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Med Benzahra ; portrait d’un artiste méconnu

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Je ne le connaissais que de vue. Je savais qu’il était de ville d’El Asnam et que son père s’appelait Bentouiza, c’est un surnom qui lui a été donné par les habitants de la ville d’El-Asnam. Il ne refusait jamais d’aider les autres d’où le nom qu’on lui a donné et qui est tiré d’un mot arabe « Touiza » qui veut dire « entraide » ou « solidarité ».

Med Benzahra jouant du luth" lors de la commémoration de la journée de l'ariste à l'ODEJ sous le patronage du conseil consultatif culturel de la wilaya de Chlef le 7 Juin 2010

Je ne le connaissais que de vue. Je savais qu’il était de ville d’El Asnam et que son père s’appelait Bentouiza, c’est un surnom qui lui a été donné par les habitants de la ville d’El-Asnam. Il ne refusait jamais d’aider les autres d’où le nom qu’on lui a donné et qui est tiré d’un mot arabe « Touiza » qui veut dire « entraide » ou « solidarité ». D’ailleurs même son fils est nommé actuellement Cheikh Mohamed Bentouiza au lieu de Benzahra Mohamed. Je vous donne ici une petite biographie de ce cheikh méconnu qui chante très bien le « maghribi » avec une note bien personnelle faisant de lui un artiste très considéré dans le milieu de la musique à Chlef.

De G à D : Med Boudia – Houari Abdelkrim – Med Benzahra » recevant un diplôme d’honneur en présence de Mohamed Boudia, écrivain et de Houari Abdelkrim, chroniqueur culturel à Radio Régionale Chlef (87.7 FM)

Mohamed Benzahra (cheikh Mohamed Bentouiza) est né le 23 Mars 1954 à Chlef. Il est marié et père de 7 enfants. Il a appris à jouer de l’instrument de musique sur le luth « ôud » de son grand frère dès l’année 1970. Il a joué avec un groupe de Tlemcen. Puis il créa son propre groupe de musique moderne ou « maghribi » qu’il appela « Ferkat El Ôud ». Il avait élit domicile dans les caves du monoprix « ex-Cité An-nasr ». Ils faisaient leurs répétitions à côté de la source qui surplombe le Chéliff et qu’on appelle « El Ançor » dont l’eau, disait-on guérissait certains boutons de par sa composition soufrée. Je vous donne ici quelques membres qui ont composé « Ferkat el ôud » en l’occurrence : Benzahra Mohamed dit Cheikh Mohamed Bentouiza, Benzahra Salah, Djaâfar Miloud, Djaâfar Brahim, Guélil Smaïn, Rahou Djilali, Abdellah El Achari, Nacer Nasser dit Medjdoub, M’hamed Mekhata, Abdelkader Rachidi, Sahnoun, etc…Il a assisté avec sa troupe dans une fête familiale à la cité Bensouna en 1971 et le cachet qu’il perçut avec sa troupe ne dépassa pas les 160 dinars algériens pour toute la soirée. C’était sa première apparition en public. C’est lors de cette fête qu’il eût avec son groupe, une notoriété des plus grandes. Ils étaient sollicités partout et par tout le monde. La première fois qu’ils se sont produits, ils ont été pris pour des marocains. Ils avaient un programme chargé. La matinée, ils animaient les fêtes de circoncision et la soirée, les noces (mariages).Presque tout le groupe était volontaire au niveau du Croissant Rouge Algérien à Chlef. Sur proposition de Monsieur Halim Senouci, alors président du Comité de Wilaya du Croissant Rouge Algérien, le groupe « Ferkat El Ôud » fut délocalisé et put se fixer au sein du siège du Comité de Wilaya du Croissant Rouge Algérien. Par la suite, Monsieur Halim Senouci gravit les échelons de par son abnégation à vouloir servir les autres et fut nommé  Représentant de l’Afrique et du Moyen-Orient au niveau du Comité International des Croix et Croissants Rouges à Genève. Il fut remplacé au niveau du Comité de Wilaya de Chlef par Monsieur Boudriâ Maâmar auquel nous souhaitons un prompt rétablissement.

Med Benzahra

Lors de notre entretien Cheikh Mohamed Benzahra nous dit qu’il ne regrette nullement d’avoir mis sur pied « Ferkat El Ôud », bien au contraire, cela m’a permis de connaître des gens formidables, je me suis fait des tas d’amis et j’ai côtoyé des stars de la chanson moderne ou maghribi. Nous avons toujours œuvré pour le bien de l’art et de la culture en général. Nous avons toujours été présent pour porter assistance aux pauvres ce qui était devenu notre tâche quotidienne au niveau du Comité de wilaya du Croissant Rouge Algérien. Au lendemain du séisme du 10 Octobre 1980, nous avons été contraints d’arrêter nos représentations car nous avions d’autres chats à fouetter au sein du Comité de Wilaya du Croissant Rouge Algérien. L’éclatement de la ville au lendemain du tremblement de terre a été pour quelque chose dans l’arrêt des représentations de « Ferkat El Ôud ».

Ce n’est qu’en 2007 que, sur instigation de Monsieur Khélifa Berrabha que je repris mon luth et m’intégrais dans « Ferkat El Hachimia » qu’il dirigeait et qui tire son nom du regretté El Hachemi Guerouabi qui est l’oncle maternel de Khélifa Berrabha. C’est toujours Cheikh Mohamed Benzahra (Bentouiza) qui nous livre ses impressions et nous retrace son passé et sa vie artistique : J’ai fait plusieurs soirées artistiques et le public nous demandait à chaque occasion.

C’est grâce à Hafi Amouri et Ali Rachidi qui m’ont aidé et qui m’aident encore pour la concrétisation d’un projet d’une compilation sur C.D. qui sortira très prochainement. C’est un recueil de chansons dont les paroles sont on ne peut plus correctes et qui peuvent être entendues et écoutées par toute la famille. En passant, je ne remercierais jamais assez Monsieur Rachidi Kamel pour son soutien total et inconditionnel pour m’avoir intégré au niveau  de la famille des artistes lors d’une soirée présentée par le groupe « El Afrah » dont la création revient au regretté Moulfi Djelloul qui était un chantre du chaâbi.Il n’y avait pas une fête qui se tenait sans la présence de « Ferkat El Ôud » qui était connu sous ce nom au lieu de Ferkat Mohamed Bentouiza. Mon espérance, c’est de pouvoir ouvrir un lieu culturel que j’appellerai « Bit El Ôud ». J’ai plusieurs instruments de musique chez moi dont je citerais quelques-uns : 6 luths, un synthétiseur, derbouka, tare, bendir, violon, taridja (tambourin ou petite derbouka), tout l’appareillage électrique avec amplificateur et haut-parleurs et même une boite à rythme.

Mon souhait le plus cher est de voir se concrétiser ce projet dans les meilleurs délais et j’attends l’assistance des autorités locales et de tous les habitants de Chlef pour réaliser ce projet qui me tient à cœur.Je termine ce portrait de Mohamed Benzahra avec l’espoir que son projet puisse voir le jour le plus rapidement possible. A tous ceux qui aiment la musique et l’art de lui prêter assistance pour la concrétisation de son projet qui serait d’un apport culturel conséquent pour la ville de Chlef, la wilaya de Chlef et pour le patrimoine national de la chanson moderne.

Mohamed Boudia – Ecrivain – Chlef

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