Être femme nomade au Maroc, qu’est-ce que ça signifie? Des femmes croisées lors d’un trek en pays berbère, des femmes nous racontent leur vie, ce qu’était leur liberté de nomade Amazigh et ce qu’est leur quotidien. Un mode de vie qui pourrait disparaître…
Comment être nomade dans le Maroc actuel?
Est-ce qu’il est encore possible de vivre en nomades dans le Maroc d’aujourd’hui ?
Vivre comme il y a des millénaires dans le Maroc qui s’urbanise ?
Les conflits sont nombreux entre nomades et sédentaires, surtout dans la région du Sousse
Une loi réglemente le nomadisme (pour éviter les conflits entre sédentaires et nomades)
Comment est-elle perçue ? A suivre avec d’autres photos.
Toute une famille se prépare à partir sur les routes. Tout le monde participe aux préparations, hommes, femmes, enfants. J’emmène leur sourire, leurs regards..; tandis qu’au loin, la caravane s’éloigne
Nomades dans les vallées entre Saghro et le Haut Atlas plus au nord.
Leur force, leur indépendance, leurs couleurs, leur appartenance leur sourire, leur fierté.
Ils sillonnent des terres qui rapetissent de plus en plus en transportant toute leur richesse sur le dos de leurs dromadaires.
Ils n’ont pas le sens de la propriété et vivent comme au Néolithique.
Le sens de la propriété est né lorsque l’agriculteur a l’idée de mettre des graines en terre pour les faire germer. De cette nativité naît la sédentarité et le début de la propriété. De 8500 ans avant JC à 3000 ans avant JC
Le néolithique prend fin avec l’âge de la métallurgie
Et notre ère c’est quoi : l’homme désincarné ?
Rencontres avec « mes » nomades Amazigh
Comment je suis entrée dans une famille de nomades.
D’abord, au loin, une petite fille aux cheveux fous (vent et soleil); Je l’approche pour la prendre en photo. Puis comme nous sommes au milieu d’un paysage grandiose mais sans aucune maison à l’horizon, je lui demande où elle habite. Elle me répond « dans la grotte, là, en dessous ».
Avec Saïd nous la reconduisons « chez elle », avec son petit frère, et voilà comment nous avons fait connaissance avec une famille de vrais nomades
Suite à venir.
LES RENCONTRES SONT PRESQUE TOUJOURS DES HISTOIRES. De belles histoires.
L’heure de la lessive pour les femmes nomades berbères
Et au milieu coule une rivière.
Ni plastique ni produits chimiques, (ici on lave avec une brosse et de l’huile de coude..pas de produits détergeant) On est presque à 3000 mètres d’altitude. Les femmes Berbères par centaines lavent leur linge dans l’eau de la rivière, si près encore de sa source.
Des images presque paradisiaques d’un style de vie qui disparaît.
Notre voiture était si couverte de poussière rouge de la piste que l’on s’est arrêtés là aussi, pour « emprunter » l’eau claire de la rivière…pour nettoyer le pare brise.
Le Maroc Berbère.
Juste un visage de femme nomade… On la retrouvera plus tard, d’autres photos avec son dromadaire chargé, prêt pour la transhumance vers des zones de pâturages et des points d’eau.
Le Maroc souffre de sécheresse
Etre nomades c’est regarder loin, rien n’arrête leur regard, seul l’horizon…..
Autre visage nomade. Douceur dans les sillons de la vie
Etre une femme nomade esclave dans un bivouac au Maroc
Savez-vous combien gagne une femme (esclave) qui travaille dans un bivouac ou dans un riad (plus de 12 heures de travail par jour, avec parfois main au cul par le chef cuisinier, ou même envoie de vidéo porno) ? Entre 100 et 150 euros par mois (1000 à 1500 drh).
Combien coûte le hadj à la mecque (les mecs !) celui organisé par le ministère des « habous » et des affaires islamiques ou par des agences privées au MAROC?
Tenez-vous bien : 49 905 dh ( 4800 euros) ! plus l’argent de poche (conseillé de prendre 15 000 dh 1500 euros) … soit presque 7000 euros !!!! et ça comprend l’hébergement, la « bouffe » le bus, les billets d’avion, la vaccination …plus 5 % de taxe pour les autorités saoudiennes
Cette femme nomade nous raconte. Elle a fait le hadj il y a quelques années. Ça lui a coûté à l’époque l’équivalent de 4000 euros (combien de dromadaires et de chèvres vendus, quelles aides de tous ses enfants, frères soeurs pour se payer ce voyage)
Elle nous raconte la nourriture « dégueulasse », les chambres avec femmes entassées, à la limite de la propreté. Si elle avait payé plus (on parle de 8000 ou 10 000 euros pour avoir des chambres et nourriture décente) c’eut été plus décent !!
Quand je parle avec des gens intelligents au Maroc (forcément Berbères) ils me disent « mais tu n’as pas encore compris, que la religion n’était qu’une vaste entreprise, un business, le plus juteux du monde)
Combien de pèlerins pour le hadj l’année dernière depuis le Maroc : 32 000. Faites un petit calcul. Rien que pour une année 32 000 x 7000 euros (dans quelle poche le fric ?)
PS Tout en nous racontant son histoire, la vieille femme nomade se met tout à coup à faire la prière… ben oui les bénéfices du hadj (ce n’est pas moi qui ai déclenché, je n’aurais pas osé)
Au fait on sait combien partent faire le hadj (32 000) mais combien reviennent ? Vous dit on les morts en route, car ceux qui partent et qui veulent aller au paradis doivent attendre toute une vie pour se payer ce voyage qu’ils font a la limite d’âge… imaginez… souvent ces gens n’ont jamais voyagé de leur vie, n’ont jamais fait les 7 kms qui séparent leur village de la première petite ville, et là, la putain de mecque dans une putain d’Arabie Saoudite !
