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Port Louis (Morbihan) – La Compagnie des Indes ; une invitation au voyage lointain

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Port Louis se trouve en face de Lorient  dans le Morbihan en Bretagne. Lorient? L’Orient.

Le musée de la Compagnie  des Indes est admirablement bien situé dans la citadelle.

Le fort fut construit par les Espagnols. Les Espagnols ? Le Duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne et ligueur les appela au secours après l’assassinat du Duc de Guise. En 1590, 3000 Espagnols débarquèrent donc et la citadelle « Fuerte del Aguila » fut édifiée et ils ne furent chassés par Henri IV qu’en 1598 et la citadelle démolie. Louis XIII décida en 1616 de confier les travaux à Corbineau bâtisseur du château de Brissac.

Nous passons un pont de pierre sur les douves puis plusieurs porches avant d’arriver dans la grande cour carré : la place d’armes.   C’est là que s’ouvre le Musée de la Compagnie  des Indes sur la boutique justement qui vend des épices et du thé parfumé avec beaucoup d’autres objets merveilleux, porcelaine de Chine,  soieries et indiennes et divers objets aux motifs exotiques.


Plusieurs caisses de bois présentent les marchandises : café, poivre, cardamome, clous de girofle….les épices sont entassées, des sacs et sachets de tissus agrémentent la présentation.Les  routes du commerce : routes de la soie, route de la porcelaine moins connue sont illustrées sur de belles cartes. On voit les trajets des premiers explorateurs : les Portugais, doublés ensuite par les Hollandais ,Français et Anglais faisaient route vers l’Inde. Je redécouvre les noms anciens de Coromandel et Macassar,  que j’aurais été bien incapable de localiser. ’Une magnifique maquette présente les différentes étapes de la Compagnie des Indes : Compagnie Colbert, Laws puis Calonne. Un magnifique pastel montre Madame de Sévigné arriver à Lorient.

Les salles suivantes sont consacrées à la vie sur les chantiers navals (maquette extraordinaire qui montre les ouvriers en train de scier, porter les poutres, les assembler installer les gréements…) Dans une vitrine tous les moments de la vie sont évoqués, les cuisines du capitaine et celles des matelots, le médecin en train de soigner, le prêtre qui donne l’extrême onction, le calier en train de faire l’inventaire de ses barriques …un bateau est découpé en tranches horizontales montrant le chargement des cales ainsi que les différents ponts, les cabines des officiers, les logements des hommes, puis sur le pont supérieur on assiste même à une rixe…

Le long voyage aux Indes faisait le tour de l’Afrique : les escales africaines sont largement détaillées, Gorée mais aussi Ouidah que nous connaissons bien, gravures des rois de Ouidah, une magnifique défense d’éléphant sculptée des rois de Bénin, et dans les vitrines le dieu Ogun, et des saynètes en laiton : roi perché sur son très haut trône, ombrelle l’abritant sans doute mais aussi femmes en train de piler, musicien … ces objets sont d’une très grande finesse, je n’en ai jamais vus de si beaux ni à Abomey ni au Quai Branly. Une vitrine entière est consacrée à Paul et Virginie qui ont été le sujet de nombreux tableaux et gravures, une carte de la Réunion.

La deuxième partie de l’exposition a pour lieu l’Asie : Pondichéry d’abord avec les tissus indiens, cotonnades blanches et mousselines d’une grande finesse mais d’une simplicité étonnante. Extraordinaires « indiennes » colorées, au hasard des étiquettes j’apprends qu’il fut interdit en France de les porter tant elles étaient prisées, et que cette interdiction détourna cette marchandise aux impressions colorées vers l’Afrique, préhistoire des wax et des imprimés africains ?

Les artisans des comptoirs français d’Inde étaient également des ébénistes, le mobilier exotique est fastueux : un lit ovale imitant un temple avec son toit bleu est tout à fait original. Le port de Pondichéry et la demeure de Dupleix sont reconstitués sur une maquette où évoluent toutes sortes de bateaux.

Courte évocation du  Siam : gravures montrant l’ambassade du roi de Siam à la cour de Louis XIV avec la mission de Phaulkon et des Jésuites.

Nous arrivons maintenant à Canton : le port sur la rivière des Perles et les différentes délégations européennes sont représentées avec nombre de jonques et de petits bateaux asiatiques recouverts d’un demi-cylindre de bambou. Une fastueuse collection de porcelaines chinoises est exposée, bleus et blanches, rouges et blanches, vertes… certaines sont manufacturées exprès pour l’occident et les motifs sont parfois religieux ou présentent les armoiries des futurs possesseurs. Une armure japonaise termine le voyage.

Impossible de ne pas être tentées par de si jolies marchandises. Raisonnablement je choisis deux paquets de thés parfumés et moins raisonnablement on achète une porcelaine pour les épices délicates


Pour aller plus loin :

Port Louis (site officiel)

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