En ces temps de Noel orthodoxe en Serbie, nous voici en train de découvrir des traditions et coutumes propres à différentes régions et religions… Bien que catholique, et partiellement pratiquante (donc fêtant Noël le 25 décembre), je vis dans un pays orthodoxe, mariée à « l’un de leurs »… j’ai donc l’occasion de suivre et d’apprendre beaucoup sur leur manière de voir les choses. Et, je me rends compte, au fil des années que finalement, très peu de différences subsistent, car on retrouve des points similaires dans les traditions un peu oubliées, et pourtant bien pratiquées dans certaines régions du monde, ainsi qu’en France.
Pour commencer, il faut bien préciser une chose : Orthodoxe veut dire (en traduction libre) « gardienne de tradition »… par rapport à Catholique qui veut, en gros, dire « Celle qui unit »… ! et finalement, la seule différence entre les deux est dans le fait que l’Orthodoxie reste liée, de manière quasiment têtue, aux traditions d’antan, alors que l’Eglise catholique essaie d’évoluer, si ce n’est dans la théorie, alors bien dans la pratique.
1. Les « slava » – fête du Saint Patron de la famille (qui tient ses origines entre autres du « culte de l’Esprit bienveillant » vous en trouverez notion dans une bonne quantité de mythologies, slaves mais aussi nordiques – où ils apparaissent souvent en forme d’Elfes et autres lutins) – chaque famille choisit ou hérite d’un saint Patron qu’elle est obligée de fêter chaque année. Un peu comme le fait de fêter un saint chez nous (moi c’est la Ste Carine, par exemple) – mais finalement, au lieu de fêter chaque prénom de la famille, on fête un Saint unique – qui est de ce fait, protecteur de la famille en question. Cette « slava » donne lieu à des festivités assez importantes – un (ou plusieurs) repas très copieux, mais détient en soi LE principe de l’eucharistie – le pain, le vin et la lumière (cierge)… le corps et le sang de Christ, la lumière de Dieu… ou encore la Sainte Trinité.
3. Les coutumes de mariage… un pot-pourri de différentes traditions issues de plusieurs religions en réalité – dont certaines tirent leur origine de l’islam (achat de la mariée), du judaïsme (casser une assiette en quittant la maison familiale pour la mariée), coutumes issues du paganisme (tirer sur une pomme, symbole de bonheur et de santé, afin d’avoir le droit d’acheter sa mariée – pour le marié futur)… ce sont que des exemples d’une liste trop longue qui pourrait faire, à elle toute seule, l’objet d’un avis futur.
Symboles et rites spécifiques pour Noel orthodoxe en Serbie
Le vin – obligatoirement rouge – c’est l’équivalent du vin de Christ. Mais pas seulement ! Ce vin, disposé dans un gobelet spécial à côté du cierge, est mélangé à de différentes épices et petites graines – sensées donner le bonheur et surtout la santé aux membres de la famille.
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* en grattant un peu par ci et par là, j’ai retrouvé dans une contrée perdue une « cesnica » qui ressemble vachement à notre galette du Roi – faite avec un semblant de pâte feuilletée, avec des noix et noisettes (au lieu de la pâte d’amande) et bien sucrée… en la mangeant on a bien l’impression de manger une « bakhlava », le sirop sucré en moins…
La paille – pour symboliser la paille sur laquelle est né le Divin Enfant. On en fait plusieurs usages, le plus important étant d’en amasser une bonne quantité, afin d’en dresser une table (ça s’appelle une « sofra » (lire : ssoffra) – qui sera recouverte d’une nappe neuve. Ceci dit, ce procédé est assez difficile dans nos appartements modernes respectifs, alors la plupart de gens se limite à mettre un amas de paille sous la table, et en dispose un peu sur la table aussi.
L’arbre – contrairement au sapin communément présentant le symbole de Noël, ici le sapin est le symbole de Nouvel An, et est en fait une tradition introduite assez récemment (une cinquantaine d’années en tout). Dans les pays orthodoxes c’est le chêne qui est à la fête. Sachant que le sapin, en gardant son habit vert est un symbole de vie, malgré la « mort » qu’apporte l’hiver, et donc une promesse de « vie éternelle » en quelque sorte, le choix des prêtres orthodoxes à été tout autre. Il faut les comprendre, les rites celtes (et autres) étaient trop pratiqués – sachant que le chêne ne perd pas tout à fait ses feuilles. Non. Elles sèchent certes, en prenant une couleur dorée aux reflets rouges, mais restent accrochées aux branches. Ce n’est qu’à la fin de l’hiver que les bourgeons « pousseront » les vieilles feuilles. Du coup, l’arbre semble « vivant », même en hiver à côté d’autres espèces !
