Départ de San Martin de los Andes vers 14h30, arrivée à Villa la Angostura à 18h30. Au départ, la route est excellente, goudronnée et magnifique dans un très beau paysage de montagnes mais au bout de environ 70 km, un joli panneau nous indique » route exclusivement en ripio » Le « ripio, c’est de la piste, généralement pas trop mauvaise et, effectivement au début, il s’agit d’un bon ripio. Comme il pleut, on se réjouit en disant au moins, avec ce temps nous n’aurons pas la poussière, puis petit a petit, la piste se dégrade et de piste mauvaise sans doute par temps sec,elle devient épouvantable sous la pluie, le pire étant l’endroit où se trouve le chantier de réfection et d’aménagement de la route !
Route des sept lacs entre San Martin de los Andes et Villa la Angostura.
Système de communication de l’eau entre les divers lacs.
Le 22 mars :
Le challenge consiste à descendre dans un ravin boueux aux pentes totalement dégradées par les engins de chantier et de remonter de l’autre coté ! Je me
demande encore comment Gil et Zébulon se sont débrouillés pour passer sans faire appel aux ouvriers ou à une machine pour nous tirer du bourbier !! Quoi qu’il en soit, le paysage est magnifique,
c’est la route des sept lacs qui communiquent entre eux par un système de ruisseaux et de cascades. Nous sommes dans les bois et si les massifs de lupins sont fannés, ils sont remplacées par des
sortes d’asters les uns orange intense, les autres rose/mauve très clair. Immenses fougères et arbres qui nous sont inconnus mis à par les alerces, sorte d’épicéas qui ne pousse qu’en Argentine
et au Chili.
A Villa La Angostura nous nous garons sur un petit parking près du lac à Baia Blanca et, pour nous remettre de la piste et du froid, nous mangeons une conserve de cassoulet de Castelnaudary
arrosée d’un vin du Languedoc « Prieuré Saint Hyppolite » offerte avant notre départ par un de nos gentils voisins et pour terminer un gâteau au dulce de letche . Un vrai festin ! Merci
voisin
Le 23 Mars
Il pleut toujours à notre réveil mais
le temps à l’air de vouloir s’éclaircir et nous refaisons pour la troisième fois, ( réparation à Osorno de Zébulon oblige) la route Villa La Angostura Esquel. Magnifiques arc en ciel sur le lac
et grand soleil à El Boson. On fait un petit tour au marché artisanal où l’influence bab’s des années 70 se fait encore sentir . Le soir étape à Esquel, qui a toujours aussi peu d’intérêt, sur une petite place.
Arc en ciel sur le lac Nahuel Huapi
Le 24 Mars
Après un tour à la station YPF du centre ville où on discute un bon moment par skipe avec JF on reprend la route .Un dernier coup d’oeil à notre boîte mail nous apprend que toutes les pièces pour
finir de réparer Zeb ne sont pas arrivées. Pendant que nous bavardions par Skipe C.Nallard nous avait envoyé un mail.
A la sortie d’Esquel, deux jeunes auto-stoppeurs avec des sacs énormes nous font de grands signes.C’est un jeune français
et sa compagne suisse allemande . Ils ont pas mal voyagé déjà en Amérique Latine. Là, ils veulent rejoindre la côte Atlantique en passant par Trelew. On les amène donc jusqu’à Tecka. A midi, ou
plutôt deux heures de l’après midi, on mange ensemble, puis chacun reprend sa route. Nous vers Rio Mayo où on fait étape dans un petit camping ce qui nous permet de nous chauffer toute la nuit à
l’électricité et d’économiser notre gaz, difficile à recharger au Chili avec une bouteille Argentine.
