« Avec une femme le meilleur moyen de ne pas obtenir une chose c’est de la demander. » Cette citation de L’hiver de force donne le ton de ce roman de la littérature québecoise signé Réjean Ducharme. Un livre qui reçut en 1973 le prix du Gouverneur.
Ce livre est un véritable feu d’artifice ! Du genre d’on se dit : « Encore deux pages et je fais une pose… » et puis on en lit dix puis dix autres puis…
Dans ce grand et beau roman, les deux héros sont « négatifs » dans le sens où alternant aboulie et besoin irrésistible de voir des amis, ils finissent généralement par rester sur place, incapables de prendre une décision, de participer à la vie. Ils achètent un disque, l’écoutent, l’apprécient et le jettent par la fenêtre, dépensent l’argent qu’ils n’ont pas puis vendent l’indispensable pour se procurer le superflu. André et Nicole sont des nihilistes qui critiquent et jugent la société. Leurs amis ont généralement réussi leur vie artistique et professionnelle. Alors nos héros les aiment et les détestent en même temps.
Avec L’hiver de force, nous sommes happé par un tourbillon littéraire et si, au début, nous sommes un peu désarçonné par certaines expressions québécoises, très vite la beauté de la langue et le récit quasiment hypnotique nous plongent dans le Montréal des années 70 et il devient impossible de lâcher ce livre magnifique. Amours et haines immodérés, amitiés effrénées, rejets ou passions excessifs, tout est abusif dans ce récit que je n’hésiterai pas à qualifier de chef d’œuvre.
Lisez L’HIVER DE FORCE. C’est un livre bourré d’énergie, d’humour, de talent et possède un pouvoir d’évocation inouï. Un GRAND livre !
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