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Des rêves de retour, mais aussi des rêves, larges comme l’horizon

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Ce qui est palpable dans ce camp de Mae La, c’est l’espoir. Un espoir de plus de vingt ans,  chevillé au corps. Un espoir comme une flamme qu’il ne faut pas laisser s’éteindre. Et elle est partout dans le camp cette flamme, dans les regards, l’agitation des drapeaux, les cris et la musique. A cet espoir fou de « rentrer à la maison », au pays de naissance, au pays d’enfance, au pays des ancêtres, se mêle une inquiétude. Quel pays ? Il a été pillé, saccagé, violé, miné, ravagé, sali. Tout est à recréer sur ces terres qui ne disposent ni de  routes, ni d’hôpitaux, ni d’écoles, ni d’électricité.

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Il serait cependant illusoire de croire que pour ces réfugiés – dont certains sont là depuis 20 ans, dont certains sont nés là et ne connaissent rien de la terre de leurs parents – il serait illusoire de  croire que l’unique rêve est de rentrer au village. Beaucoup ont appris à envisager un autre monde possible, à travers ONG et  médias… et du coup, ont des rêves plus larges, plus grands. Comme mon amie Malo, de l’ethnie Padaung, vivant maintenant à Des Moines city aux Etats-Unis, comme U Agga Nya Na qui vit depuis 4 ans à New York. Des rêves de vivre ailleurs : Thaïlande Amérique, Europe. L’espoir leur a aussi donné le goût d’apprendre. D’apprendre les langues (anglais, thaïlandais), ou l’envie d’exercer une profession ouverte sur les hommes comme celui de mon jeune ami Karen –  Eugene Barblut Sein – futur journaliste qui écrit dans le « KSNG » (le Karen Students  Network Group) et rencontré dans le camp. (voir son lien sur ma page FB BLOG 2748
                                                      Eugene barblut Sein, jeune journaliste media (KSNG)

Dans l’immédiat tous semblent concernés par des rumeurs de fermeture proche du camp et de renvoie des refugiés de l’autre côté. Partout des panneaux et des tracts qui évoquent les principes de « rapatriation » basé sur le volontariat. Retour dans la dignité et la sécurité. Militaires sommés de quitter les camps proches des villages. Refugiés ne devant subir aucun ostracisme ni discrimination. Un pays « déminé ». Viols, abus sexuels, extorsions de fonds, travail forcé, destructions du bétail et des récoltes doivent cesser.

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Une porte s’entrouvre mais de là à la franchir, il va y avoir de sacrés préalables qui ne se règleront qu’avec le temps et de la bonne volonté des autorités.

« Aung San Suu Kyi ne peut pas faire de miracle » me dit froidement et avec un réalisme déconcertant mon compagnon thaïlandais « après tout, elle n’est jamais que l’équivalent d’Abbhisit. Dans l’opposition ». Dans les faits, il a raison. Sauf qu’Abbhisit est loin d’avoir la notoriété positive et mondiale de la Lady.

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                                                        Des fleurs a la place des armes !

Elle « va faire de son mieux »… comme elle l’a promis.

Thein Sein n’ouvre-t-il son pays que pour mieux le vendre aux plus offrants ? Leur permettre de s’enrichir davantage pour rajouter quelques zéros à leurs comptes en banque planqués – entre autre –  à Singapour ?

Déjà, sur la route de Tak à Mae Sot, des centaines de camions à double remorque sur une ancienne petite route de montagne élargie à quatre voies pour les flux des marchandises entre les deux pays et des malls géants qui se construisent à toute vitesse dans Mae Sot, passée de petite ville endormie et poussiéreuse à une ville qui commence à « grouiller » et sûrement à  « magouiller » .

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Finalement peut-il y avoir espoir s’il n’est fondé sur la « transparence » telle qu’évoquée par Aung San Suu Kyi ? Sans la liberté de circulation des médias ?  Sans la liberte de circulation pour tous les citoyens de ce pays ?

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Avec mes photos, j’ai tenté de capter la fierté et la détermination des regards des réfugiés du camp de Mae La. Jusqu’à présent, ils ont été assistés, le sont encore, et doivent l’être encore car rien n’est joué, MAIS, ils ont la volonté de se tenir debout, retrouver leurs droits à l’auto détermination. C’est bien cela la liberte, celle de pouvoir vivre, élever, éduquer ses enfants dans sa propre langue, culture, religion, tradition, avec ses propres moyens et SANS AVOIR PEUR.

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En dépit de tout, ces ethnies restent debout. Elles ne suscitent jamais la pitié. Pas de mièvrerie face à eux non plus. Pas de gnagnateries. Mais du respect. On prend souvent des leçons en les regardant vivre en dépit de toutes les difficultés et incertitudes… Nous n’avons pas à leur apprendre à vivre, ils l’ont déjà, ferré au corps. Et pour cela : Respect.

Michèle Jullian

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