A Istanbul, au musée Istanbul Modern, jusqu’au 19 septembre 2010, partez à la rencontre de Murat Germen, un nomade moderne attaché au mouvement et curieux de l’humanité, qui au travers d’une exposition photographique invite à un voyage curieux et passionnant, rempli de chemins et d’interstices…
Istanbul Modern, le musée d’art contemporain au bord du Bosphore, mériterait un billet pour lui tout seul. Toutefois, celui-ci sera consacré à Murat Germen, un compagñero del caminos, un nomade moderne qui sillonne le monde avec ses appareils photos. Turc peut être, mais les étiquettes sont parfois trompeuses et toujours réductrices pour l’identité. Murat Germen est un homme qui chemine, ouvert sur l’humanité de ses semblables en mouvement.
« Yol / Way », son exposition temporaire à Istanbul Modern n’est pas un choc mais la rencontre d’un semblable du 21ème siècle. Le témoignage d’une vie en mouvement, qui recherche son unité fractale, remplie d’interstices et de chemins de traverses, dans le voyage.
L’important pour Murat Germen, n’est pas tant la destination mais ce qui y conduit, les rencontres avant et après l’arrivée… Il produit un travail photographique auquel je suis sensible, sans techniques ni formats homogènes, juste l’instant, l’épaisseur, l’énergie du temps quand on va seul et que l’on regarde…
Je traduis ici le livret de l’expo, qui est utilement prolongé d’un livre, pour donner la parole à Murat Germen : « J’aime être sur la route, juste parce que cela te libère, te sort de la routine du quotidien, te fait rencontrer des faits qui cassent les idées reçues, t’aide à faire évoluer ton point de vue subjectif en vision objective, te sert à développer un outil de conscience globale pour répondre aux hégémonies culturelles… Cheminer enseigne comment trouver, ou plutôt appréhender ce que nous pensons, rencontrons, … Le chemin est une zone neutre entre deux côtés, je rêve d’un constant équilibre où le voyage éclairerait le voyageur… »
La vie n’est pas un projet mais un trajet, voilà ce que dit en images Murat Germen. Une philosophie de vie qui permet d’approcher la mondialisation, de saisir les frontières culturelles invisibles et celles en durs et barbelés. Notre époque est mouvementée, l’artiste la saisie par la fibre sensible, celle du lien.
Si vous passez par Istanbul, l’expo de Murat se tient jusqu’au 19 septembre, dans le cadre de la capitale européenne de la culture 2010 😉
Et sinon, vous pouvez toujours regarder le reportage d’Arte sur l’expo Yol / Way, en vidéo ci-après :
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