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La délégation norvégienne de Hugo Boris : voyage aux confins de l’humanité

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La délégation norvégienne de Hugo BorisLa délégation norvégienne de Hugo Boris est un voyage aux confins de l’humanité, une aventure presque funambulesque entre froid, claustration et angoisses…

Un petit groupe de chasseurs qui ne se connaissaient auparavant, se retrouvent, aux tréfonds d’une forêt norvégienne, enfermés par le froid et la neige dans un huis clos angoissant pour une vivre une histoire que certains ont l’impression de connaître à l’avance. Une mise en abyme très astucieuse qui convaincra sans nul doute les amateurs de romans fantastiques et d’histoires oppressantes.

Nemrod n’a pas réussi à m’embarquer dans cette partie de chasse irréelle, aux confins septentrionaux de la Norvège, avec cette petite troupe hétérogène, composée de sept personnes issues de divers pays européens, et qui ne se comprennent pas toutes. Et pourtant que ce texte est bien écrit, le style est dépouillé, ne comportant que les mots nécessaires, des mots justes, des mots parfois recherchés, des phrases rythmées, pesées, soupesées, un texte étudié, ciselé, léché. Mais voilà, ça sent un peu trop l’atelier d’écriture, je vais en faire bondir bon nombre mais c’est une impression que j’ai effectivement ressentie. Il manque ces ruptures de rythme qui permettent de lâcher la pression pour mieux la faire remonter brutalement et créer des situations angoissantes. Ce texte semble trop académique, manque de souffle, pour que la tension soit suffisamment palpable. Et, un certain nombre de détails sont par trop peu crédibles,  «  …c’est le son de son glaviot ! Il a congelé avant de s’écraser dans la poudreuse », pour que le texte rende une atmosphère assez étouffante pour emmener le lecteur dans un autre monde. Ce sont justement ces petits détails tellement réels, tellement concrets, qui génèrent l’angoisse dans les mondes totalement irréels. C’est la confrontation entre ces détails concrets et des événements improbables qui créent le déséquilibre qui perturbe le lecteur.

Cette petite troupe hétéroclite se retrouve rapidement confinée en un huis clos inconfortable, condamnée à la claustration par le froid et la neige que la forêt hostile semble vouloir leur infliger,  comme une vengeance contre ceux qui ont pris le bois pour faire les pages des livres. Et le livre pourrait être l’arme de la forêt, le livre où leur histoire serait tombée en abyme, comme la mort de l’élan est elle aussi mise en abyme, comme le lecteur qui ne sait plus très bien s’il est spectateur ou acteur de cette histoire. Cette histoire où les mots et les choses se confondent, où signifiés et signifiants se mêlent pour mieux embrouiller les protagonistes de cette aventure, où le chasseur peut devenir le chassé, où le bourreau peut devenir la victime, où le bien et le mal se confondent.

Boris déploie une dextérité et une maestria consommées pour construire cette aventure funambulesque qui pourrait être une parabole de la destinée humaine écrite dans le bois de la forêt, «…, une forêt intacte, qu’aucune hache n’aurait jamais violée », dans les lois de la nature. Un petit voyage aux confins de l’humanité quand on se demande qui sont réellement ces personnes qui nous entourent, dont on ne connaît que les apparences même si ce sont celles d’une galerie de peinture : Cranach, Brakefield, Derain, ou autres célébrités : von Sydow, …« Il n’est plus tout à fait sûr que le monde existe en dehors de la perception qu’il en a. » Et, le lecteur lui aussi !

Denis Billamboz

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