Dans les anciens temps, c’étaient le père de famille et le fils ainé, qui partaient à l’aube du Jour de Réveillon, chercher le « badnjak » (lire « badnyac »)… un arbre de préférence très jeune, et bien garni de feuilles. Ce « badnjak » sera, le soir venu, rentré dans la maison, aspergé de vin et de miel, puis, à l’exception d’une branche (mise à côté de la porte), sorti pour être brûlé – le feu représentant le bonheur et la lumière de la parole divine. Aujourd’hui, cette coutume est sauvegardée que dans les églises, monastères et quelques milieux ruraux… Pour la plupart, les citadins achètent une grosse branche bien garnie qu’ils ne brûlent pas, mais la déposent à côté du sapin.
Rites et Signification durant le Noel orthodoxe en Serbie
Journée et soirée de réveillon de Noel orthodoxe en Serbie
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La journée du réveillon de Noel orthodoxe en Serbie est plus ou moins consacrée à la préparation des mets pour le réveillon lui-même, ainsi que pour le jour de Noël – sachant qu’en principe pour Noël on ne fait absolument rien sauf manger et aller voir des amis… (heureusement que cela ne dure qu’un jour, car franchement ! trop dur pour la ligne !). Entre mets « maigres » pour la soirée, et ceux qui seront mangés demain et qui ne doivent, en aucun cas être goûtés le jour même… il y a du boulot !
Au menu du soir du réveillon de Noel orthodoxe en Serbie, donc :
« le prébranats » – c’est des haricots blancs cuits à l’étuvée (et à l’eau uniquement – point de lard pour un jour « maigre » !) pendant plusieurs heures, puis « rôtis » au four, avec de l’oignon, du laurier, de l’ail, du paprika de fines herbes et de l’huile…. Un délice pour toute personne qui l’a goûtée (même les Français adorent) – mais un tantinet lourd pour l’estomac – donc à manger avec modération
Tourte de champignons (et autres légumes)- une espèce de gâteau fait avec des feuilles ressemblant aux feuilles de brik. On en fait le plus souvent aux champignons ou poireaux-pomme de terre… avec une version sucrée, aux pommes (ressemblant un peu au strudel allemand)
Dessert – fruits secs, dont noix, noisettes, dates, figues, raisins, abricots, fruits de saison (oranges, mandarines, pommes – mais point de banane, pourquoi, mystère…), strudels « maigres ».
Il est à préciser que, si l’Eglise organise des veillées pour le soir du Réveillon, si la famille opte de ne pas y participer, et donc sortir de la maison, celle-ci est fermée à clé dès la nuit tombée, et n’est ouverte que le lendemain au moment de l’arrivée du « polozajnik ». Il est là, encore une fois, question d’un rite très ancien, sensé protéger la famille des « esprits malins », en attendant la confirmation de la naissance de Dieu. Bien sur, ces rites peuvent paraître très austères à des « non-habitués ». En effet, l’accent est bien mis sur la retenue maximale. Mais même ainsi, cette petite tradition n’est pas dénuée de charme : pendant un court moment, on se retrouve dans un décor très rustique, avec du feu dans la cheminée (si la maison en est équipée, bien sur), des cierges, le fait de manger « par terre »… que mon fils trouve tellement intéressant que je me demande si je ne vais pas leur faire cette surprise cette année… Du coup, et surtout quand il neige, le contraste est vraiment saisissant… entre le désert blanc et sourd de la nature figée dans la glace, et le chaud rouge et doré au rendez-vous dans chaque maison, ça fait revenir très loin en arrière !
