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Collection de 33 tours et de pochettes de Guy Schraenen à la Maison Rouge

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La collection de disques 33 tours et de pochettes de Guy Schraenen, présentée à la Maison Rouge jusqu’au 16 mai 2010, est impressionnante, mais ma culture musicale est insuffisante pour bien vous en parler, d’autres le feront mieux que moi.  Que diriez-vous de découvrir des partitions silencieuses ?

 


Je me contenterai donc d’évoquer une toute petite section de cette exposition, où sont présentées des partitions silencieuses. Nous avions déjà vu celle de Mieko Shiomi dans le catalogue Vides de Pompidou, et j’avais alors montré la devise du silence, portée de pauses et de soupirs ornant le studiolo d’Isabelle d’Este à Mantoue, motif néo-platonicien de méditation. On est assez loin de ces approches contemplatives avec la partition la plus remarquée de cette exposition, la ‘Marche funèbre composée pour les funérailles d’un grand homme sourd’ (Lento rigolando) d’Alphonse Allais ( Album primo-avrilesque, 1883) et on peut alors craindre le pire.

Heureusement, les autres partitions montrées ici sont plus inspirantes, leur vide est plus dense, pourrait-on dire; il n’est pas nécessaire de revenir sur 4′ 33″ de John Cage, partition présentée fermée ici et qu’on meurt d’envie d’ouvrir. Mais la plupart des compositeurs ornent leurs partitions silencieuses de motifs, de dessins, de signes, dans un refus de la feuille blanche, une horreur du vide.
Dick Higgins peuple de nuages sa pièce “Clouds for piano, for Geoffrey Hendricks, Cloudsmith” (West Glover, VT, 1974, dans Piano Album 1980). ’Cloudsmith’, quel beau titre de gloire pour cet artiste de Fluxus.

La plume de Gerhard Rühm virevolte sur la partition ‘Visuelle Musik’ (1974) dont les pages assemblées composent un ensemble graphique aérien.

Karlheinz Stockhausen, au contraire, dans ‘N°9 Zyklus’ (1961) couvre la portée de motifs géométriques durs, cunéiformes, mathématiques et rigoureux.

La plus belle partition est sans doute celle de ’Voce bianca’ (1978) de Sylvano Bussoti où le musicien annote sa page en quatre langues, y dessine des flux et des croisements et crée une magie visuelle qui fait rêver à la magie sonore.

Ces silences, ces vides se retrouvent ainsi à la confluence entre une philosophie de méditation et de retrait, une musique de silence et de distinction, et une plastique de légèreté et de sensibilité.

Photos de l’auteur, excepté la photo n°3 (Marc Domage, courtoisie de la Maison Rouge)

Marc Lenot

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