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Solomon Kane de Michael J. Bassett ; une bonne surprise

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solomonkaneProduit par Samuel Hadida, lequel était déjà familier de ce genre d’univers avec Le Pacte des loups de Christophe Gans, Solomon Kane de Michael J. Bassett (déjà réalisateur du sympathique Wilderness en 2007) défend l’idée d’un certain cinéma « bis », comme on en voit de moins en moins en salle. Non, il ne s’agit pas d’un énième nanar hystérique dans la lignée de Van Helsing ou d’Underworld 3 !

Solomon Kane reprend les codes des films d’action-aventure à l’ancienne, de ces longs métrages de cape et d’épée où la lisibilité des scènes d’affrontement était privilégiée à l’esbroufe visuelle et la surenchère d’effets spéciaux. On sent de la part du réalisateur une ambition modeste mais noble et une certaine idée du cinéma de divertissement populaire oubliée depuis longtemps. Solomon affronte tour à tour la Mort dans un donjon, des armés de guerriers masqués lors d’une poursuite à cheval, des zombies dans une crypte, et pour finir un démon de feu gigantesque surgi de la salle du trône pour l’emmener en Enfer. On est bien là dans le domaine de la série B décomplexée.  Mais au-delà de son côté serial, Solomon Kane est aussi une quête épique où le cheminement intérieur du personnage est mis en avant.

Le postulat narratif du film, basique et universel, a quelque chose de Faustien. Solomon, capitaine assoiffé de sang ayant passé sa vie à faire la guerre, voit au cours d’une bataille la Mort (telle qu’on se la conçoit avec sa soutane, et armée d’une épée de feu à l’instar de Saint-Michel) venir réclamer son dû, le guerrier ayant vendu son âme au Diable en échange d’une vie entièrement faite de débauche et de victoire au combat. Solomon s’insurge et affronte la Grande Faucheuse dans un duel à l’épée extrêmement fun et second degré. Solomon échappe donc à son sort de justesse, atterrit d’abord dans un monastère duquel il est vite chassé, avant d’être pris sous l’aile d’une brave famille à qui il explique qu’il a renoncé à la violence car il a autrefois été un mauvais homme. Une armée maléfique s’empare alors de la jeune fille de la famille, Meredith, et Solomon jure de la secourir en échange de quoi, son âme sera libérée…

Le personnage de Solomon, imaginé par Robert E. Howard, a un peu le même parcours que Conan. Son domaine sera d’abord pillé par un sorcier, et Solomon, parti en exil, devra revenir libérer les siens et mettre fin à la tyrannie instaurée sur son royaume. Alors qu’il est sur le point de se laisser mourir, en proie au désespoir et cloué sur une croix comme Conan dans le film de John Milius, Solomon entend les appels au secours de la jeune fille. Le héros redouble alors de courage, en découvrant qu’il n’a pas encore échoué dans sa mission. On retrouve d’ailleurs chez Solomon ce qui faisait la force du héros viril d’Howard dans les aventures de Conan. A l’instar de Conan, entre deux duels à l’arme blanche, il se remet en question, et interroge Dieu sur la tache qui lui a été confié. Dans Conan, le héros demandait humblement à Crôm de lui donner la force de gagner au combat. Les flashbacks de l’enfance de Solomon ne sont pas les plus réussis mais ont tout de même leur utilité, car sans eux, l’intrigue s’écroule (la lutte entre les deux frères est importante). Solomon Kane marque aussi un retour à des valeurs chevaleresque : malgré le changement d’orientation radical du personnage au cours du film, ses soldats lui demeureront fidèles. Ayant reconnus leur capitaine dans une taverne et en voyant en lui le « Sauveur », ils l’aideront jusqu’au bout dans sa lutte, au péril de leur vie.

C’est manifeste, James Purefoy croit en son personnage et arrive à lui donner vie. Son charisme n’a rien à voir avec celui d’un Arnold Schwarzenegger, son personnage est d’ailleurs plus fin, plus subtil. L’acteur avait déjà été pressenti pour incarner V dans V pour Vendetta de James Mc Teigue, preuve que ce type de rôle était fait pour lui dès le départ, même s’il les a longtemps refusés. En dépit de son côté série B, le film s’offre tout de même de bons acteurs de second rôle, comme Pete Postlethwaite ou Rachel Hurd Wood. Le premier est convainquant en père de famille, la seconde reprend ici son rôle de jolie jeune fille innocente et pure (comme c’était déjà le cas dans Le parfum de Tom Tykwer ou American Hauting), mais le joue avec une justesse qui la rend attachante. Certes, le film n’échappe pas à certains clichés, notamment celui de la belle demoiselle en détresse, mais aucune histoire d’amour ni aucun poncif ne vient parasiter le récit. La jeune fille ne s’éprend pas du héros et d’ailleurs, Solomon ne nous apparaît pas comme un homme à femmes. Sa quête n’est pas celle de l’amour mais de la restauration de son âme.

Solomon Kane se révèle finalement une bonne surprise, loin de ses homologues mettant en scène un énième affrontement romantique entre vampires et loup-garou (Twilight 1 et 2, pour ne citer qu’eux). Sans aucun doute, le film décevra une partie du public, qui s’attendra à quelque chose de plus impressionnant et de plus tape à l’œil. Pour autant, le film n’est pas exempt de défauts ; il manque peut-être d’ambition dans sa narration (trop elliptique) et de souffle dans la mise en scène de ses scènes d’actions (souvent filmée en gros plans « cut »), mais gardons à l’esprit qu’il ne s’agit pas là d’un blockbuster, simplement d’un petit produit cinématographique dont la modestie est tout à son honneur.

Michaël Frasse-Mathon

Filmographie de Michael J. Bassett :

2002 : Deathwatch
2006 : Wilderness
2009 : Solomon Kane


Solomon Kane – Note pour ce film :

Réalisé par Michael J. Bassett
Avec James Purefoy, Rachel Hurd-Wood, Pete Postlethwaite, Alice Krige, Jason Flemyng, Max von Sydow, …
Année de production : 2009
Sortie française le 23 décembre 2009
http://laternamagika.wordpress.com/
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Benoît Thevenin

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