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Le bonheur est fantasque

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Avoir un ami – un « petit frère » comme on dit ici –  qui profère des paroles plus sages que celles des sages, plus intelligentes et de bon sens que celles d’érudits, tout en étant drôles et légères… ça n’a pas de prix.

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Tout ça parce qu’un jour j’ai accepté de donner des cours particuliers d’anglais à un garçon qui avait une folle envie d’apprendre et que moi j’avais le temps le soir après mes cours aux réfugiés Karen (Kayang, Kaya, Kayo) Entre temps il a étudié à l’université de Samut Prakan dans la banlieue de Bangkok où il a reçu un diplôme de guide. Aujourd’hui il s’occupe d’une petite boutique Internet, le tourisme ne le fait pas fait vivre mais il aime la paix de Mae Sariang.

« Teacher, mes clients sont tous devenus des amis. Mais jamais l’inverse, je ne fais pas des clients de mes amis, ils restent mes amis »

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« Teacher, lorsque j’étudiais à  l’université à Bangkok, je n’ai pas mis une seule fois les pieds sur de la vraie terre. Partout ça n’était que du béton (on sait ce que ça donne aujourd’hui avec les inondations). On a oublié d’où on venait. Et tu sais pourquoi presque tous les villages s’appellent Mae (mère), comme Mae Sariang, Mae Hong Son etc… Ou Baan (maison) comme Baan La Oup  etc…. Parce qu’on revient toujours à l’endroit de sa naissance, comme on revient vers sa mère ou vers sa maison.

« Teacher, j’ai 32 ans, j’espère avoir remboursé mes emprunts à la banque avant 35 ans et trouvé une fille gentille et peut-être que dans trois ans lorsque tu reviendras tu auras un « petit-fils ».

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« Teacher si on n’avait pas 30 ans de différence, on s’entendrait super bien, car on partage beaucoup d’idées »

Eclat de rire de ma part : « Idiot ! Ces 30 ans de différence ne nous empêchent pas de partager les mêmes idées… et en dépit de ces 30 ans, qui te boostent et te pousse à partir dans la forêt, à découvrir d’autres villages, à parcourir des dizaines de kilomètres à  moto. Et pourtant j’ai toujours la trouille dans les descentes (à cause d’un accident précédent) Peur que les freins lâchent. Peur que tout à coup la route qui descend en lacet s’arrête derrière ce virage. Pour dégringoler dans le vide. Et grâce à toi je découvre, à chaque voyage, des choses qui m’enthousiasment, me font rire ou pleurer.

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« Teacher, je n’aime pas m’approcher du malheur. J’essaye de l’éviter… mais avec toi, j’apprends aussi à le regarder (il faisait référence à la rencontre avec ce garçon paralysé des deux jambes (voir ma note d’hier  « fête des pères, fête du roi »).

An n’a rien, même pas la moto avec laquelle nous voyageons au plus profond de la jungle. Il l’emprunte à un ami. Il est intelligent et il pense – ce n’est pas très courant chez les thaïs en général chez qui le plaisir passe avant la réflexion. Un constat, pas une critique. A chacun sa façon de s’en sortir.

J’aime Mae Sariang, les souvenirs qui s’y rattachent, les Karens, leur force, leur caractère trempé, leurs façon de vieillir comme de vieux sarments au lieu de s’arrondir comme les thaïs.

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Le monde va mal. Pire, il s’écroule. Il est tragique… et alors faut-il rejeter ces instants de bonheur éparpillés ? Il faut les accueillir sans se demander si c’est équitable, s’ils sont mérités, de toute façon le monde et injuste et nous aurons un jour notre part de malheur… et il ne sert à rien de chanter comme certain chanteur français déchu : « tant qu’il y aura un chien malheureux sur cette terre je ne pourrais pas être heureux » Foutaise ! Le bonheur est fantasque, il ne faut pas le chercher, juste l’accueillir quand il se présente… et ce sont ces moments-là que je vis à Mae Sariang, dans les villages Karen, dans la forêt. (Désolée mais aussi loin de mon chéri qui a horreur de la jungle)

Ces petits bonheurs j’essaie de les transmettre à travers photos ou mots…. il n’y a pas de recette pour les atteindre, il n’y a même pas de pistes, car ils sont personnels, ils ne sont pas à la carte, ils ne sont même pas sur mes pas, car faits de trop de combinaisons complexes et bizarres qui ont un rapport très fort avec la façon dont je regarde un visage, je ressens un sourire. Toujours choisir son propre chemin.

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Michèle Jullian

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