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Mon ami thaï est à la recherche d’une maison pour une vieille tante de 74 ans qui, pour des raisons familiales, doit quitter la région de Phitsanulok pour s’installer à Chiang Mai. Il l’aide dans ses recherches et je l’accompagne pour le paiement. Le budget est d’environ 1 200 000 millions (environs 32 000 euros). Non loin de Kad Farang, à Hang Dong, il a trouvé une petite maison neuve qui correspond au budget et l’affaire va se faire. Sur le chemin du retour, on s’arrête du côté de Canal Road pour visiter une « résidence exclusive ». Pour le plaisir. Par curiosité.

Dans cette résidence, 3 modèles de maisons sont proposées. La première, 790 m2 de surface habitable : « célébration du luxe et de l’élégance » – la seconde, 500 m2 habitables : « pour vivre au maximum » –  la troisième, 410 m2 seulement  : « pour vivre dans une élégance classique avec une touche chaleureuse ».

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On visite…Ces maisons n’ont rien de maisons « familiales » au sens premier du terme, car, quelle que soit la catégorie, elles n’ont que 4 chambres chacune. Ici pas de « yaï » « taa », « yaa » ou « phou » (grands-mères ou grands-pères en thaï), mais une « master bed room pour les parents, une chambre pour chacun des deux enfants… et, quand même, une chambre d’ami !

Je suis rarement épatée, mais là je le suis, par la débauche de décoration et la surface inutile. Combien de femmes de ménage pour 700 m2 ? (je me contenterai du garage de cette villa, moi !) Mon « chéri » fait le ballet du « paak houan » (bouche sucrée= flatteur) et demande à l’hôtesse  si elle accepterait d’être une de ses « mia noï ». Ça fait toujours rire les filles cette complicité immédiate. La conversation roule un moment là-dessus. L’hôtesse est très jolie. Elle me demande si j’accepterai que mon « mari » ait une « mia noi », moi : « bien sûr, à condition qu’elle fasse le ménage ! ». Les plaisanteries sur le sujet étant épuisées il peut lui demander combien elle gagne. « 20 000 bahts » (environ 400 euros) répond-elle » C’est plutôt un bon salaire ici. Quant aux maisons, les prix s’étalent de 40 millions ( 1,2 million d’euros environ) à 20 millions dont au moins 5 millions pour la déco de la plus grande (il y a même un piano à queue.. on fait dans la déco ou pas !)

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Je prends quelques photos, pour montrer mon intérêt éventuel mais complètement factice. Je commence à étouffer dans ce décor surchargé où chaque millimètre carré est recouvert  ou habillé de bois ou d’un matériel précieux ou plutot… cher.

Nous rentrons à l’appartement après avoir fait un brin de causette avec un des garçons de la sécurité : Chan. Il est Pa’o (une ethnie de la région du lac Inle et de Taunggy  en Birmanie) Il est en Thaïlande avec sa mère depuis 2 ans. A 18 ans, il occupe un poste de gardien dans la résidence : des factions de 12 heures d’affilée. Pour quel salaire ?  4000 bahts par mois (100 euros). Celui qui prend son relais est aussi originaire de Birmanie,  il est Shan ou Taï Yaï. A chacun de nos passages le soir, on leur offre quelques boissons énergétiques (je ne nomme pas, pour ne pas faire de publicité à l’un des hommes les plus riches de Thaïlande) pour tenir le coup toute la nuit, ou un billet de 100 bahts hyper bienvenu. Ça me donne bonne conscience ? Je ne sais pas, c’est plutôt une façon de leur dire « tu existes » car les riches en Thaïlande ont souvent tendance à devenir « mal voyant »…ou même carrément aveugle envers les petits qui les servent.
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ethnie Pa’o du Lac Inle en Birmanie

Les écarts en Thaïlande, comme dans tous les pays en voie de super développement, sont …extravagants.

Michèle Jullian

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