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Coma – Serge Rezvani

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« Ce matin 52 quadrillet de l’an 2008 personne n’aurait pu prévoir que le soir même, la terre compterait sept milliards d’habitants en moins. » Il, lui, je, selon les circonstances, un des rares survivants de cette catastrophe, est désormais interné dans un asile, sous l’œil de Jupiter et ses deux acolytes qui le surveillent, le tabassent, le ligotent, lui font des injections quand il est agité. Quand Il se prend pour une planète, Sirius du Grand Chien, qui est fou amoureux de la belle Luna, la lune, qu’il ne peut pas voir car elle ne passe jamais de sommet de la colline-mur. Il hurle alors Luna, Luna, Luna comme un chien à la lune et Jupiter le renvoie dans son coma à coups de manche de pioche et de seringue.

Jupiter lui a donné un crayon et un cahier, alors, dans son délire schizophrénique, il écrit  sa vie,  entre deux comas espacés de mois, d’années ou de siècles, il ne sait plus très bien même s’il fait des encoches dans son bureau pour se souvenir. Une histoire complètement loufoque, absurde, une histoire où il se dédouble suivant le cycle infernal : crise, tabassée, coma et, souvent, sommeil artificiel. Mais, entre deux comas ou entre deux piqûres, il est assez lucide pour stigmatiser ses gardiens et dénoncer la grande catastrophe qui l’a envoyée à l’asile. Mais Jupiter vieille à travers le judas et surveille le tremblement de son omoplate qui pourrait dénoncer une certaine agitation.

Un récit très court qui parait totalement impossible à pénétrer, déstructuré, écrit dans une langue décomposée et recomposée pour utiliser des mots nouveaux, des mots qui n’existent pas encore pour décrire la grande catastrophe qui n’est pas encore advenue. Et, pourtant, tous ces mots, ces phrases, ces chapitres, sont chargés de symboles – l’auteur le signale – pour dire l’explosion nucléaire généralisée ? L’enferment de l’auteur dans l’univers de la drogue ? L’internement dans un asile psychiatrique à la demande d’un dictateur féroce ? Peut-être tout cela et d’autres choses encore car le texte ouvre la porte sur un ailleurs possible, sur autre monde qui ne serait peut-être pas que dans la tête du l’interné.

Il ne faut pas oublié que ce texte a été écrit en pleine guerre froide au moment ou la menace nucléaire était la plus cruciale, où les dictatures pesaient très lourdement sur de nombreux peuples comme l’Iran de l’auteur, où la drogue s’installait confortablement dans la littérature, …. Et, donc l’auteur a voulu nous avertir sur tous les dangers encourus par la planète mais nous dire aussi que notre monde n’était peut-être pas aussi limité que nous le croyons et qu’un ailleurs n’existe peut-être  pas que dans la tête de l’interné.

Un texte très exigeant, un texte à décrypter, que je situerais au centre d’un triangle formé par Burroughs pour les hallucinations, Bassmann pour l’ambiance apocalyptique et Queneau pour l’aspect burlesque. Un trio pour rêver un autre monde qui pourrait remplacer celui que nous avons détruit.

 

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Denis Billamboz

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