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Elefante Blanco de Pablo Trapero ; un film noir et foisonnant (Cinéma argentin)

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Critique du film Elefante Blanco de Pablo Trapero (cinéma argentin), présenté en Sélection Officielle – Un Certain Regard pendant le festival de Cannes 2012.

L’Elefanto Blanco est le nom donné à un important hôpital en construction en plein coeur du Bidonville de la Vierge à Buenos Aires. Le père Julian (Ricardo Darin) supervise les avancées du chantier. Son ami Nicolas (Jérémie Rénier), prêtre belge qui a vécu de très près les violences des paramilitaires en Argentine, le rejoint. Les deux prêtres effectuent ensemble, et aidés de la belle assistante sociale Luciana (Martina Gusman), un important travail de soutient de la population locale, alors que l’Etat mène une guerre sans pitié contre les cartels de la drogue.

Elefante blanco affiche

Elefante Blanco de Pablo Trapero

Elefanto Blanco s’inscrit directement dans lignée de Carancho, le précédent film de Pablo Trapero (2010) et dont on retrouve d’ailleurs en tête d’affiche le couple Darin/ Gusman.

Pablo Trapero affirme de plus en plus son ambition de cinéaste. Caméra au point et construisant de longs plans-séquences, il inscrit sa mise en scène au coeur de l’action.  Trapero rend compte du chaos ambiant, de la complexité d’une société tiraillée par diverses luttes toutes importantes. Trapero livre un film physique et éprouvant, n’épargne rien des injustices et de la violence qui gangrène une population pauvre et mise à la marge.

Elefante Blanco de Pablo Trapero

Le film est foisonnant, mais se déroule dans un climat d’entre-deux, tout à la fois paisible parce que les personnages principaux ont comme mission de calmer les tensions, et en même temps tendu de fait car la violence est omniprésente et menace d’exploser à chaque instant. Pablo Trapero ménage ainsi un rythme étrange mais asphyxiant. L’intensité du récit se construit progressivement  et, à la manière de Carancho déjà, Trapero fini par nous laisser chaos.

Elefante Blanco de Pablo Trapero

Elefante Blanco est saisissant de maîtrise, haletant et profondément noir. Le film n’est pas pour autant désespéré. A  l’exemple de Carancho encore, le cinéaste tisse une belle histoire d’amour, entre Martina Gusman et Jéremie Renier cette fois, qui nuance l’ambiance lourde de l’ensemble mais renforce d’autant les enjeux dramatiques. Brillant et parfaitement assumé par des acteurs tous immense, Elefanto Blanco confirme l’importance d’un cinéaste qui sait mieux que beaucoup nous prendre aux tripes.

Benoît Thevenin

 

Elefante Blanco ****cinéma argentin

Benoît Thevenin
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