Comment un éditorialiste américain voit-il la préparation des élections présidentielles en France ? Elections ? Hummm je serais tentée de dire : plutôt « élimination » qu’«élection »…
« Il y a quelque chose de surréaliste dans la façon dont « l’impétueux » sortant Sarkozy et le « transparent » Hollande se préparent à ces élections… Ils ne font que rajouter des couches de peinture par-ci par-là alors que des choix importants sont essentiels dans cette période particulière. Eux se contentent de lancer des poignets de confettis, pardon des poignées de petites idées comme des confettis. Sarkozy et Hollande ont en commun une vision pas très réaliste de la capacité de leur électorat à tout accepter sans se révolter. Et considèrent tout changement structurel réel comme une menace pour le système ».
Quel système ? Celui des « oligarques incapables » ? Cette caste couverte de privilèges qui exerce un pouvoir archaïque sur la France ? En fait, je reprends les termes de Sophie Coignard et Romain Gubert dans leur livre « l’oligarchie des incapables » (acheté à la volée avant de grimper dans un train). Pour avoir osé souligner qu’il y avait en France « une impossibilité à juger de la même manière les humbles et les puissants » – trait d’humour sur l’exception française d’après le juge Van Ruymbeke- un de ses collègues a été démis de ses fonctions. Une France « dominée » et non « dirigée » par des élites qui pensent que la France leur appartient ? Voilà qui corrobore les propos de John Vinocur dans l’International Herald Tribune :
« Une campagne d’évitements. Exemple : Alors que dans presque tous les pays d’Europe du nord on a mis en place un système de lois plus flexibles afin d’améliorer les rapports entre ouvriers-employés et patrons, le gouvernement socialiste français a imposé les 35 heures. Aucun autre pays n’a adopté une telle réforme. Du coup, les sociétés sont devenues « frileuses » dans l’embauche du personnel et Sarkozy n’a même pas pu s’attaquer à ce symbole de cette particularité française. Le deuxième débat essentiel mais complètement absent de toute discussion est l’islam. Comment peut-il s’adapter dans la société française ? Sarkozy a essayé ce qu’on appelle « l’affirmative action à la française ». Il ne l’a pas relancé de peur d’effrayer les votants anti immigration. Mais les socialistes ont aussi la trouille car ils ont perdu les voix des classes moyennes blanches »
En conclusion John Vinocur écrit « cette campagne est vide ».
« Une campagne présidentielle vide de sens sans idée majeure cohérente. Dans ce pays si riche habituellement en inventions, rien de nouveau ni de de prometteur. Au regard de toutes ses réalisations passées et de son originalité, on se rend compte aujourd’hui de la perte d’identité de la France. Et résonne déjà le gong du déclin »
Ça fout des frissons même si l’on pressent depuis un moment le déclin de ce pays.
Lire « L’oligarchie des incapables » Vous ne regarderez plus jamais de la même façon Rachida Dati, Luc Besson, Michel Drucker, DSK, (Hollande, Sarkozy bien sur) et tant d’autres…et surtout comment la France d’en haut regarde celle d’en-cas.
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