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La dernière lettre – Salla Dieng

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A la dernière du Foire du Livre de Bruxelles, en mars 2010, sur le stand de Présence africaine, en évoquant Mariama Bâ, l’hôtesse m’a proposé d’acquérir ce livre que Salla Dieng, jeune écrivain sénégalais,  aurait pu écrire en hommage à la grande romancière sénégalaise, elle aussi. Je l’ai acheté et lu et je sais maintenant qu’elle pensait bien à « Une si longue lettre » en écrivant « La dernière lettre »

Cette dernière lettre est la lettre que son héroïne, Alimatou, écrit à son vieil ami depuis cinquante ans au moment où elle va sortir de prison. Elle lui raconte comment la petite léboue de Gorée que le petit Français expatrié sur cette île tellement symbolique avait rencontré dans son enfance a fini dans une prison méridionale après avoir connu un parcours marqué par trois ruptures profondes et brutales qui ont remis en cause toute sa vie.

Dans cette lettre rédigée avec une écriture rapide, dépouillée, précise et efficace, bien loin de Mariam Bâ, qui évite à l’intrigue de sombrer dans un pathétisme trop théâtral, Alimatou évoque l’amour et l’amitié, l’amour qui enflamme et peu tout détruire s’opposant à l’amitié sereine qui perdure par delà les épreuves et le temps. Elle évoque bien sûr la ségrégation raciale dont elle est victime en arrivant sur le continent et la violence que les femmes, noires de plus, doivent subir dans de nombreux cas.

Elle nous raconte aussi comment les paillettes du monde des blancs peuvent cacher bien des épines et que sous les ors du monde de la mode et des mannequins adulés, il y a bien des perversités, de la cupidité et beaucoup de gens mal intentionnés qui veulent profiter des belles africaines.

Un livre qui reste bien loin de celui de Mariam Bâ qui évoquait elle aussi la femme africaine mais aussi la déception et le désabusement des Africains après la libération durement gagnée par le peuple et galvaudée par des élites corrompues associées à des affairistes européens. Un premier livre encore un peu simpliste qui plante son décor dans un monde qui fait plutôt les choux gras des petites bluettes des collections spécialisées dans les amourettes à deux sous.

Mais, ce premier essai qui propose un portrait intéressant de la relation entre une mère dominatrice et sa fille un peu ingénue, laisse aussi entrevoir une réflexion plus profonde sur la destinée et la futilité que la vie peut nous faire subir.

 

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Denis Billamboz

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