Mais qu’est-ce donc que Lugnasad? La fête celtique de Lugnasad se tenait environ le 15 août, qui est aujourd’hui une fête chrétienne marquée par l’assomption de la Vierge. A l’époque des Celtes, cette fête religieuse était considérée comme l’assemblée et la commémoration du Dieu Lug, comme en témoigne son nom.
Lugnasad; une fête celte en l’honneur de Lug pour apporter force et fertilité
Lughnasad est la grande fête celtique du mois d’août et l’une des quatre principales fêtes spécifiquement celtiques avec Maponos, Samain et Beltaine. Le nom Lugnasad (Lughnasad) peut se traduire comme l’assemblée de Lug ou les jeux de Lug et fait aussi référence à la fête de la fertilité, d’où son association à la période des moissons et à la récolte du blé qui en Europe se déroule en été au mois d’août.
Fête de partage, Lugnasad était présidée par le dieu Lug. Dieu de lumière, du ciel, de la terre et du monde souterrain, dispensant la vie sur Terre et dieu des arts et techniques Lug était un grand dieu pan-celtique qui réunissait aussi bien les celtes continentaux qu’insulaires. Il aurait institué des jeux comme les joutes bardiques et les jeux de Lug en mémoire de la Mère Nourricière Talantio. La lumière de Lug fournie par le triomphal soleil de l’été durant des semaines favorisait la maturation du blé. C’est pourquoi Lugnasad est liée au cycle agraire et au cycle cosmique (fête sous le signe zodiacal du Lion), défini à partir de l’observation et de la position des astres dans le ciel.
Selon la croyance, c’était par l’union du Ciel et de la Terre que venait l’abondance sur la Terre-Mère, symbolisée par les récoltes qui venaient nourrir ses enfants. Ce symbole rappelle que Lugnasad est logiquement un moment de prospérité, au cours duquel on célèbre à la fois la paix et l’amitié, tandis que les druides président à une redistribution équitable des richesses.
C’est aussi le sacrifice qu’a fait Tailtiu, la mère adoptive de Lug que l’on célèbre durant Lugnasad. Tailtiu serait morte d’épuisement après avoir « transformé les forêts d’Irlande en verts pâturages et riches plaines fleuries de trèfles, afin d’assurer la pérennité et le bien être matériel de son peuple ». C’est de là que viendrait le trèfle comme symbole de l’Irlande.
Les historiens disposent de peu d’informations sur les traditions et les rituels qui définissent la fête de Lugnasad. Il est probable que dans les pays comme l’Irlande (Lúnasa), l’Écosse, la fête débutait par la tradition de l’offrande des prémisses de la moisson. A l’instar du blé, « sacrifié pour nourrir les hommes », un taureau était ensuite sacrifié avant d’être offert lors d’un banquet. Le repas copieux constitué aussi de légumes, de fruits, de poissons des lacs et des rivières, de lait, de grains de blé était ponctué de danses. Le journaliste et folkloriste spécialiste des traditions en Irlande, Máire MacNeill, évoquait l’un des moments phares de la fête qui consistait à figurer la disparition de la divinité pour pouvoir en célébrer ensuite le retour. On constate aussi que des vestiges de cette fête et de ses traditions peuvent subsister sous diverses formes, dans les pays de l’ancienne Keltia. En Irlande, bien sûr, mais aussi dans certaines régions qui honorent la vierge pendant la fête de l’Assomption le 15 août.
Dans diverses îles comme en Gaule, par exemple à Lyon connue à l’époque sous le nom de Lugdunum, Lugnasad était un une fête récréative et ludique puisqu’on s’adonnait à divers jeux et concours. Ces activités n’étaient pas seulement sportives et physiques, puisqu’on attestait de concours de chants, de déclamation (bardes) et de poésie. Toutes en revanche avaient pour unique objectif de « célébrer la force et la fertilité des hommes de la communauté ».
Pieter Bruegel, La Moisson, 1565. Depuis la période néolithique et jusqu’à nos jours, la moisson est un moment capital de la vie agraire des sociétés européennes.
Pour aller plus loin, voici quelques lectures qui vous donneront de plus amples informations sur les Celtes:
- Les Dieux de la Gaule, de Paul-Marie Duval aux éditions Payot,
- Les Fêtes celtiques, de Françoise Le Roux et Chr.-J. Guyonvarc’h
- Le livre des symboles celtes : Symboles, rites et légendes pour la vie quotidienne de Joules Taylor
- Les Celtes : Histoire et dictionnaire de Venceslas Kruta
- Club Med Cancun Resort : une semaine fantastique au Mexique - Déc 2, 2021
- Voyage à Dubaï : 4 activités pour en avoir plein la vue - Nov 25, 2021
- Club vacances en famille en Europe : 5 idées d’évasion au soleil - Nov 18, 2021
Bonjour,
Merci pour cet article sur lugnasad, je trouve la description très intéressante et tout à fait pertinente, mais pour la date, j’aimerai bien savoir comment vous en arrivez au 15 août, soit l’assomption ?
Car personnellement toutes les sources que j’ai vues, et ce que je pense, c’est que la fête de lugnasad se fête plutôt début août. Depuis le calendrier solaire, on fixe arbitrairement cette fête le 1er août, tout comme les autres fêtes celtes de la grande roue de l’année qui sont fixées le 1er mai pour Beltaine, 1er août pour Lugnasad, 1er novembre pour Samahain, et 1er février pour Imbolc. On est à chaque fois 40 jours après l’équinoxe ou le solstice. Et la fête se trouve le jour de la pleine lune ou lune noire le plus proche de ces 40 jours. Donc lugnasad 2020 devait se fêter à la pleine lune du 3 août et en 2019 la pleine lune tombait le 1er août. Ce qui tombe bien. Pour moi on voit encore les traces de cette fête dans la tradition d’allumer un feu le 1er août, qui a été repris par la fête nationale suisse !
Quand au 15 août, c’est la proportion dorée entre le solstice et l’équinoxe. C’est aussi un moment important. Mais pour moi ce n’est pas lugnasad. Pour moi c’est l’opposé/complémentaire de la fête du 14 février, la St-Valentin, anciennement les luppercales romaines. On fête la femme dans les deux cas, mais en février c’est la femme vierge et en août c’est la femme mère.
Voici donc mon avis. Mais je suis prêt à en débattre, vu que ce passé est très méconnu.
Alors joyeuse assomption… fête des mères…