Troupeau de guanacos, les grands copains de Gil
Le 25 Mars
Piste à partir de Rio Mayo. C’est un « ripio », ni bon ni mauvais un ripio de 25/30 Km de moyenne. Nous qui n’avions vu qu’un seul ganaco et encore de très loin à la péninsule Valdès, là on en voit
des troupeaux entiers ainsi que des nandous qui s’enfuient dés qu’on arrive. On est obligés de s’avancer sur la pointe des roues du plus loin qu’on le aperçoit et de les approcher à pieds si on
veut les photographier. On voit, très souvent des nandous avec les guanacos. Je suppose qu’ils doivent d’une façon ou d’une autre profiter les uns de la présence des autres. Le soir, étape au
camping municipal de Perito Moréno, la ville.
Finalement, nous en avons parlé toute la journée, c’est décidé : avant de nous rendre au glacier Périto Moréno, nous irons jusqu’à Ushuaïa puisque nous avons le temps pour remonter à Osorno.
Ah oui ! Lors du partage de la Patagonie entre Chili et Argentine, il fut décidé que toutes les zones des fleuves qui se jettent dans l’Océan Pacifique serait Chiliennes et que les zones des
fleuves qui se jettent dans l’Océan Atlantique serait Argentines or, le gouverneur de la ville, un certain Monsieur Moréno fit détourner le cours du rio Fénix qui normalement coulait vers le
Pacifique pour qu’il se jete dans le rio Déséado qui lui se jette dans l’Atlantique et depuis toute cette province est restée en Argentine. Périto en espagnol signifie le malin, l’astucieux,
périto Moréno c’est donc le futé Moréno et sa ville, porte désormais son nom.
Sur la piste : au premier plan le…revêtement de la route nationale N°40 !!
Le 26 Mars
Encore beaucoup de piste ! en tout 220 kilomètres dont 165 de piste sans presque croiser personne si ce n’est des guanacos encore et encore et leurs copains nandou mais le paysage est très beau.
On double puis on est doublés plusieurs fois par un couple à moto qui semblent avoir à l’une des motos un problème de chaîne.La dernière fois qu’ils nous doubleront ce sera en début de soirée et
ils nous laissent sur place ! Ca y est, ils ont du pouvoir réparer.
Bivouac à 21heures sur le grand parking très venté d’un hameau, environ une vingtaine de kilomètres après le début de la route asphaltée, constitué d’un hangar à matériel des ponts et chaussées
et de la maison du gardien, tout étonné de me voir débarquer chez lui à cette heure ci pour lui demander si on peut stationner là pour la nuit
Le 27 Mars
On fait les 36 kilomètres restant de route asphaltée et c’est à nouveau la piste jusqu’à la petite ville de Gobernador Gregores. A nouveau 80 kilomètres de route asphaltée et re la piste. A la
sortie de Governador Gregores le paysage d’anciennes cheminées de volcans usés par le vent est étrange. Les guanacos sautent par dessus les barrières qui bordent la route nouvellement asphaltée
sans même prendre leur élan tandis que les nandous, ces « oiseaux sans ailes » sont piégés et courent de tous les cotés pour trouver un passage.
A l’embranchement de la piste qui va vers Tres Lagos on longe une hacienda qui à l’air superbe. Plus loin, dans des marais nagent des cygne sauvages, majestueux, très dignes au milieu des canards
caquetants. A un moment, Gil me dit, en parlant des automobilistes de plus en plus nombreux qui nous croisent : » tu crois qu’ils font exprès de faire autant de poussière ? » . Je ne sais pas,
mais depuis l’embranchement vers Tres Lagos nous avons basculé coté Patagonie Atlantique !!! Et ce soir, dés notre arrivée au camping, à Piedra Buena, camping vétustes, ça, on y est habitués et
ce n’est pas grave, d’une saleté repoussante ça…zut … nous avons eu droit à notre curieux du jour ! C’est sur on est en Patagonie coté Atlantique
Depuis Perito Moréno, ( la ville ) jusqu’à Comandante Piedra Buena, donc, beaucoup de piste avec de temps en temps la bonne surprise de trouver des parties asphaltées toutes neuves.
