Quels sont les concerts à ne pas manquer à Munich en 2015? Comme toujours l’agenda musical est riche et dense.
Kevin John Edusei dirige un Elias de Mendelssohn de toute beauté à Munich
L´expérience Nemanja Radulovic : un concerto pour violon de Paganini magistal
J´ai eu l´occasion d´assister, au détour de l´invitation d´une délicieuse amie, à un concert de l´Orchestre philharmonique de Munich dirigé par Karl-Heinz Steffens. Mon amie a le bon goût de s’offrir des places de parterre, au centre du quatrième rang, ce qui permet de bénéficier des mimiques et de la respiration des musiciens et d´observer attentivement la direction d´orchestre ou l´énervement très prima donna du premier violon dont le pupitre n´a pas été élevé à la bonne hauteur et dont le dossier de la chaise n´a pas l´inclinaison voulue. L´élégant chef d´orchestre se baissera même pour l´aider à ajuster son pupitre. La grande salle de la philharmonie du Gasteig, qui n´a malheureusement rien d´un parallélépipède rectangle, n´offre en rien la bonne acoustique de la boite à chaussures, mais au parterre on ne pâtit pas trop des pertes de son et on est confortablement installé.
Le programme n´est pas trop emballant, sauf pour ce fabuleux concerto de Paganini, que j´écoutais déjà en boucle adolescent sur mon petit électrophone, mais dont on sait qu´il ne tire tous ses effets que sous l´archet des plus grands virtuoses. Je ne connais pas la première symphonie d´Edward Elgar proposée en deuxième partie de programme, et me prépare, après une bonne journée de ski, à m´enfoncer dans le bercement d´un concert de bonne qualité dans la plus charmante des compagnies et avec un brin de curiosité intellectuelle pour ce compositeur de moi inconnu.
La soirée commence par l´Introduction et allegro du même Elgar, un concerto grosso sur thème folklorique gallois parfaitement exécuté par le Münchner Philarmoniker. Entourant le chef d´orchestre, les musiciens du quatuor soliste du concertino exécutent leur partie avec une élégance appliquée et une technique parfaite. L´oeuvre a un caractère néo-classique avec une belle fugue dans l´allegro, c´est entraînant et surtout joué avec une belle unisson, la soirée s´annonce bien agréable, une douce torpeur délassante s´installe.
C´est alors que, comme un diablotin jaillissant de sa boite, apparaît Nemanja Radulovic, un grand jeune homme énergique et souriant habillé tout de noir, à la baroque, avec une jaquette courte juste au corps décorée de gros boutons et de trois grandes épingles à nourrice disposées sur un demi-devant comme des notes sur une portée de musique. Son pantalon collant souligne la sveltesse d´un corps très mobile qui scandera la musique. Une chevelure noire, léonine, frisée et mouvante remplace la perruque qui aurait pu accompagner la modernité du costume.
L´apparition a chassé les douceurs béates du premier morceau, l´intértê est éveillé, et il le sera encore davantage lorsque l´on voit le virtuose accompagner l´orchestre pendant les tutti. Nemanja Radulovic nous tourne le dos et fait corps avec l´orchestre, sans qu´on entende alors son jeu propre, une communion festive qui prépare l´éclosion de son jeu virtuose.
Et puis vient le solo et à l´étonnement ressenti face à l´apparition du musicien fait place une divine stupeur: la virtuosité de Radulovic atteint au surnaturel, il joue sur un violon fabriqué par Jean Baptiste Vuillaume de 1843 avec lequel il entretient une relation passionnée et tendre, magicienne, il le regarde comme un être aimé et dialogue avec le violon qu´il soumet à sa maîtrise et qui sous ses doigts puissants et sensuels se met à murmurer et à gémir puis à hurler de plaisir, Radulovic semble possédé par les dieux de la musique, c´est Paganini réincarné. Sous l´apparence de la passion ardente, il dispose d´une technique d´une précision millimétrée, ainsi lorsqu´il obtient des sons légers, feutrés et délicats de son Vuillaume que l´archet vient effleurer avec la légèreté d´une plume qu´un doux zéphyr y serait venu déposer. Il soulève l´enthousiasme avec ses trilles diaboliques, charme et étonne avec ses pizzicati exécutés de la main gauche. Radulovic, poète et amant virtuose, vibrant, à la fois sauvage et tendrement enamouré, musicien de l´ultime.
