Une escapade de quelques jours en Sardaigne… ponctuée de balades dans le quart Sud-Est de l’île… Des plages, des chemins caillouteux, des rochers, la mer avec ses couchers de soleil sur l’horizon et les bateaux sur les flots ou encore des rencontres et des impressions du quotidien au coeur de la Méditerranée…
Des jours qui n’auront pas voulu sourire. La pluie, en mai, s’est invitée à la fête. Entre deux orages il a été possible, cependant, de picorer quelques images, quelques promenades dans le quart sud-est de l’île.
Comme ce soir là, dans la nuit, après une errance à suivre une côte déchirée, où cette croix lumineuse, perchée au sommet d’une colline, ressemble au phare qui rassure le marin.
Et puis quelques surprises, drôles, incongrues. La cochonne lâchée dans la forêt, emprunte le pont, avant de s’enfoncer dans les taillis pour grignoter sa pitance. Tranquille, Piggy, elle trottine sans se préoccuper des véhicules, empruntant le bas côté. Sans un regard pour la voiture, sans un frémissement pour le bus rempli de collégiens. Ou encore le front de Marguerite au milieu des fleurs des champs qui observe l’unique tacot sur un chemin caillouteux, dont le ronron du moteur ne trouble même pas sa méditation digestive.
La Sardaigne, c’est aussi des rives de mer à n’en plus voir. Des bateaux, qui tanguent dans les ports. Des couchers de soleil aux milles roses, aux pourpres entrelaces, aux éclats d’ors posés sur la vague, l’herbe ou le rocher.
Pour un peu que, attentif, on traque le détail, on chasse l’improbable, on finira toujours par tomber sur quelque objet, sculpture, création qui réjouit, qui fabrique un rayon de soleil au milieu des orages. De drôles de petits personnages de granit, dans un jardin d’église à Cagliari m’ont donné leur frimousse à fixer dans mes carnets. Un jour, peut-être, je leur inventerai un destin, une histoire, une anecdote. Comme à ce vélo tout bleu, qui dialogue avec le bleu de la mer.
A San Antioco, un reliquaire accueille les restes du Saint martyrisé, le Maure, évangéliste de l’île. Deux heures durant, avec des gestes plus que des mots, la gentille guide a expliqué l’histoire du monsieur, et l’histoire des catacombes, creusées sous l’église. Cette photo là, je n’avais pas vu qu’une lumière lui conférait quelque chose de spirituel.
Au retour, dans l’avion… je me suis demandé si la montagne n’était pas le Mont-Blanc. Qui sait ? Si la Sardaigne du Sud-est n’était pas l’endroit le plus triste de l’île, avec ses mines abandonnées, ses industries moribondes. Il paraît que le nord est plus joyeux. Savoir…