Fabuleuse émission “Des racines et des ailes “; vous ne serez jamais déçu, quel qu’en soit le thème. Il y a quelques temps, c’était “Passion Provence” avec en particulier une belle histoire, celle de la fabrique d’huile d’olive à l’ancienne.
Outre les paysages découverts merveilleux, il y a surtout celles et ceux qui racontent leur pays ou leur métier. La passion est toujours au rendez-vous. Ces femmes et ces hommes rencontrés au fil des émissions sont de toutes les cultures, de niveau social souvent très différent, frustes ou policés, mais toujours passionnés, et avec cette force de la passion ils crèvent l’écran !
Revenons à notre huile d’olive et au noyau du fruit contenant en lui-même, son propre “conservateur” naturel; quelle leçon donnée !
C’est la première façon de broyer les olives inventée par l’homme qui était racontée : le broyage entre deux pierres. Une meule de pierre dure tourne dans une cuve également en pierre. C’est un système où les risques de surchauffe sont inexistants.
Ce moulin traditionnel produit une huile très douce car la plus grande partie des phénols qui donnent le fruité et le goût, sont dilués dans l’eau qu’on utilise pour fluidifier la pâte et faire surnager l’huile. Au fil des saisons et des fruits, les goûts se modifient, se durcissent ou s’adoucissent.
C’est un moulin qui, malgré sa vétusté, a un rendement tout à fait acceptable et bien souvent comparable aux moulins modernes. Ses seuls inconvénients sont une manipulation plus importante et un temps de trituration plus long.
Les fonctionnaires européens de Bruxelles ne l’aiment pas beaucoup et ont imposé des normes qui interdisent, ou presque, son utilisation si l’on veut vendre l’huile. Bientôt, le traditionnel ne pourra plus s’acheter !
L’homme vit avec sa machine à broyer, sans cadran ni électronique; il contrôle à l’oreille. Cet art de faire, cette oreille attentive, aucun livre ne peut totalement le transmettre; il faut que l’homme ait envie d’apprendre auprès du père, que le père enseigne au fils l’expérience du grand-père … Pesanteurs familiales ou sociales diront certains avec raison, mais aussi goût de la qualité et respect affirmeront d’autres, sans moins se tromper.
Le monde à la recherche du nouveau a besoin d’ailes, c’est sûr, il doit rêver à l’impossible, avoir l’envie de toujours connaître plus. L’homme se doit d’essayer d’atteindre l’inconnu. Mais il doit aussi avoir des racines, ne pas oublier les lois pérennes de la nature, s’enrichir de l’expérience des anciens, continuer à donner au temps son rôle essentiel à une bonne maturation.
« Éternellement la science des maîtres passera dans le cœur des disciples, dans un grand silence attentif, comme cette huile rousse de mes collines qui coule du pressoir dans la jarre par un long fil d’or immobile, sans faire de bulles, sans faire de bruit. » [Marcel PAGNOL ]
Éternellement … pas si sûr ! Souhaitons-le cependant et gardons à l’esprit la nécessité absolue de l’équilibre entre les “racines et les ailes”
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