Nemanja Radulovic fait un triomphe lors des applaudissements, la salle laissant éclater sa ferveur et sa reconnaissance et rappelle le musicien pour terminer par une standing ovation.
Après la pause, la très belle première symphonie d´Elgar nous ramène dans des eaux plus calmes d´autant plus que l´exécution en est fort sage et peu inspirée, mais on se laisse bercer par ses larges mouvements aux qualités mouvantes de descriptions impressionnistes, comme les changements colorés des surfaces océanes.
5ème Concert d´Académie au Théâtre national: Ravel, Hartmann et Berlioz
Kirill Petrenko et l´Orchestre d´Etat de Bavière viennent de donner à Munich, avant Budapest et Vienne, un cinquième concert d´Académie aux saveurs inquiétantes, avec au programme la Valse de Ravel, les Scènes lyriques sur « Sodome et Gomorrhe » de Jean Giraudoux pour baryton et orchestre de Karl Amadeus Hartmann, et, en seconde partie, la Symphonie fantastique de Berlioz. Si le fil rouge des musiques de la soirée est marqué de la griffe apocalyptique de la Mort, avec en point d´orgue le texte terrible de Giraudoux, traduit en allemand, chanté et dit avec une force et une clarté inspirées par Christian Gerhaher, la sourde inquiétude qui en émane est sublimée par une direction d´orchestre et une impeccabilité d´exécution éblouissantes. Une soirée privilégiée dans la vie d´un amateur qui, dans cette magie exécutoire, participe du sublime, sinon du surnaturel.
La beauté de l´oeuvre de Ravel, que le compositeur lui-même avait qualifiée de « tourbillon fantastique et fatal » s´accompagne des scories de l´expérience dévastatrice de la première guerre mondiale. A son origine en 1906, lors du projet initial, elle devait énoncer l´admiration de Ravel pour les valses de Johan Strauss et pour les fastes de la capitale austro-hongroise. La barbarie de la guerre conduisit le compositeur à y exprimer, par-delà la grandeur de la civilisation occidentale, sa déchéance et sa destruction. Le trémolo de la contrebasse à l´entame de la valse ne présage rien de bon, la musique s´élève progressivement, mais comme une réflexion en forme de souvenir sur les charmes passés de la valse straussienne et les impressionnantes beautés de la ville de Vienne qui avaient tellement fasciné Ravel. Les valses se succèdent et le son gonfle, prend de la puissance et s´accélère vers le tragique, au charme succède la destruction et la mort, comme le souligne l´évocation d´un Dies irae, que l´on retrouvera plus tard dans la soirée, en force, à la fin de la Symphonie fantastique. Les brillantes réminiscences du début ont fait place à des couleurs sombres et noires. L´espoir est mort, tout est perdu.
Avec Hartmann, on se rend vite compte combien la Valse de Ravel reste malgré tout une oeuvre charmante, et on monte de plusieurs crans dans l´expression de l´horreur. Toute l´oeuvre de Karl-Amadeus Hartmann, un Munichois né en 1905, exprime sa résistance aux totalitarismes. Ses Scènes lyriques constituent sa dernière partition, laissée inachevée ou plutôt quasi achevée en 1963. L´homme, qui n´avait pas quitté l´Allemagne après 1933, avait alors composé des oeuvres portant des marques subversives de résistance musicale avec des citations de musiques juives ou d´hymnes socialistes, des oeuvres qu´il n´avait alors bien entendu pas publiées, les camps n´étant jamais loin. Sa dernière oeuvre hurle ses inquiétudes: aux destructions de la seconde guerre mondiale et aux persécutions du national-socialisme a succédé une société de consommation apparemment prospère mais à l´orgueil démesuré et qui, rongée de l´intérieur, s´auto-détruit. Hartmann a composé bien dans l´esprit de Giraudoux une musique de fin du monde inspirée du célèbre thème biblique. Le texte allemand adapté de Giraudoux avait été interprété à la création de l´oeuvre par Dieter Fischer-Diskau. Le baryton l´a par ailleurs repris au Théâtre national lors de la création munichoise de l´oeuvre.
