C’est Marie mère de Jésus. Avec son visage, innocent, à peine sorti de l’enfance, je pense plutôt en l’admirant à une grande sœur de son fils. (découvrir l’original)
La précision de la représentation, son geste pour retenir son fils turbulent lui donnent une présence charnelle. En même temps, sa prestance noble, le drapé somptueux de son manteau doublé, sa couronne font d’elle une reine.
Ce contraste souligne le caractère exceptionnel de Marie, une femme parmi les femmes et mère de Dieu.
Jésus, vêtu d’une tunique raffinée, est charmant : il n’a pas les proportions d’un adulte en réduction comme on le voit si fréquemment dans ce type de représentation. Son visage et ses boucles blondes, ressemblances à Marie, rappellent l’Incarnation du Fils de Dieu, en prenant littéralement chair de sa mère.
Vierge à l’enfant, Nostre Dame de Grasse – vers 1451/1475
Pierre et polychromie, H 112cm, L 75cm, P 38cm, Musée des Augustins, Toulouse
Leurs regards sont tournés dans des directions opposées, conférant à l’enfant un air de profonde indépendance ; chose rare dans les statuaires.
La mère ne jouit pas de son enfant : elle garantit tendrement sa sécurité, tout en lui laissant ses préoccupations à lui – celles de son Père…
En se laissant accaparer ailleurs, elle annonce le dessaisissement de son fils le jour de sa crucifixion. Peut-être est-ce là une clé de sa mélancolie qui s’inscrit sur son visage. Tout en restant obéissante à Dieu, comme le suggère le livre qu’elle maintient sous son bras droit.
- Edouard II, Christopher Marlowe - Juil 5, 2014
- Le Roi vierge de Catulle Mendès ou la tragédie de Louis II de Bavière - Juil 5, 2014
- Le Livre de Raison d’un roi fou ; Louis II de Bavière vu par André Fraigneau - Juil 5, 2014