Ivalo Arctic circle déroule en 10 épisodes un thriller policier sur fond de virus mortel inconnu et d’enquêtes sur un trafic de femmes avec la Russie et une menace de guerre bactériologique.
Les polars et séries scandinaves ont le vent en poupe depuis une dizaine d’années. Elles sont synonymes pour les amateurs d’histoires bien ficelées, de personnages à la vie chaotique mais rarement manichéens, de méchants vraiment angoissants, de rebondissements surprenants et d’atmosphères sombres dans des paysages immaculés. Par temps de confinement pour cause de pandémie, une mini série en 10 épisodes de 45 minutes, traitant d’un mystérieux virus qui sévit sur les terres de Laponie et tue certaines femmes enceintes ou après leur accouchement était une invitation tentante. Ivalo Arctic circle créée par Olli Haikka, Petja Peltomaa et Joona Tena s’annonçait prometteuse sur le papier, mais la série finlando-allemande tourne vite en boucle sans jamais m’emporter … Si vous avez vu et apprécié la série britannique Fortitude, Ivalo Arctic circle sera un choix logique, bien que cette série soit moins solide et beaucoup moins anxiogène.
Ivalo Arctic Circle ; une couse contre la montre contre un virus mortel qui ne tient pas ses promesses
La série Ivalo Arctic circle nous amène aux confins de la Laponie finlandaise. Tout débute quand Nina Kautsalo, policière, découvre une jeune femme dans une cabane dans la forêt, agonisante, après avoir été infectée par un virus. Rapidement, il apparaît que celle-ci serait une prostituée russe. L’enquête prend un tour plus personnel quand Nina apprend que sa soeur serait aussi contaminée par ce virus, risquant ainsi la mort si elle tombe enceinte. Reste à savoir qui en est à l’origine et comment éviter la contagion.
L’enquête est investie par deux personnages qui collaborent sans que leur relation donne matière à épaissir l’intrigue : Nina Kautsalo (interprétée par Iina Kuustonen), une jeune policière déterminée et tenace, à la vie privée compliquée, maman d’une enfant trisomique, dont la mère est atteinte d’un cancer et la soeur est menacée par le virus et Thomas Lorenz (Maximilian Brückner), un virologue allemand, en instance de séparation avec sa femme qui ne pense qu’à lui retirer le droit de visite de sa fille.
L’intrigue mêlant enquête policière et thriller scientifique se mord trop vite la queue, en dépit d’une inattendue irruption de la guerre de Yougoslavie et d’une funeste vengeance personnelle, au milieu du récit. L’investigation sur un trafic de prostituées russes n’était guère originale, puisque plusieurs séries policières finlandaises abordent ce genre de sujet compte tenu de la proximité de la frontière, mais la traite humaine aurait pu être mieux exploitée et plus trépidante, d’autant qu’elle est censée permettre de remonter la piste jusqu’à l’origine du virus. Quant aux recherches pour comprendre comment fonctionne le virus, et trouver un vaccin ou un antidote qui éviterait la propagation du virus et l’aggravation de la contagion, elles sont assez peu efficaces pour retenir l’attention, même quand on plonge dans un laboratoire. On ne ressent jamais assez l’urgence, ni le danger qui entoure la recherche. D’ailleurs, le fait que la possible contamination reste en cercle très fermé retire une partie de la dramaturgie de l’histoire.
Malgré les somptueux paysages des terres polaires et leur ambiance glaçante, le calme blanc est à peine heurté par quelques scènes d’action et courses-poursuites en motoneiges. En tant que téléspectateur, il manque l’expérience physique, qui donnerait ce supplément de sensations que l’histoire ne parvient pas à développer. On ne sent rien de l’aridité du vent glacial, on éprouve peu le goût du sang et du froid. On suit l’aventure sans trop y croire, tandis que l’enquête reste confuse.
Comme par principe, j’essaie toujours de finir une série que j’aie débutée, si les 10 premières minutes ne m’en ont pas dissuadée, j’ai regardé Ivalo Arctic Circle en espérant que mes impressions mitigées et une relative lenteur du déroulé lors des trois premiers épisodes seraient battues en brèche, quand l’enquête deviendrait plus haletante. L’angoisse n’est jamais assez prenante pour qu’on entre en empathie avec les personnages dont on suit l’enquête. Ils peinent au mieux à toucher ; au pire à convaincre. Le peu de tension qui était générée par l’enquête retombe comme un soufflet avant le milieu de la série. Le polar nordique devient un thriller politico-sanitaire un peu mou, qui échoue dans son objectif à décrypter les enjeux des parties prenantes, les considérations morales et les tensions entre les deux personnages clés et les autorités et leurs supérieurs.
La bande annonce vous donnera un aperçu d’Ivalo :
Pour aller plus loin à propos de cette série finalndo-germanique :