Et c’est lui, Clément, violent et paranoïaque, qui prend la décision de cloîtrer son petit monde derrière les volets de cette cabane insalubre. Car il faut se protéger des autres, de l’extérieur, de ceux qui ne crient qu’un seul mot en cette période exultante de l’après-guerre : vengeance ! Ainsi débutent quarante années d’un enfermement total, quarante années pour libérer le monstre qui sommeille en chacun, quarante années d’enfer clos…Enfer clos, livre coup de poing s’il en est, roman d’une maîtrise psychologique époustouflante inspiré d’un fait divers inconcevable, démonte avec lucidité les mécanismes du vernis social sous lequel gronde la bestialité. Terrifiant.
Le titre de ce livre est parfaitement adapté à son contenu et le décrit parfaitement. Le texte de quatrième de couverture résume toute l’histoire. Ces quatre frères et sœurs qui s’enferment volontairement dans un taudis isolé vont plonger dans un régression totale et abandonner en peu de temps toute trace d’humanité et de civilisation. L’expression « descente en enfer» prend ici toute sa signification. Claude Ecken ne nous épargne aucun détails et les descriptions souvent très « gore » relèvent presque du roman fantastique de terreur. Pas de surnaturel certes mais une plongée dans l’abject et l’horreur. Violence, inceste, meurtre, cannibalisme…. ce livre est tout simplement effroyable pour ne pas dire épouvantable.
ENFER CLOS est un roman traumatisant, outrancier même, un livre « coup de poing » réservé à ceux qui ont le cœur bien accroché. Mais on le dévore, scotché par le récit qui déroule ses chapitres dans une spirale infernale (le mot n’est pas trop fort) en ce demandant où cela s’arrêtera. Cela ne s’arrête pas…
Merci à mon ami Pat (Suisse24) pour m’avoir conseillé ce livre que l’on peut qualifier de monstrueux mais qui restera longtemps dans ma mémoire.