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Qui veut aller enseigner dans le sud ?

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Depuis 2004, plus de
4300 personnes ont été tuées dans le sud de la Thaïlande, dans les provinces de
Yala, Narathiwat et Pattani. 30 000 soldats sont déployés en permanence dans
cette région pour assurer la sécurité.


Dans le passé, cette
région du sud était une région autonome, un sultanat malais. Jusqu’à ce que la
Thaïlande l’annexe au pays il y a environ un siècle, provocant des décennies de
tension. Les plus terribles ayant repris en 2004.


Dans la presse thaïlandaise de ces derniers jours, je
relève :


– 5 aout : un officier de police est tué a bout
portant


– 7 aout : 3 morts : 1 soldat et un couple bouddhiste


– 8 aout : 1 ranger est tué


– 9 aout : 1 homme est décapité, il avait 20 ans et
travaillait dans une plantation d’hévéas.


– 10 aout  les
enseignants sont particulièrement visés et la moitié des forces de police est   chargée de les protéger, les 26 juillet un
directeur d’école a été tue a bout portant dit un enseignant qui ajout
« on a peur que nos écoles soient brulées »


– 13 aout : 1 policier est tue par un homme à moto


– 14 aout 3 personnes sont tuées dont 2 policiers et 1
couple qui partait travailler dans les plantations


– 23 aout : 2 personnes tuées et 5 autres blessées
dans une explosion sur un marche


– 25 aout : 1 employé de plantation d’hévéas es tué
alors qu’il se rendait avec sa femme, en moto sur la plantation


– 28 aout : 1 musulman est sur la route de Pattani


– 29 aout : 1 couple tué sur la route dans leur
pickup en partant travailler


– 3 septembre : 1 soldat et 1 militant tués


– 5 septembre : 1 bombe explose et blesse 10
motocyclistes sur un parking


– 7 septembre : 1 surveillant d’école tué,  plus 2 enseignants sur le chemin de l’école


Rien que dans la
province de Narathiwat, 400 écoles ont été fermées. Les enseignants sont la
cible favorite des tueurs car ils sont les symboles de l’autorité du
gouvernement. Les insurgés islamiques considèrent, en effet, que le système
d’éducation traditionnel cherche à imposer la « culture bouddhiste ».


Dans mon journal de
2004, alors que je recevais une proposition pour aller enseigner à Songkhla
dans le sud, (on me déconseilla d’y aller par la suite)  j’écrivais (petit rappel de l’histoire récente) :




 

« La
Thaïlande est faite de notre chair et de notre sang.


« Le
sol de la mère patrie nous appartient.


« Tous
les Thaïs sont résolus à rester unis.


« Ils
chérissent la paix, mais n’ont pas peur de combattre.


« Ils
ne laisseront jamais personne les soumettre.


« Ils
sacrifieront chaque goutte de leur sang pour la nation.


« Et
garantir au pays une éclatante victoire.


La
musique de cet hymne a été composée en 1932, année du coup d’état qui mettait
fin à la monarchie absolue sous le règne de Prajadhipol
« lumière du peuple » Les paroles 
sont nées en 1939,  sous la plume
d’un colonel –  toujours les
militaires – année où le Siam prenait le nom de Thaïlande.  Je ne suis pas sûre que mes élèves
connaissent réellement les auteurs de ce chant patriotique, mais tous ces
potaches, les yeux encore plein de sommeil, sous la pluie ou sous le soleil
ardent,  se plient chaque jour et avec la
même conviction  à ce rite  immuable.


Ce
nationalisme  triomphant remonte à la
naissance du royaume, mais s’est exprimé de façon plus violente sous la férule
autoritaire du Colonel Pibun Songkram
(le bien nommé « guerre »), chargé d’assurer la régence du roi Rama
VIII trop jeune alors pour régner.


Rama
VIII était le frère aîné de l’actuel roi Bumiphol
(que l’on prononce Boumipon…).
Il  disparaît mystérieusement en 1946. Sa
mort –  vrai ou faux suicide – restera
une énigme de l’histoire thaïlandaise. Il n’est d’ailleurs pas recommandé d’en
parler ouvertement.


C’est
à cette époque que Pibul Songkram
change le nom du pays.
Siam
(Prathet Sayaem) devient Thaïlande (Prathet thaï).
Siam
sonnait trop « chinois » aux oreilles du colonel, tandis que
Thaïlande signifie « pays des hommes libres ».


Aujourd’hui, être thaï,
c’est adhérer à trois grands principes : la Royauté (le roi est le père du
peuple), la Nation (représentée par le drapeau rouge blanc bleu) et la Religion
(Le Bouddhisme) Environ 90 % de la population est bouddhiste, ce qui en fait
quasiment une religion d’état, en tous cas la religion officielle du pays.


« La violence en
Thaïlande (voir ma note de la semaine dernière « un pays a deux visages) pose un tel problème aujourd’hui
lit-on dans le « Bangkok Post », que le ministre de l’éducation a
proposé au gouvernement d’envoyer les jeunes délinquants pour des « travaux
d’intérêt général » (community work) dans le sud du pays. Le gouvernement
n’a pas donné suite « Ce n’est pas au programme ».


Enfin, quelqu’un a dit
que « le sud n’était pas un camp de réhabilitation idéale pour jeunes
délinquants, » « Le sud a bien plus besoin de bons éléments que de
voyous » a déclaré un responsable d’une fondation pour jeunes.


Mais
aujourd’hui qui veut encore aller enseigner dans le sud ?

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Michèle Jullian

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