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La vie est brève et le désir sans fin de Patrick Lapeyre : un titre comme un signe

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La vie est brève et le désir sans fin de Patrick Lapeyre… Quand un titre vous fait signe… Ce roman a reçu le prix Femina 2010. Voilà donc l’histoire romanesque de deux hommes tombés amoureux de la même femme!

Je suis rentrée dans ce livre au titre magnifique emprunté à un poète japonais,  Issa, avec quelques difficultés, puis lentement je me suis mise à le savourer comme une musique aux parfums brûlants de nostalgies.

9782818006030.1288360127.jpg Deux hommes, Louis Blériot le français et Murphy l’américain, aiment la même femme, l’étrange Nora. Au gré des va et vient de celle-ci entre Londres et Paris,
Patrick Lapeyre orchestre un ballet sentimental ou la perte et l’attente marquent la cadence avec une gravité tout en grâce.
“…Il se sent tout à coup rajeuni.
Pendant deux ans, enfermé dans le cercle de son chagrin, il s’est méthodiquement appliqué à vieillir. Il a vécu suspendu à un fil invisible, sans relever la tête, sans se soucier de personne, occupé à ses petites affaires et à ses tracas, en renonçant à tout le reste comme s’il cherchait à s’éteindre.
Il était d’ailleurs presque éteint quand elle l’a appelé…”

“...Deux ans plus tard, il était encore assoiffé.”

Blériot a acquis ce pouvoir étranger d’être à la fois présent et absent sans entraînement ni travail particulier, uniquement en écoutant par hasard un morceau de piano pendant qu’il observait les volets de ses voisins.

Malgré la distance qui les sépare, on a l’impression permanente que Murphy et Blériot se déplacent de part et d’autre d’une paroi très fine, aussi transparente qu’une cloison en papier, chacun connaissant l’existence de l’autre, y pensant forcément, mais sans pouvoir lui donner un nom ou un visage, de sorte qu’ils paraissent tous les deux progresser à tâtons comme des somnambules avançant dans des couloirs parallèles.

Nora, Blériot, Murphy, quelques personnages secondaires satellites, l’Angleterre et la France, l’Italie un peu, la passion,le désir,l’amour,la fidélité,les trahisons,la douleur,le désespoir,la folie,la joie, la jouissance,la lâcheté, l’argent, sont la trame de ce roman qui ironise, sur les beautés et les complexités du difficile métier de vivre et d’aimer,ces instants de bonheur solaire et ceux de complet dénuement.
Mais l’amour n’a pas de solution, on ne peut monnayer ce qui n’a pas de prix.

Oh l’attachement humain déclame-t-elle en imitant la voix de l’actrice Helen Mirren, le terrible attachement humain, c’est inouï ce qu’il peut nous coûter!

Peut-être que les souvenirs sont beaux à cause de cela. Parce qu’avec le temps, le filtre des années, ils deviennent comme des produits purifiés, débarrassés des scories du chagrin et de la peur.”


Troublante lecture ,ce roman qui parle d’amour au ton bien particulier, les résonances sont multiples, oui, la vie est brève et le désir sans fin.

Elisanne (Lamalcontenta)
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1 commentaire pour “La vie est brève et le désir sans fin de Patrick Lapeyre : un titre comme un signe”

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