Envie de jouer les contrebandiers ? Cette randonnée est faite pour vous. Une balade de 4 jours qui vous emmènera à saute-mouton, entre mer et montagne, au travers des Pyrénées orientales. Au nord : la catalogne française ; au sud, la catalogne espagnole.
Au programme : Collioure la multicolore, la traversée de vignes rocailleuses, des escales tranquilles et gourmandes dans les petits ports, l’exploration du parc sauvage du Cabo de Creus, et pour finir, Cadaquès la blanche …
Cette randonnée Collioure – Cadaques est un grand classique des Pyrénées, elle figure au catalogue de nombreux opérateurs. Mais il est également très facile de l’organiser soi-même. A faire de préférence au printemps ou à l’automne, deux saisons où le climat est doux dans cette partie de la Méditerranée, et où il est nettement plus facile de trouver à se loger. Aucune difficulté particulière, les sentiers sont larges et leur surface le plus souvent lisse. Emporter une bonne carte ou un GPS, le sentier étant parfois peu balisé. Et prendre des chaussures de marche car il peut pleuvoir (pas souvent, mais quand ça tombe c’est du sérieux et le terrain peut très vite devenir glissant !)
Collioure au soleil levant déploie ses palmiers et ses façades cubistes. A l’arrière-plan, on devine déjà les petites grimpettes qui attendent le randonneur.
Impossible de ne pas appuyer sur le déclencheur ! Dans le cadre, la célèbre église Notre-Dame des Anges, qui se dresse au ras des flots, et dont le parvis est parfois balayé par les tempêtes dont la Méditerranée a le secret. A gauche, l’ancien château royal, connu également sous le nom de forteresse de Collioure.
Le sentier grimpe vers la tour Madeloc et permet de découvrir ce paysage parfaitement structuré par des siècles de travail humain, et harmonieusement ponctué par l’arc de la jetée de Collioure.
Le vin de Banyuls se mérite: sur ces terrasses abruptes, la culture se fait à la main.
En se rapprochant de l’Espagne, les terrasses cultivées cèdent la place à un maquis parcouru de torrents.
En ce mois d’avril, les cistes sont déjà en fleur. Quelques hameaux isolés ponctuent les vallées.
Depuis les quais du port de la Selva, on aperçoit l’envers des Pyrénées avec en point d’orgue le Canigou et son chapeau de neige.
Le sentier passe au pied du monastère de St Père de Rhodes, formidable sentinelle au milieu du désert de rocaille.
Peu après El Port de la Selva commence la réserve naturelle du Cap de Creus. Ici, une petite crique tranquille, inaccessible en voiture.
Le Cabo de Creus est recouvert de végétation et si ce n’était leur taille réduite, on pourrait presque se croire en Amazonie devant les chutes d’Iguaçu !
Un petit passage à gué nous oblige à enlever les chaussures…
Et nous voici déjà à Port-Lligat, antichambre de Cadaquès. Un port minuscule où reposent quelques barques alanguies. A l’arrière-plan, la maison de Dali : en regardant bien, vous apercevrez un œuf sur un toit. Cette forme fascinait le maître.
Dernière étape : Cadaquès étire ses maisons blanches le long d’une baie couleur azur. On se croirait en Afrique du Nord.
Cadaquès est parfois surnommée le St Tropez de l’Espagne, mais son architecture n’appartient qu’à elle. A équidistance des villages andalous et des villas de la côte normande, une improbable fusion de styles!
Faire la randonnée Collioure – Cadaques
Nous avions choisi de partir de Collioure, qu’il est très facile de rejoindre depuis Perpignan par le train. Quant à la gare de Perpignan, inutile de préciser comment y aller : grâce à Dali, tout le monde sait qu’elle se situe précisément au centre du monde…
Le retour en France s’avère un peu plus long. Depuis Cadaquès nous avons pris un bus jusqu’à Figueras, puis le train. A Figueras, les amateurs de surréalisme ne manqueront pas de jeter un œil au musée Dali.
L’écartement des rails espagnols étant différent de celui des français, ce trajet implique ensuite de s’arrêter dans la gare tout aussi surréaliste de Port-Bou, une sorte de bout du monde enchâssé dans la montagne. Au total, mieux vaut prévoir une bonne demi-journée pour regagner Collioure.
Nos étapes du soir nous ont menés successivement à Banyuls, Llança, El Port de la Selva, et Cadaquès, soit 4 jours de marche. Nous avons dormi dans de petits hôtels ou dans des appartements. C’était il y a 10 ans, donc je ne vous donne pas les adresses, une petite recherche rapide sur le web vous fournira des renseignements à jour.
L’étape de Banyuls à Llança est un peu longue, il est possible de la raccourcir en s’arrêtant à Colera, où on peut décider de passer la nuit, ou de rejoindre en 5 minutes Llançà par le train du soir. En alternative, il est également possible de faire la rando en 5 jours avec une étape à Port-Bou.
Dernier conseil : n’oubliez pas de déguster la délicieuse zarzuela !