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La marche du cavalier de Genevieve Brisac ou un livre pour comprendre la création littérature féminine et la manière dont les femmes peuvent devenir elles-mêmes par l’écrit.
C’est la colère qui est à l’origine de ce livre, celle éprouvée par Genevieve Brisac devant le refus de Nabokov de lire les œuvres de Jane Austen et ses arguments pour justifier ses préjugés face aux femmes écrivains, en général.
Dès le début, son propos est clair : elle n’écrit pas pour répondre à une interrogation sur l’existence de la littérature féminine mais pour comprendre ce qu’est la création littéraire, et celle des femmes en particulier.
La marche du cavalier, c’est cette façon d’avancer en s’éloignant dans un premier temps de sa trajectoire toute tracée, pour mieux dérouter l’autre et contrer ses attaques prévisibles. C’est le chemin parcouru par de nombreuses femmes écrivains pour parvenir à s’exprimer et devenir elles-mêmes. Genevieve Brisac montre que s’imposer est toujours difficile pour les femmes qui écrivent. Même s’il n’est plus besoin de se cacher derrière un pseudonyme masculin, il n’est pas toujours évident d’assumer ses choix et son style, de résister à la crainte de déplaire et à l’envie de plaire. Les femmes écrivains dont elle choisit de parler dans ce livre ont vécu ces difficultés mais en ont enrichi leur œuvre et c’est ce qui fait leur importance.
Grâce à cette lecture, j’ai découvert plusieurs auteurs dont je ne connaissais même pas le nom, comme Grace Paley, Ludmila Oulitskaïa ou Sylvia Townsend Warner. J’ai très envie de me plonger dans leur œuvre et aussi de lire ou relire les autres qu’elle cite, surtout lorsqu’elle fait appel à l’une d’entre elles pour parler des livres d’une autre.
Ainsi Virginia Woolf, alors que Nobokov ne trouve qu’à exprimer l’ennui que lui procure la lecture de Jane Austen, préfère-t-elle s’interroger sur le choix de l’écrivain de décrire la banalité de la vie quotidienne, de raconter d’une façon détaillée les épisodes tels que les pique-niques, les bals, les visites dans le voisinage. Elle en dégage le talent de la jeune femme et ce qu’elle aurait pu produire si le temps lui en avait été donné.
La marche du cavalier – Genevieve Brisac
Editions de l’Olivier (2002)
Lu dans l’édition de poche chez Points (2012)