6 personnes, un chauffeur, une cuisinière, pas de boussole, ni radio…et hop, c’est parti. 1er jour: On roule…Cimetière de locomotives!! Toutes rouillées, échouées là, au milieu de…l’immensité. Kaurismaki et Jarmush doivent absolument venir tourner ici. On roule et on entre peu à peu dans le salar. 8000 kms² de desert de sel. Etant donné qu’on était en saison de pluie, le salar était recouvert d’eau et donc, le ciel se réflétait dans l’eau. Vous imaginez? impression d’être dans un tableau impressionniste, dans un décor sans aucune limite, englobé de bleu, de gris, de nuages et d’eau. Où est la terre? Où est le ciel? On roule…et on arrive à la fameuse ile avec des cactus. Grand soleil. En peu de temps, c’est le déluge, juste le temps de errer parmi des cactus au milieu d’un salar. Mais qu’est ce que je fais ici moi???? ;o) On roule alors dans la pluie. Je me demande à un moment comment le chauffeur fait pour se repérer. « Tout droit ». Ben oui…
Je vous passe l’épisode « sensation » avec six 4×4 embourbés dans la boue, 36 touristes en train de prendre des photos, la nuit tombe. On dort dans un petit village. 2ème jour: Ouah. Ciel bleu, volcans enneigés, soleil. On roule…Plaines (entre 3500 m et 4500 m) désertiques, des volcans et montagnes enneigées pas loin, des couleurs incroyables. Ouah..Ouah..Ouah… Des roches de désert, l’arbre de pierre, une araignée velue, des « biscashas » (mais comment ca s’écrit? Help…) et des Lagunes…Grandioses. chacune a ses couleurs, chacune a sa faune. Flamants roses beaucoup. Stupéfaite par tant de beauté, ses couleurs… coucher de soleil sur la laguna Colorada. Et des volcans, et des montagnes et des lagunes…Tout ca en un seul lieu. Le soir, je discute avec deux américains qui descendent l’Amérique du Sud en moto. 4 mois. toujours bien de rencontrer des gens un peu plus fous… Premier ciel étoilé en hémisphère sud. Grandiose…Tout simplement. Et les mots m’échappent. 3ème jour: Départ à 4h30: les couleurs changent à une vitesse incroyable. 4800 metres. Le jour se lève, la lune est toujours là et on arrive dans une plaine de geysers. De la fumée, des trous, des « blop Blop » lointains. On roule… Lagune et eau chaude!! Mais quel est ce paradis? ca discute dans l’eau, ca fait du yoga pas loin, le lieu est une ode à la vie. A la nature. On repart…on parroche du Chili. Laguna Blanca, laguna verde et le tant attendu Licancabur. 5960 m. Superbe volcan. Il paraitrait que c’était un lieu de sacrifice. il se grimpe, j’en ai envie, évidemment. Aprés renseignements, compliqué à faire de ce côté ci, on tentera côté chilien. Et hop, c’est parti pour San Pedro de Atacama, Chili. On avance nos montres d’une heure. Le bus est confortable. On quitte le salar d’Uyuni et Sud Lipez, sublimés, époustouflés, enchantés. …Suite au prochain épisode… Clémence à San Pedro de Atacama (Chili). Clémence à La Paz. Clémence au Pérou.(facultatif) Quelques chaleurs de là bas… Bises ;o)
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