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Indonésie – Les îles des dragons cannibales

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Ile Bali Flores - IndonesieEn Indonésie, sur certaines îles vivent des dragons cannibales. Découvrez des îles où les dragons ne ressemblent pas à des dragons… Rencontre étrange et passionnante avec le dragon de Komodo entre autres!


Un mois avant Noël, j’essuie mon front trempé de sueur. Il fait une chaleur oppressante en ce milieu d’après-midi et les dragons cannibales en profitent pour faire la sieste à l’ombre des maisonnettes de leurs gardiens.

Même de loin et en contrejour, leur taille a de quoi vous passer l’envie d’aller batifoler en solitaire sur l’île Rinca. Certains d’entre eux mesurent trois mètres et pèsent environ 70 kg.

Est-ce qu’ils mangent les gens ?, demandent une voix derrière moi.

C’est arrivé, répond le guide, un facétieux petit bonhomme qui manie une longue fourche au cas où. Pour éviter que cela arrive, justement.

En fait, ces dragons cannibales ne se mangent qu’entre eux. Oh, bien sûr, les légendes bruissent d’histoires sanglantes où des locaux et des pêcheurs de ce coin d’Indonésie centrale auraient fait les frais d’un de ces dragons à l’occasion d’une inopportune étourderie. D’ailleurs, le guide facétieux raconte qu’un enfant en train de déféquer à l’ombre d’un buisson aurait été happé par un de ces dragons, doté d’un odorat hors-pair pour sentir la nourriture …enfin, tout ce qui se mange.

C’est encore un de mes rêves d’enfance. Aller taquiner du dragon aux fins fonds des confins. Un rêve bercé par des images glanées dans l’encyclopédie « Tout l’Univers » et qui indiquait que le dragon de Komodo (Varanus komodoensis) est en réalité une espèce de varan qui ne se rencontre que dans les îles de Komodo, Rinca, Florès, Gili Motang et Gili Dasami. Sa taille de géant, ses griffes de géant, sa queue de géant sont attribuées au gigantisme insulaire, les autres prédateurs ayant déclaré forfait. C’est d’autant plus étonnant que sur l’île de Florès flotte des théories récentes tentant d’expliquer le nombre important d’espèces naines, comme l’éléphant nain ou même un ancêtre de l’homme nain.

Mais, bon. Ces dragons ne ressemblent pas à des dragons, pour peu qu’un dragon ressemble à quelque chose de connu. C’est un dénommé Burden qui lui donna son nom lors d’une expédition en 1926, laquelle expédition inspira le scénario de King Kong. Les insulaires les appellent le crocodile terrestre et lorsque deux pêcheurs de perles hollandais sont tombées nez à nez avec ces « monstres » en 1910, c’est-à-dire plutôt récemment, les pêcheurs leur ont dit que ces créatures pouvaient zigouiller un bœuf et manger de l’homme.

Notre guide est assez bavard. Il dit : « Le dragon de Komodo n’entend pas grand-chose, ne voit guère la nuit, nagent plutôt bien, monte aux arbres lorsqu’il est petit. Il sent l’odeur de charognes à plus de neuf kilomètres (voir l’histoire du petit enfant plus haut). La maman dragon creuse des trous d’une profondeur d’un mètre, pond quelques œufs, attend neuf mois (comme nous !) ».

Mais toutes les mamans enceintes le savent: neuf mois, c’est long. Entre-temps, elles ont un peu oublié ce qu’elles faisaient là, dans ce trou, sans bouger, l’estomac gargouillant. Alors quand les petits naissent, elles les dévorent. Mais pas sots, les petits se réfugient dans les arbres, échappant ainsi aux griffes de leurs mamans cannibales et peu maternelles. Du coup, ce sont les aigles de Timor qui déboulent sur eux à la vitesse de l’éclair.

Les dragons de Komodo sont classés « espèce menacée » par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Il n’en reste qu’entre 4000 et 5000 spécimens, et ils s’habituent de plus en plus à l’homme, même s’ils se reproduisent difficilement dans les zoos.

En fait, ils sont assez difficiles à dénicher dans sa nature depuis que le Gouvernement indonésien à instauré le parc national de Komodo en 1990, également classé par l’UNESCO. Il est interdit d’aller musarder tout seul dans ce parc qui comprend une centaine d’îles, entourées de récifs de corail dotés d’une abondance d’espèces tout simplement incroyables.

Non, le dragon préfère se prélasser là où la nourriture est. C’est-à-dire près des maisons des gardiens du parc national. A l’ombre, tranquille, il repose. Sauf quand des visiteurs et ce guide avec sa longue fourche viennent l’enquiquiner.

Le dragon de Komodo est un varan. Et comme tous les varans, il aime l’ombre, il aime être tranquille et se reposer.

Indifférent à la beauté des lieux.

EDIT: Merci à Lascavia pour le très chouette billet publié sur son blog « Lascavia Littéraire » sur mon ouvrage (déjà collector) « Sept oasis des mers ». Un billet qui m’a beaucoup touché.

Lascavia, c’est Josy Malet-Praud, une écrivaine talentueuse qui dans son livre « Un, Deux, Trois, Soleil » (Chloé des Lys Editions) écrit sur la vie, sur des destins tragiques et humains, drôles et mélancoliques. Elle écrit sur des gens qui n’ont pas toujours la chance de cligner des yeux face au soleil couchant, les oubliés et les périphériques. C’est un chouette livre qui vous en mettra plein dans le coeur.

Damien Personnaz

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