
Cette fête de lumière marque tout d’abord le retour du soleil, à un moment de l’année où les jours se sont déjà sensiblement allongés. Elle est aussi un rite de passage, de purification, avant l’entrée définitive dans la nouvelle année, comme en témoigne le rite sauvage des Lupercalia à Rome (mi-février) : on sacrifiait un bouc dans la une grotte du Palatin réputée avoir recueilli Romulus et Rémus, puis des jeunes se livraient à une course autour de la colline, revêtus de dépouilles de capridés, et fouettant au passage les femmes en âges de procréer.
Dans le monde celte, la Chandeleur correspond à la grande fête d’Imbolc (irlandais) ou Ambivollos (gaulois), lors de laquelle on célébrait la grande déesse Brigantia (stèle ci-contre), devenue Sainte Brigitte dans la tradition catholique (célébrée début février en Irlande). Imbolc aurait la signification de lustration (purification), et se rapporterait en particulier à des rites de protection des troupeaux, dont on attendait en particulier la fécondité pour l’année à venir. La fête serait donc une fête de la troisième fonction indo-européenne, comme sa parente des rives du Tibre. Très significativement, Brigantia est souvent surnommée la Brillante ou la Vachère.Nul doute que les Gaulois, dont on sait qu’ils affectionnent encore (et à fort juste titre) de préparer un repas de crêpes à la Chandeleur (image de la première lune de l’année), auront à coeur d’allumer quelques chandelles dans leurs foyers, à l’image de tous leurs ancêtres depuis des millénaires et en hommage à la course du soleil invaincu de la vieille Europe.
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