Aujourd´hui, c´est un Christian Gerhaher poignant de vérité qui chante et déclame ce texte et bouleverse le public pourtant confronté à la musique difficile de Hartmann. Gerhaher parvient à transmettre le coeur même de la vérité du texte, on sent que tout l´être du chanteur y est investi, et, avec une superbe diction qui transmet clairement tout le texte, il touche de son authenticité l´âme des spectateurs autant que son chant transporte les oreilles. Ce moment de vérité est un moment d´intimité et d´intériorité, qui nous communique une immense tristesse de fin du monde (le texte se termine pour ces mots terribles: « Es ist ein Ende der Welt! Das Traurigste von allen! »).
Après Hartmann, la Symphonie fantastique de Berlioz, semble bien légère, malgré sa Nuit de Walpurgis et son Dies irae. Elle exprime la tentative de poète romantique de conquérir le coeur d´une actrice shakespearienne, avec son intéressant thème de l´idée fixe, qui préfigure de loin le leitmotiv wagnérien. Alors que pendant la première partie de la soirée, Kirill Petrenko et l´orchestre de Bavière nous avaient entraînés sur des chemins escarpés le long des gouffres insondables des malheurs que l´humanité s´inflige et qu´on en oubliait de s´intéresser à l´interprétation et à la direction d´orchestre tant on était pris par la musique, ici l´attention se porte sur le chef et ses magnifiques interprètes.
On voit Petrenko en athlète du pupitre diriger avec tout son corps: il saute, se projette, danse, virevolte presque, s´amuse, communique avec l´orchestre autant par ses gestes que par ses mimiques, il est irrésistible, on pense au Mickey de l´Apprenti sorcier ou de l´heure symphonique tant pour l´investissement que pour la mobilité gestuelle. Mais la comparaison s´ arrête là car avec Kirill Petrenko la précision règne en maîtresse, les tempi sont parfaitement pondérés, et l´orchestre répond au doigt et à l´oeil aux injonctions de son Maestro. La rapidité et la précision des indications orchestrales de Kirill Petrenko, qui est à chaque instant au four et au moulin, est une des clés de son immense succès. C´est en ce sens qu´il peut être comparé à un sportif de haut niveau. Tous les instruments de l´orchestre surnuméraire que demande l´oeuvre de Berlioz sont constamment dirigés par le Maestro. L´ovation du public est énorme, à l´aune de sa reconnaissance.
3ème Concert d’Académie du Bayeriches Staatsorchester: Brahms, Nielsen et Debussy
Le troisième Concert d’Académie de l’Orchestre national de Bavière offre un parcours intéressant de Brahms à Debussy en passant par une oeuvre du Danois Nielsen en guise de chaînon manquant. La juxtaposition de Brahms et de Debussy dans une même soirée est sans doute empreinte de diversité, car Debussy n’appréciait pas particulièrement la musique de Brahms, – c’est le moins qu’on puisse dire-, puisque, en en parlant, il évoquait des « rocailleries ennuyeuses ». Le choix d’interpréter le Pan et syrinx de Nielsen, une oeuvre que le chef Constantinos Carydis a découverte au détour de son étude du Prélude à l’après-midi d’un faune, fait le lien en Brahms et Debussy. Le jeune Nielsen avait une admiration éperdue pour le compositeur hambourgeois, qu’il était venu visiter à Vienne en 1894 pour lui exprimer sa reconnaissance et lui dédicacer sa première symphonie, que le compositeur allemand avait accueillie avec bienveillance. Brahms n’aurait cependant sans doute pas réservé le même accueil au Poème symphonique Pan et syrinx, composé en 1918, une oeuvre dont la thématique s’inspire de la mythologie grecque antique, tout comme le mallarméen Prélude à l’après-midi d’un faune. Constantinos Carydis, en bonne logique, ménage la césure de l’entracte entre le concerto de Brahms et les oeuvres de Nielsen et de Debussy, qu’il interprète presque d’un seul tenant, sans laisser le temps des applaudissements à la fin du Pan et syrinx: Carydis donne aussitôt le signal de l’entame de La Mer, pour bien souligner le continuum entre les deux oeuvres.