Beaucoup de morts sur la route
AUTRE CHOSE : l’Arabie saoudite va se tourner vers le tourisme, elle a prévu d’exonérer certains pays de visas…. MAIS PAS LES PAYS MUSULMANS parce que d’un seul coup ils viendraient tous à la Mecque les mecs !!!
Berbères dans les grottes
Accueil dans la grotte. 1ère visite. A la 2ème visite nous apportons médicaments (la belle fille est blessée) et une petite réserve de thé, de sucre et d’huile.
La tv marocaine est venue filmer cette famille. Pour un documentaire sur la vie des nomades.
Le souvenir qu’ils en ont gardé : LA HONTE
« L’équipe que nous avons accueillie (comme nous, le chauffeur, Saïd et moi) avec le thé et le pain n’a pas cessé de se moquer de nous dans leur langue (le Darija est la langue marocaine). Ils faisaient les dégoûtés sur la propreté. Se moquaient en riant »
Cette famille a montré son étonnement devant notre gentillesse !!!!
Je suis restée presque tout le temps dans les bras de la grand mère
Plus tard elle m’a raccompagnée jusqu’à la voiture en dansant et frappant des mains
Comment oublier ?
Une femme nomade de caractère nous raconte sa vie.
Elle a déjà expliqué ce qu’était, pour elle, sa liberté de nomade
Combien de maris ?
Trois.
Oui mais…
« J’ai été mariée trois fois. Mes deux premiers maris m’ont RÉPUDIÉE car je ne leur donnais pas d’enfant. Mon troisième mari était beaucoup beaucoup plus jeune que moi, il m’a fait cinq enfants, et puis lorsque j’ai vieilli, il m’a quittée pour se marier avec une plus jeune et il lui a fait d’autres enfants »
Nous sommes venus deux fois rendre visite à cette famille de nomades installés dans une grotte tout au bout de la vallée des Roses, depuis deux ans. (assez de pâturages alentour pour justifier une aussi longue nomadisation).
Voilà ce que m’a dit cette femme nomade
« Quand je vis dans une grotte je suis libre. En ville je me sens prisonnière
« En ville je ne peux pas voir loin. seulement mes voisins.
« En ville j’ai besoin d’ouvrir porte ou fenêtre sinon je ne me sens pas libre
« Dans la nature je dors sous les étoiles car dans les grottes il n’y a pas de porte et je peux voir loin
« Je me sens libre dans la nature. Ni bruit ni voiture
« Je ne suis pas pauvre mes enfants m’aident
« Les enfants ne vont pas à l’école, ils ne connaissent pas leur âge
« Ma maison est PARTOUT sur cette terre
« La terre nous appartient
« On est libre de passer la nuit où on veut
» En ville, il faut acheter ce que l’on cultive dans la nature
« Les grottes sont les meilleurs endroits au monde d’où l’on peut voir la neige ou la pluie
La vie est dure mais nous sommes heureux.
Tatouages et femmes nomades
La plupart des femmes nomades sont tatouées. »Regarde » me dit mon guide, « ça prouve qu’elles subissent l’islam »
Un adith avertit que celui qui tatoue les autres ainsi que celui qui se tatoue, encourt la malédiction d’allah
allah a maudit les tatoueuses et celles qui se font tatouer, les arracheuses de cheveux du visage (eh mec, ça s’appelle « s’épiler »), des sourcils, et celles qui s’espacent les dents (sans blague, mec) pour s’embellir, celles qui changent ainsi la création d’allah
Les femmes nomades se tatouent, et apparemment elles se fichent des interdits d’allah. un prétendu dieu qui a créé l’homme et la femme avec des poils et qui les empêche de se les arracher.
Car, et là je reprends des mots de Kamel Daoud : « le corps du musulman appartient à alialou, lui, n’est que locataire de son corps » BOn il a pas dit alialou il a dit le nom du dieu avec une majuscule. Moi, jamais !
mais comment peut on être alialouadorateur
J’ai pris cette femme dans mes bras, son regard m’a émue, « tu n’as pas vu » m’a dit mon guide mais quand tu es montée dans la voiture, elle pleurait ».
Pour en savoir plus :
Qui sont les berbères Amazigh ?
- Bangkok, plus qu’une ville, un symbole à préserver - Oct 27, 2021
- Désert berbère au Maroc : un appel irrésistible - Jan 14, 2020
- Etre femme nomade au Maroc berbère : hymne à la liberté, « mes »nomades - Oct 26, 2019
» – Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ?
– Pas toujours ; mais qu’importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor.
« Le Loup et le Chien » Les Fables, Livre I
Nomade, je pense que ce mode de vie tend à disparaître à cause des réglementations (réduction des zones de campement,, zone agricoles…), de la course aux richesses (vendu par la télévision…), du système économique et social… Le système aime bien les gens qu’il peut contrôler et exploiter…
Ton guide pue la frustration et le complexe.
Les nomades notamment ont besoin de la religion pour survivre, s’organiser, la morale, …etc.
Chaque tatouage a sa propre signification et si ces gens subissent la religion comme vous le dites bah ils n’ont cas l’abandonner tout le monde s’en fout. C’est pas les athées qui manquent au Maroc.
Intéressant comme article sur les femmes nomades au Maroc