« Venir d’ailleurs » telle est la
traduction exacte, dérivé du grec, du mot « exotique » ; et
les thaïlandais l’ont bien interprétée dans leur langue puisqu’ils l’on traduite
par « maa jaak thang prathet » : « qui vient d’autres pays ».
Mais qui vient d’ailleurs ne veut pas forcément dire de loin. Pour celui qui ne
voyage que dans sa tête, l’exotisme est de l’autre côté de la rue, hors de son
quartier, dans une autre ville ou une autre région. Pour des raisons personnelles,
mais aussi pour des raisons d’interview avec une journaliste (pour mon roman
« Theatre d’Ombres ») du NORD LITTORAL le journal local, je me trouve
en ce moment à Calais, ma ville natale, cette ville un peu hybride :
anglaise d’une occupation lointaine, anglaise parce que ville de passage mais
aussi « cht’i », parce que ville du septentrion. Ici certaines
expressions en patois sont directement dérivées de l’anglais, mais « cht’iisées ».
Ici, de quelque chose qui est « mal fichu », « mal
ficelé », pour tout dire, qui ne vaut rient, on dit – et je viens juste de
l’entendre dans un magasin – « C’est du rataque min tien ». Alors, vous
parisien et autres habitants de pays lointains et pas forcément exotiques, vous
vous demandez ce que cela veut bien dire. En « dépatoiisant », cela
devient – et ça perd tout son sens et sa saveur
– « Rattache mon
chien ». Ici, à Calais, on ne
prononcera pas les mots anglais « à l’anglaise », mais on les « calaisiennera »
et le mot Leavers par exemple, (nom du célèbre inventeur de métiers à fabriquer
la dentelle qui a fait en son temps la réputation de Calais et qui se prononce
« liversse » en anglais), deviendra Léaversse en calasien, comme s’il
fallait rejeter le peu de ces origines britanniques que beaucoup ont dans leur
sang et dans leur nom de famille : Barton, Wallet Nelson, Meats, Wallington,Way,
Tyler, Townsend, Spyrock, Nelson, Meats, Lost, Bacon, Lockwood (Didier Lockwood
est originaire de Calais et son père, Yves, également musicien, était le
meilleur ami de mon père).
A Calais, ville du quart monde quasiment, car difficile de trouver un café internet, pas de 3G….. on continue d’appeler nos voisins de la perfide Albion, des « Zinglais »…. mais c’est ma ville et ce qu’elle n’a pas en technologie et en restaurants chics, elle l’a en gentillesse. Politesse, gentillesse, sourire….
Alors depuis Calais la cité des 6 bourgeois, j’envoie un grand salut au pays du sourire….
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