En première partie, l’Orchestre national de Bavière interprète le premier Concerto pour piano de Brahms, une oeuvre de jeunesse étonnamment empreinte de maturité. La partie pour piano est exécutée par un des meilleurs interprètes de Brahms, Gerhard Oppitz, un pianiste de renom qui a acquis ses lettres de noblesse les plus prestigieuses en communiquant son amour pour l’oeuvre du compositeur romantique allemand. Oppitz considère le premier concerto comme un monument fascinant et impressionnant, la représentation artistique d’une grande variété de pensées et d’émotions, avec une alternance de moments des grande expression dramatique, des passages poétiques, méditatifs, des passages joyeux, des phases de fantaisie ludique, de la beauté lyrique. La performance du pianiste est étroitement liée à la qualité de sa communication avec l’orchestre, car leurs parties s’interprénètrent. La qualité de la direction de Constantin Carydis, le jeu magistral du pianiste et la complicité d’un orchestre dont les cordes jouent avec une unisson exceptionnelle ont permis la magie de l’osmose qu’exige cette oeuvre dont l’exécution est périlleuse si tous ces éléments ne sont pas réunis. Trois rappels ont salué cette rencontre musicale de grande qualité.
Changement de ton dans la deuxième partie avec des oeuvres moins théâtrales mais très inspirées. Beaucoup découvrent avec bonheur la composition de Carl Nielsen qui illustre de manière réaliste la thématique grcque antique qu’elle veut représenter, et que Nielsen a sans doute découverte par le biais des Métamorphoses d’Ovide. Le poème symphonique illustre l’invention de la flûte de Pan par le dieu qui est tombé amoureux de la nymphe Syrinx. Poursuivie, cette dernière a demandé l’aide des nymphes de la rivière. Elle fut alors transformée en un roseau creux qui se mit à émettre un son sifflant et chantant lorsque le vent s’est mis à souffler. Pan se mit alors à couper les roseaux de longueur inégale et les attacha ensemble avec de la cire pour créer un instrument de musique auquel il donna le nom de syrinx, en souvenir de son amour déçu pour l’hamadryade. Nielsen a écrit une oeuvre qui privilégie les solos de bois, un travail nuancé et rigoureux, d’une grande force poétique, avec des touches inspirées et charmantes, que l’orchestre et ses solistes ont rendu avec une délicatesse toute impressioniste. Le poème symphonique se joue en seulement dix minutes de pure déléctation.
On attendait avec grand intérêt la manière dont Constantin Carydis allait diriger La mer de Claude Debussy, sachant que le maestro grec dirigera une des premières les plus attendues de la saison munichoise, le Pelléas et Mélisande du compositeur français. Et son interprétation est des plus prometteuses: Carydis semble pénétrer l’esprit du compositeur pour en communiquer la quitessence avec une sensibilité pénétrante et une émotion habitée. L’idée de juxtaposer cette oeuvre phare de Debussy avec le poème symphonique de Nielsen est des plus heureuses et témoigne de la finesse de l’esprit de recherche qui anime le maestro. Il nous fait voyager dans la cosmologie debussyienne en surfant sur ses vagues et en nous laissant emporter dans ses tempétueuses bourrasques ou en nous en faisant admirer les palettes croissantes d’un lever de soleil. L’orchestre de Bavière se laisse lui aussi emporter par la vision de Constantin Carydis: le mouvement des cordes et des flûtes qui symbolise le flux et le reflux des vagues est tout simplement magnifique, les violoncelles chantent le retour de la bonce et le son de la flûte s’élève comme l’envol d’un oiseau marin, le théâtre national a disparu, l’orchestre et son chef nous font partager leur croisière. Et l’émotion des passagers que nous sommes devenus de se traduire dans des bravi et des trépignements d’allégresse et de reconnaisance lyrique.
Le Pelléas et Mélisande qui ouvrira le Festival d’été de l’opéra bavarois (Münchner Opernfestspiele) est confié aux meilleures mains, des mains qui, « vers le ciel plein de lacs de lumière, s’envolent quelquefois telles des oiseaux blancs », les mains de Carydis qui dirigent l’orchestre sans baguette et convient les âmes à des océans de musique.