Un moment magique en somme, malgré le fait qu’il n’y a pas véritablement de cadeaux pour les enfants (que des oranges !)… bien qu’il y a de plus en plus de familles qui renoncent d’offrir pour le Nouvel An (31.dec) et préfèrent donner pour Noël (fêté le 7 janvier, selon l’ancien calendrier, encore en vigueur dans certains pays orthodoxes y compris la Serbie)… Bien sur, c’est assez logique, car dans le temps, l’orange était un luxe, et du coup on en réservait pour les plus petits, qui en recevaient pour Noël. Chez nous, le problème ne se pose pas vraiment, vu que les cadeaux arrivent au Noël catholique !
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(¸.•´ : (¸.•´ : (´¸.•*´¯`*•* Le jour de Noel orthodoxe en Serbie
C’est fait… le divin enfant est né. On se lève tout en douceur, on se salue, on se félicite et on échange nos vœux… A ce moment là, quelqu’un frappe à la porte. C’est le « polozajnik » un personnage clé de la manifestation, vu que c’est à cause de lui qu’on ouvre la porte de la maison. Le polozajnik est un ami (ou une personne qui passe par hasard (mais c’est rare de nos jours, aujourd’hui on se met d’accord bien en avant !)… symbolisant l’ange qui annonce la bonne nouvelle. Il entre dans la maison avec la branche de chêne laissée à côté de la porte à cet usage, lancera quelques piécettes et le reste de grains divers (eux aussi laissés avec la branche), saluera la maisonnée, puis ira auprès du feu afin de prononcer les vœux pour la famille. Le truc est de « touiller » la braise avec la branche en chêne en espérant faire des étincelles, avant que la branche se consume. Ceci est, bien sur, pratiqué que par un adulte, qui en même temps souhaite le bonheur, la santé et la prospérité de la maisonnée.
De nos jours, les foyers (de feu) sont rares, alors tout se fait sur une plaque de cuisson, à l’aide d’un peu de café moulu. Essayez de jeter un peu de café sur une plaque très chauffée, la fumée qui s’en dégage est très plaisante et ça ressemble vraiment à la braise, sauf que ça ne brûle pas – ce qui est, finalement, très sécurisant. De plus, la branche ne s’enflamme pas – ce qui est, à mon sens bien mieux ! Une fois la bénédiction et les souhaits prononcés, il est temps d’une petite collation – raki et vin rouge cuit pour les adultes, jus de fruit rouge pour les enfants… on rompt la « cesnica », on trinque, on rigole…
Finalement, arrive le repas de Noël – ouvert à tous – même au « passager de fortune »… et au menu… la grande fête :
Cochon de lait (ou agneau – ce qui est bien ma préférence – bien qu’il est assez difficile d’en trouver un en cette saison)
Pomme de terre « façon grand-mère » cuites dans le jus du rôti
Salades de saison
Ce menu est bien plus ressemblant à un menu proposé en France – sauf qu’il est bien abondant… Donc, si jamais vous êtes invités à un repas de Noël orthodoxe, un petit conseil : mangez de tout, mais en très petite quantité – ce repas est un de ces repas qui durent pendant des heures (moi j’appelle ça un repas « à rallonges »). N’hésitez pas de faire des pauses. C’est uniquement à cette condition que vous prendrez vraiment plaisir à ce repas plus que gargantuesque, et que vous n’en souffrirez pas par la suite ;o)))) !
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(¸.•´ : (¸.•´ : (´¸.•*´¯`*•* Voilà… ceci était un petit aperçu d’une tradition de Noël presque inconnue en France. Un moyen de jeter un coup d’œil dans un rituel qui s’est sauvegardé malgré le temps qui passe. Bien sur, il ne m’était pas vraiment possible d’en parler de façon plus courte – vu qu’un tas de choses nécessitaient des explications plus approfondies. J’espère que ce récit vous à plu, et peut être un peu aidé à comprendre la mentalité de ces gens, parmi lesquels je vis aujourd’hui, et qui font une partie de mes origines, malgré le fait que j’ai découvert l’Orthodoxie qu’en me mariant. Sur ce, je vous fais plein de bisous à tous, et je vous souhaite des préparatifs de Noël sereins et dans le bonheur… ainsi que de bonnes fêtes à tous ceux dont Noël ne fait pas partie de leur tradition :o). .*´¨ ) *
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Mir Boziji…Hristos se rodi! Srecan Bozic
Noël tzigane en Serbie
https://youtu.be/VvlnbOlmnJs
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