Le saviez-vous ? La Bulgarie est la patrie de l’alphabet cyrillique et l’on peut affirmer que c’est à partir du vieux bulgare, première langue écrite des Slaves, que les autres cultures slaves se sont développées au Moyen Âge.
L’Etat bulgare est né, en 681, de l’union entre deux ethnies – les slaves et les « protobulgares » venus d’Asie centrale – qui s’allièrent face à leur puissant voisin byzantin qui représentait pour eux, par ses appétits territoriaux, une menace constante.
Les premiers souverains de cet Etat eurent vite conscience qu’il fallait forger puis cimenter son unité par une seule langue. Après s’être converti à l’orthodoxie, Boris 1er eut la sagesse d’acceuillir en Bulgarie les disciples des deux frères missionnaires Cyrille et Méthode chassés d’Europe centrale, et de leur offrir les meilleures conditions pour poursuivre leur oeuvre : la création d’alphabets slaves ; d’abord le glagolitique attribué à Constantin le Philosophe (plus connu sous le nom de saint Cyrille), puis le cyrillique qui porte son nom et devint l’alphabet des Slaves de l’est et du sud.
Le vieux bulgare fut donc la première langue écrite du monde slave et elle se diffusa dans les autres pays d’expression slave, donnant naissance aux divers slavons (morave, croate, serbe, russe). L’âge d’or des lettres bulgares, à cette époque, se situe sous le règne du roi Siméon I, au Xe siècle.
Au cours de son histoire, le bulgare s’est profondément modifié ; de langue synthétique (avec une déclinaison, comme le grec ancien, le latin, le russe encore aujourd’hui), il est devenu peu à peu analytique, comme le français : ainsi, par exemple, les fonctions sont exprimées à l’intérieur de la phrase non plus par des cas mais par des prépositions, et un article défini se développe, postposé au nom, l’infinitif est remplacé par une subordonnée. Tous ces traits se retrouvent, peu ou prou, d’ailleurs, dans les autres langues balkaniques et font que parmi les langues slaves, le bulgare est certainement celle dont la syntaxe est la plus proche de la syntaxe française.
Si son système verbal est complexe (du fait des aspects, des nombreux temps et modes, dont le médiatif inconnu en français), celui du français n’est guère aisé non plus ! Vous aurez certes, à vous familiariser avec un autre alphabet et ses trente lettres, mais cela va vite et le bulgare ne présente pas de difficulté orthographique majeure : le plus souvent, il se prononce comme il s’écrit.
L’alphabet bulgare et sa transcription en français
Chacune des 30 lettres de l’alphabet bulgare correspond à un son dont voici la transcription en français :
A, a : a
Б, б : b
В, в : v
Г, г : g comme dans « gare »
Д, д : d
Е, е : è sous accent – é hors accent
Ж, ж : j
З, з : z
И, и : i
Й, й : ï comme dans yak ou paille
К, к : k
Л, л : L
М, м : m
Н, н : n
О, о : o
П, п : p
Р, р : r
С, с : s ou ss
Т, т : t
У, у : ou
Ф, ф : f
Х, х : kh
Ц, ц : ts
Ч, ч : tch
Ш, ш : ch
Щ, щ : cht
Ъ, ъ : eu comme dans « beurre »
Ь, ь : io
Ю, ю : iou
Я, я : ia
Source : Le bulgare sans peine (Méthode Assimil)