Le Montespan est un roman historique jouissif de Jean Teulé, qui dévoile l’histoire de Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, mari de la fameuse Madame de Montespan, dont Louis XIV fit longtemps l’une de ses favorites. Destinée d’un homme souvent occulté par sa célèbre épouse à laquelle il refusa toujours de renoncer…
Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C’était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan…
Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu’il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l’homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d’assassinat, il poursuivit de sa haine l’homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme…
Cette histoire de cocu magnifique est à la fois touchante, terrible et très drôle. L’écrivain dresse un portrait sans complaisance du roi Soleil et de sa cour. Comme à son habitude, Teulé verse même souvent dans l’inconvenant et le scabreux mais, il faut bien l’avouer, c’est pour notre plus grand plaisir. Le récit oscille sans cesse de la tragédie à la comédie et ce récit du calvaire d’un « petit » noble désargenté qui refuse son royal cocufiage et par là même plutôt que de se faire une situation enviable en fermant les yeux s’expose au courroux de Louis XIV, nous émeut profondément tout en nous distrayant grâce à la plume alerte et ironique de Jean Teulé.
Le calvaire de Louis-Henri de Parpaillan de Gondrin, marquis de Montespan est très bien rendu, sa descente aux enfers, partagée par le lecteur mais il faut confesser que l’on prend un sacré plaisir à lire ce bouquin gaillard, grivois et même parfois grossier.
En ce qui me concerne, j’adore le ton sarcastique et blagueur de Teulé. C’est un provocateur de talent. Il n’est pas avare de détails croustillants et horribles mais c’est ce qui fait le sel de ce récit.
LE MONTESPAN est une belle réussite et a obtenu le Prix « Maison de la presse » 2008.