En radio, BR-Klassik diffuse ce soir le concert du Bayerisches Staatsorchester en direct du Théâtre national de Munich à partir de 20 H. Le concert est ensuite disponible à l’écoute pendant sept jours sur le site internet de la radio bavaroise. L’occasion de découvrir le travail et la vision d’un grand chef. www.br-klassik.de
Constantin Carydis dirigera les représentations du Don Giovanni de Mozart, et le Pelléas et Mélisande lors du Festival d’été.
Le songe d´une nuit d´étéde Félix Mendelssohn Bartholdy
Concert classique gratuit le 25 juillet sur la Gärtnerplatz à Munich
64ème Concours international de musique ARD entre le 31 août et le 18 septembre 2015
Eroica: le Münchner Symphoniker fait une entrée de saison remarquée
Le Münchner Symphoniker a donné hier soir au Prinzregententheater son premier grand concert de la saison devant une salle comble et un public de fidèles abonnés au rendez-vous, un concert pour lequel le maestro Kevin John Edusei avait concoté un programme de musiques passionnées riches en émotions, avec en deuxième partie la Symphonie no 3 en mi bémol majeur de Beethoven communément appelée Eroica, – l´italien pour Héroïque-, qui a aussi servi de titre au concert.
La violoncelliste Harriet Krijgh |
Passionnée est plus encore la jeune et brillante violoncelliste néerlandaise Harriet Krijgh, déjà une des plus célèbres de sa génération, qui interprète ensuite avec des fulgurances inspirées les Variations sur un thème Rococo (op. 33), une œuvre de Piotr Ilitch Tchaïkovski pour violoncelle et orchestre, dont le compositeur était tellement satisfait qu’il n’hésita pas à dire que c’était sans doute une des partitions plus réussies de sa carrière. Si cette oeuvre a été composée un bon siècle après la symphonie de Boccherini, on comprend bien la cohérence du choix de Kevin John Edusei, les deux oeuvres étant unies par le double lien du rococo et du violoncelle, Boccherini ayant été un des très rares virtuoses du violoncelle de son temps, un instrument qu´il contribua largement à faire apprécier et à imposer.
Harriet Krijgh qui joue sur un violoncelle baroque de Giovanni Paolo Maggini, semble possédée par cette musique dont elle nous communique admirablement l´élégance et le raffinement des premières variations, semblant se jouer de la complexité de la succession des trilles de l´allegro moderato, jusqu´à la montée en bravoure de l´allegro vivo, dans lequel elle nous subjugue par sa virtuosité dans l´interprétation extrêmement rapide du final, heureusement accompagnée par un orchestre confronté aux mêmes difficultés. Harriet Krijgh nous offrira encore, hors programme, une sarabande extraite d´une suite pour violoncelle de Jean- Sébastien Bach.
Passionnée et passionnante enfin, l´interprétation que donne Kevin John Edusei de l´Eroica, la troisième symphonie que Beethoven, ébloui par la Révolution française, composa au début du 19e siècle pour son idole Napoléon, qu´il croit encore animé de l´esprit révolutionnaire. On sait combien Beethoven dut déchanter lorsqu´il apprit l´auto-couronnement de Napoléon en 1804. Il changea le titre de la symphonie: au départ nommée Sinfonia grande, intitolata Bonaparte, elle devint ensuite la Sinfonia eroica, composta per festeggiare il sovvenire d’un grand’uomo » (Symphonie Héroïque, pour célébrer la mémoire d’un grand homme). C´est la première fois que Kevin John Edusei dirige cette oeuvre avec le Münchner Symphoniker. Pour un coup d´essai, c´est un coup de maître, disons même plus, de Maestro! Kevin John Edusei en souligne la théâtralité et la véhémence, il en dégage la riche palette émotionnelle, de la lenteur funeste et de la tristesse de la marche funèbre aux vibrations de révolte de la finale, avec son énergie exubérante.
Une soirée remarquable célébrée par un public trépignant d´enthousiasme, l´aurore brillante d´un beau début de saison.
Prochain du concert munichois du Münchner Symphoniker
A noter que le prochain concert munichois du Münchner Symphoniker présentera un programme français, avec les Elements de Jean-Féry Rebel, le Concerto pour la main gauche de Ravel (Hinrich Alpers au piano) et la Symphonie en ré mineur de César Franck.
Le 28 octobre 2016 à 20H à la Herkulessaal de Munich.
Tickets: MünchenMusik
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