30 kilomètres ici, 50 kilomètres là, 80 ailleurs. La bonne nouvelle c’est que ceux qui feront ce trajet l’an prochain auront quelques dizaine de route goudronnée de plus. La mauvaise, c’est que
la route goudronnée emprunte très souvent le tracé de la route 40, en ripio d’assez bonne qualité et qu’à hauteur des travaux il y a des « desvio », déviations, faites à la va vite, très dégradées
par les engins de chantier, alors, plus les tronçons goudronnés se rapprochent plus le ripio de 25/30 Km/heure de moyenne rétrécit pour devenir du ripio de 10Km/heure de moyenne.
Réserve naturelle de Monté Léon
Le 28 Mars
De Comandante Piedra Buena à Rio Gallego, nous posons une roue prudente sur la Ruta 3, mauvais souvenir oblige ! Halte au Parc Monte Léon pour voir les manchots de Mangellan et quelques
lions de mer . Nous apercevons tout ce petit monde de loin car il s’agit d’un parc naturel, pas d’une réserve, et les animaux vivent ici en liberté. Enfin, une liberté assistée je présume,
puisqu’il y a une « pinguineria » mais le cadre est beau et le spectacles des animaux, tranquilles aussi.
La ruta 3 est moins monotone ici que plus au nord. Ne serait-ce qu’à cause des grands copains de Gil, j’ai nommé les guanacos ! Il voudrait tous les photographier et comme il y en a plus que de
moutons….
A Rio Gallego, nous bivouaquons à coté de la sation YPF » Un peu bruyant » il a dit « Ulysse » ! En fait toute le nuit des « jeunes » , je suspecte les militaires de l’énorme camp militaire à la sortie
de la ville, sont venus dépenser leur trop plein de testostérone sur le grand parking voisin, musique à fond, et gymkhana autour de bouteilles de bière et ça jusqu’à 6 heures du mat’ où la
station YPF rouvre et met sa sono à fond ! Coté Atlantique vous dis-je
Le détroit de Magellan
Le 29 Mars
160 Km de goudron et puis, c’est à nouveau la piste. On sort d’Argentine avec un peu de difficultés à cause du passeport tout neuf de Gil qui n’a aucun tampon d’entrée mais bon, finalement on
sort avec un beau tampon de sortie pour entrer au Chili, juste dans le bureau voisin sans plus de difficultés. Au début le « ripio » est tout à fait acceptable et même par endroits, finalement, la
terre battue est meilleure que certaine routes goudronnées. Puis, ça se gâte de plus en plus coté piste. Par contre le paysage est très beau.
Maison chilienne typique sur la piste chilienne avant de re-rentrer en
Argentine
On passe le détroit de Magellan, vraiment très étroit, il fallait un sacré courage pour risquer ses galions dans ce goulet ! Et puis, à nouveau la piste, parfois, on se croirait en Ecosse avec
ces grosse collines vertes, cette végétation de lande et ces énormes troupeaux de moutons. Les estancias que l’on voit de la route sont belles et apparemment bien entretenues avec leurs bâtiments
blancs et leurs toits de tôle ondulée peints en rouge ou en bleu.Sur la route on croise des français en 4*4 : » Les 5dm autour du monde » en référence au poème de Prevert, les cinq doigts de la
main. 5 parce qu’il sont 5, trois enfants et les parents. Ils ont déjà voyagé en Iran, Turquie, Afrique de l’est jusqu’à Cap Town et de là bateau jusqu’à Buenos Aires. Ils remontaient d’Ushuaïa
car ils avaient eu très froid et le fait est qu’il ne fait pas chaud du tout.
En fin d’aprés midi, on ressort du Chili pour re-rentrer en Argentine. Il fait très, très beau mais de plus en plus froid. On rate San Sébastian où on voulait faire étape et du coup, on
continue jusqu’à Rio Grande ou nous arrivons de nuit et optons à nouveau, tant pis, pour une station YPF en face de la mer. On se gare au milieu des camions et finalement la nuit est très calme.
Juste 8 petits degrès dehors ce matin au réveil. On a bien fait de laisser le chauffage en veille toute la nuit.
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