Pendant la tempête de glace qui s’est abattue sur Montréal en janvier 1998, une petite communauté va se trouver confrontée à une situation particulière qui va provoquer certains changements définitifs dans ses comportements. Une réflexion sur la puérilité de la vie au quotidien et de nos petits travers, une plaidoirie pour les enfants victimes du divorce et pour finir un petit roman sans grande prétention qui permet une lecture paisible et détendue.
« On ne choisit pas son chemin les autres le font pour nous. » Pierre Szalowski profite de la fameuse tempête de glace qui s’est abattue sur Montréal, en janvier 1998, pour nous montrer comment une communauté, sans liens particuliers, va se comporter quand elle va être confrontée à ce cataclysme qui va modifier radicalement son mode de vie.
Un gamin dont les parents se séparent, deux homosexuels qui se font passer pour des frères, un Russe qui a échoué dans le hockey et se consacre désormais à la recherche en étudiant la trajectoire des poissons, Alex, le gamin débrouillard, qui vit avec son père alcoolique et qui n’a jamais connu sa mère et enfin la pin up du quartier, une gogo danseuse, qui en a marre de ce métier pas très valorisant, vont se trouver confrontés à leurs voisins et devoir vivre avec eux pour faire face au cataclysme. Ils pourront ainsi faire mieux connaissance, se comprendre, s’accepter, s’apprécier et créer une communauté solidaire.
Un roman tout gentil où tout le monde est bon et beau, un roman un brin puéril, un sujet qui aurait peut-être mérité un meilleur traitement comme celui que nous a proposé, il y a un bout de temps déjà, Rick Moody dans « Tempête de glace ». L’idée de mettre en situation extrême des personnages avec leurs fêlures et leurs fragilités est intéressante, elle permet de voir comment les hommes peuvent transcender leurs petits travers pour s’élever au niveau de la nouvelle situation. « La nature humaine se révèle dans la merde » Mais, chez Szalowski, la catastrophe n’engendre que bonheur et délices alors que chez Moody elle inflige la punition qui permet d’obtenir la rédemption du péché.
Par contre, le roman propose, une réflexion intéressante sur la culpabilité de l’enfant victime du divorce de ses parents qui se croit responsable de cette catastrophe naturelle et qui cherche à fuir sa douleur dans une autre douleur. « Je voulais avoir mal, pour avoir plus mal encore. Pour surtout ne plus avoir mal à cause de mes parents. » Dans ce roman, la vie en couple ne semble pas très aisée et il était temps que la nature se manifeste pour remettre de l’ordre dans cette petite société. Un grain de sable peut parfois tout faire basculer mais un grain de glace peut parfois bien arranger les choses. « C’est beau un homme qui revient », une femme aussi !